Louis Buvelot

Louis Buvelot
Foster E. Martin, photographie de Louis Buvelot, vers 1883.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
MelbourneVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Boroondara General Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Louis Buvelot, né à Morges en Suisse le et mort à Melbourne en Australie le , est un peintre paysagiste, lithographe, dessinateur, photographe portraitiste et enseignant suisse, qui a vécu et travaillé 17 ans au Brésil, puis, après un retour de quelques années dans son pays natal, a passé les 23 dernières années de sa vie en Australie où il a eu une influence majeure sur le développement de l'art australien, notamment sur l'école de Heidelberg.

Biographie

Abram-Louis Buvelot est le deuxième fils de François Siméon Buvelot, employé des postes à Morges, et de son épouse Jeanne-Louise née Heizer, institutrice.

Buvelot se forme à la peinture à l'école de dessin de Lausanne, dirigée par Marc-Louis Arlaud, un élève de Jacques-Louis David. Il effectue un séjour à Paris en 1834 où il suit brièvement les cours du peintre Camille Flers rattaché à l'École de Barbizon[1].

Au Brésil 1835-1851

Il part en 1835 pour le Brésil, où son oncle exploite d'une plantation de café depuis 1825 à Leopoldina[2]. Il s'installe d'abord à Salvador de Bahia, où il donne des cours de peinture, puis dans la capitale Rio de Janeiro. Il présente régulièrement ses peintures de paysages aux expositions de l'Académie des Beaux-Arts de Rio. Un de ses tableaux, un paysage forestier brésilien, Vista de mato virgin, peint sur commande de l'impératrice Marie-Thérèse de Bourbon-Siciles et présenté à l'Exposição Geral de Belas Artes, lui vaut en 1846 d'être fait chevalier de l'ordre impérial de la Rose par l'empereur du Brésil Pedro II[3].

En collaboration avec le peintre français Louis-Auguste Moreaux, il réalise une série de 18 vues lithographiées de Rio de Janeiro, réunies dans l'album Rio de Janeiro Pitoresco [Rio de Janeiro pittoresque], publié en plusieurs livraisons de 1842 à 1845 par Heston & Rensburg[4] ; c'est le premier album de gravures imprimé au Brésil[3],[5].

Il épouse en novembre 1843 Marie-Félicité Lalouette, une Française, quelques mois après la naissance de leur fille Jeanne Louise Sophie[6].

Buvelot s'associe vers 1845 avec un Français, Prat, et crée un studio de photographie, qui fonctionnera jusqu'en 1856, où il réalise des portraits au daguerréotype. Ils sont chargés de 1849 à 1851 par l'empereur Pedro II de photographier les améliorations apportées à son palais à Petrópolis ; Buvelot réalise au moins un portrait de l'empereur au daguerréotype[7]. Pour leurs services, Buvelot et Prat reçoivent le titre de photographes de la Maison royale et sont autorisés le à utiliser les armes impériales sur la façade de leur studio photographique, rue dos Latoeiros, au centre de Rio de Janeiro[8],[6],[3]. Les daguerréotypes réalisés par Buvelot & Prat ne sont pas localisés[3].

Retour en Suisse 1852-1864

Buvelot retourne en Suisse en 1852 avec sa famille, s'installe à Vevey dans le canton de Vaud puis en 1853 à Lausanne ; il ne réussit pas à s'établir comme photographe, expose des tableaux de paysage. En décembre 1854, il tente avec le peintre autrichien Ferdinand Krumholz (de), qu'il avait connu à Rio de Janeiro, de s'établir en Inde à Calcutta comme peintres et photographes, mais sans succès. Il revient en Suisse en 1855.

Il enseigne le dessin à l'École industrielle de La Chaux-de-Fonds jusqu'en septembre 1864, en présentant des tableaux de paysages aux expositions organisées par la Société des Amis des Arts de Neuchâtel, et fait partie en 1864 du comité qui met en place le musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds[6].

En Australie 1864-1888

Buvelot part en septembre 1864 pour l'Australie sans sa femme et sa fille, avec une nouvelle compagne Caroline-Julie Beguin qui enseignait le français à l'École industrielle de La Chaux-de-Fonds ; il s'installe à Melbourne comme photographe de portraits et ouvre un studio au 92 Bourke Street East, mais n'y travaille qu'un an[9]. À partir de 1866, il se consacre à la peinture de paysages[2] ; Caroline-Julie Beguin enseigne le français et lui sert d'interprète. Il participe à des expositions de 1866 à 1882, effectue des randonnées pour dessiner et peindre en plein air dans la région de Victoria et vers la baie de Port Phillip au sud de Melbourne ; il acquiert la réputation de principal peintre paysagiste de Melbourne. Il enseigne le dessin de paysage à l'Artisans' School of Design et a par ailleurs des élèves particuliers[6], comme Tom Roberts[10]. En 1869, deux de ses toiles, Winter Morning Near Heidelberg peinte en 1866, et Summer Afternoon, Templestowe, sont parmi les premières peintures australiennes achetées par la National Gallery of Victoria de Melbourne qui avait ouvert en 1861[1].

Louis Buvelot meurt à Melbourne le à l'âge de 74 ans[11] ; il est inhumé au Boroondara General Cemetery (en).

En 1894, la galerie Grosvenor de la National Gallery of Victoria de Melbourne est rebaptisée galerie Buvelot en son honneur[6].

