Louis Jacques ThénardLouis Jacques Thénard
Le baron Louis Jacques Thénard, né à La Louptière le et mort à Paris le , est un chimiste français. Il fut professeur au Collège de France, à l'École polytechnique et à la faculté des sciences de Paris, député puis pair de France, vice-président du conseil royal de l'instruction publique et chancelier de l'Université. BiographieEnfance et éducation[1]Louis Jacques Thénard est né dans le village de La Louptière, dans le département de l'Aube (10), en Champagne, à une trentaine de kilomètres de Sens. Il est le quatrième enfant d'Étienne Amable Thénard, laboureur et procureur fiscal, et Anne Cécile Savourat, âgés respectivement de 39 et 35 ans à sa naissance. Son frère cadet Antoine devint ingénieur des ponts et chaussées. La famille Thénard vient de Grange-le-Bocage, où l'arrière-arrière-grand-père du chimiste était prévôt et procureur royal. Sa mère sentant en Louis Jacques une aptitude aux études, il fut mis en pension de 9 à 11 ans chez le curé de Villeneuve-l'Archevêque, l'abbé Maget, qui l'envoya ensuite au collège de Sens[2]. Il y eut comme professeur de physique Alexis-Louis Billy[3], avec lequel il resta ensuite en contact. Comme professeur de rhétorique le futur journaliste Jean-Barthélemy Salgues, et comme professeur de 4e et 3e le père Bardin. C'est à cette époque que les bâtiments du collège furent entièrement reconstruits. À l'âge de 16 ans, Thénard quitta le collège alors que celui-ci était fermé par la Révolution. Il partit ensuite pour Paris l'année suivante, 1794, pour devenir pharmacien.
Carrière universitaireÀ son arrivée à Paris, Thénard rejoint le laboratoire de Nicolas Louis Vauquelin grâce à la sœur de celui-ci[4]. Il est nommé aide-préparateur de chimie à l'École polytechnique le 1er nivôse de l'an 7 (1798) auprès de Antoine-François de Fourcroy[5], puis répétiteur en 1801. Il collabore avec Bernard Courtois qui découvrira plus tard l'iode. En germinal de l'an XII (1804), âgé de 27 ans, il est nommé professeur de chimie au Collège de France à la place vacante par la démission de Louis-Nicolas Vauquelin et sur proposition de ce dernier. Il démissionne alors de sa place de répétiteur à l'École polytechnique et est remplacé par Gay-Lussac. En 1809 (), âgé de 31 ans, il devient le premier titulaire de la chaire de chimie de la faculté des sciences de Paris. Il y eut comme préparateurs Pierre Louis Dulong, Jean-Nicolas Gannal[6] de novembre 1815 à 1818, puis Claude-François Barruel. En 1810[7], il obtient le titre de professeur de chimie-pratique à l'École polytechnique[8] et supplée Guyton-Morveau auquel il succède comme instituteur de chimie en 1815 à l'âge de 38 ans. Il est nommé doyen de la faculté des sciences de Paris en 1821 à l'âge de 44 ans et quitte le décanat en 1840 pour prendre la vice-présidence du Conseil royal de l'instruction publique. Il quitte l’École polytechnique en pour raison de santé[9], puis la faculté des sciences en 1841[9]. Il a eu comme préparateur Adolphe Noël des Vergers et comme élève Ignacy Domeyko. Contribution scientifiqueEn 1799, il découvre, sur commande du ministre Chaptal pour la manufacture de Sèvres, le "bleu de Thénard" (le bleu de cobalt), qui sert à colorer la porcelaine. À partir de 1808, il collabore à l'école polytechnique avec Gay-Lussac : ils travaillent à la préparation du potassium et du sodium. En 1811, il isole le silicium. Il découvre l'eau oxygénée en 1818, ainsi que le bore, et établit une classification des métaux. En 1813, il publie son célèbre Traité de chimie. En minéralogie, il décrit quelques espèces, notamment la stibine (Sb2S3) sous le nom de proto-sulfure d'antimoine[10]. Carrière publique et honorifiqueIl est élu en 1810 à l'Académie des sciences. En 1814, il devient membre du comité consultatif des manufactures. En 1815, il est fait chevalier de la Légion d'honneur, officier en 1828, commandeur en 1837 et grand-officier en 1843[11]. En 1825, il est élevé par lettres patentes au titre de baron héréditaire par le roi Charles X après avoir trouvé le moyen de sauver de l’humidité les fresques du peintre Gros sur la coupole du Panthéon. Il est élu député de l'Yonne en 1827[12], il vote l'adresse des 221, est réélu après la dissolution de la Chambre, fin 1830. Il est battu aux élections de 1831. Nommé pair de France par Louis-Philippe, le , du côté des conservateurs, il s'oppose à la proposition de Victor Hugo de réduire de 16 heures à 10 heures la durée du travail journalier des enfants dans les usines. Hugo s'en souviendra lorsqu'il créera le personnage de Thénardier dans Les Misérables, il fait, tout à la fin du roman, que Thénardier se présente à Marius sous le nom de Thénard par une lettre où il écrit : « Si l'Etre-Suprême m'en avait donné les talents, j'aurais pu être le baron Thénard, membre de l'institut (académie des sciences), mais je ne le suis pas. Je porte seulement le même nom que lui, heureux si ce souvenir me recommande à l'excellence de vos bontés ». Thénard est nommé au Conseil royal de l'instruction publique fin 1830, puis chancelier de l'Université de France de 1845 à 1850. Il est président de la Société pour l'encouragement de l'industrie nationale, de la mort de Jean-Antoine Chaptal (dont il était un proche) en 1832 jusqu'en 1845, où il cède sa place au chimiste Jean-Baptiste Dumas. Il s’y fait remarquer pour son soutien permanent au développement des entreprises innovantes, comme celles de la chimie ou des chemins de fer, ainsi qu’à la création de l’École centrale des arts et manufactures. Vie privée
Hommages et références
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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