Les peintres australiens Arthur Streeton, Tom Roberts et Frederick McCubbin ont reconnu son influence sur la peinture de paysage australienne et le mouvement artistique Heidelberg School à la fin du XIXe siècle. Tom Roberts a déclaré que Buvelot avait « commencé à peindre véritablement l'Australie », après des années pendant lesquelles « le souvenir de l'Angleterre empêchait toute appréciation du paysage australien »[12] ; selon McCubbin : « Avant lui, il n'y avait personne pour lui montrer le chemin ; il possédait donc en lui-même le génie de saisir et de comprendre les caractéristiques vivantes les plus saillantes du pays. Je me souviens, comme si c'était hier, qu'un soir, il y a longtemps, je me trouvais dans le parc Studley et que je voyais le coucher de soleil briller dans les arbres, et c'est en grande partie grâce à Buvelot que j'ai reconnu la beauté de la scène »[13].

Cirque de Moron, Jura suisse, 1860, huile sur toile, Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.
Chute sur la rivière Wannon (en) en Australie, huile sur toile, 1872, Ballarat Fine Art Gallery.

Œuvre

La peinture de paysage de Louis Buvelot est souvent comparée à celle de l'école française de Barbizon : même si, à l'exception de Camille Flers, aucun autre contact direct de Buvelot avec les artistes de ce mouvement ou leurs œuvres n'est attesté, un certain nombre de peintres de la région de Neuchâtel que Buvelot a côtoyés étaient en contact avec les peintres français[14].

Des tableaux de Buvelot sont conservés en Suisse, au Brésil, en Californie et en Australie, dans des collections publiques et privées.

Institutions conservant ses oeuvres

Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

tableaux de John Webber, Wilbraham Liardet (en), Louis Buvelot, Nicholas Chevalier, Sali Herman, Paul Haefliger (de), Joe Felber.

Galerie

Notes et références

  1. a et b Joanna Mendelssohn, « Louis Buvelot b. 3 March 1814 », sur Design & Art of Australia Online, .
  2. a et b William Hauptman 2003.
  3. a b c et d Andrea C. T. Wanderley 2017.
  4. (pt) Louis Buvelot et Louis-Auguste Moreaux, Rio de Janeiro pitoresco, Rio de Janeiro, Lith. de Heaton e Rensburg, (OCLC 457541991).
  5. Celeste Zehna (trad. Claire Bustarret), « Les usages de la photographie dans la production des vues du Brésil à la période impériale », Études photographiques, no 14,‎ , p. 62-85 (lire en ligne Accès libre).
  6. a b c d et e Jocelyn Gray 1969.
  7. (pt) Bia Corrêa do Lago, Os fotógrafos do Império: a fotografia brasileira no Século XIX, Rio de Janeiro, Capivara, (ISBN 858906316X).
  8. « Annonce pour le studio de photographie Buvelot & Prat », Correio mercantil,‎ , haut de la colonne 2 (lire en ligne).
  9. (en) « Photograph, Louis Buvelot, Possibly Phillip Shillinglaw, 1865 », sur victoriancollections.net.au.
  10. (en) Helen Topliss, « Roberts, Thomas William (Tom) (1856–1931) », dans Australian Dictionary of Biography, Melbourne, Melbourne University Press, (lire en ligne), vol. 11.
  11. (en) « Death of M. Louis Buvelot », The Argus,‎ (lire en ligne).
  12. (en) Virginia Spate, Tom Roberts, Melbourne, Lansdowne, , p. 16
  13. William Moore, The Art of Frederick McCubbin, Melbourne, 1916.
  14. Jocelyn Gray 1978.
  15. (en) Buvelot : a collection of the works of Abram Louis Buvelot (1814-1888), Bendigo Art Gallery, , 4 p..
  16. (en) Ursula Hoff, « Bendigo Art Gallery. A. Louis Buvelot », Art bulletin of Victoria,‎ (lire en ligne).
  17. (en) « Louis Buvelot », sur National Gallery of Victoria.
  18. (en) « Louis Abram Buvelot », sur Art Gallery of Western Australia.
  19. (en) « Buvelot », sur Ballarat Fine Art Gallery.
  20. Nicolas Chevalier : 9 mai 1828-15 mars 1902 ; Louis Buvelot : 3 mars 1814-30 mai 1888 (catalogue d'exposition), Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire, , 20 p.
  21. Jocelyn Gray 1988.
  22. (en) « At Lilydale, 1870 », sur Art Gallery of New South Wales.

Bibliographie

  • Félix Ansermoz-Dubois (dir.), Louis Buvelot, 1814-1888 : Morges - Bahía - Rio de Janeiro - La Chaux-de-Fonds - Melbourne, Lausanne, Société vaudoise des beaux-arts, , 48 p.
  • (pt) Guilherme Auler, « O paisagista e retratista Buvelot », Jornal do Brasil,‎ .
  • (en) Anne Colman, « Buvelot, the Migrant Artist. Interpreting New Worlds in Brazil and Australia », The La Trobe Journal, no 75,‎ (lire en ligne).
  • François-Alphonse Forel, Louis Buvelot peintre vaudois, Lausanne, Lucien Vincent, , 12 p.
  • (en) Jocelyn Gray, « Buvelot, Abram-Louis (1814–1888) », dans Australian Dictionary of Biography, Melbourne, Melbourne University Press, (lire en ligne), vol. 3.
  • (en) Jocelyn Gray, « Abram-Louis Buvelot and the art of the French painters of Barbizon », Art and Australia, vol. 16, no 2,‎ , p. 152-158.
  • (en) Jocelyn Gray, Louis Buvelot. The father of Australian landscape painting (catalogue d'exposition), Bendigo Art Gallery, , 23 p.
  • William Hauptman, « Louis Buvelot », dans Dictionnaire historique de la Suisse, (lire en ligne).
  • (pt) Andrea C. T. Wanderley, « Abram-Louis Buvelot (Suíça, 03/03/1814 – Austrália, 30/05/1888) », sur brasilianafotografica.bn.gov.br, .

Liens externes

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