Le batteur Louis Moutin décrit ainsi leur approche du trio :
« Lorsque nous rentrons sur scène, nous n'avons aucune idée de ce que nous allons jouer. Martial pose les mains sur le piano, et improvise selon son humeur, selon l'esprit de l'instant. Avec François à la contrebasse, nous sommes à l'écoute. Et hop !, on envoie, on lui répond. Ça peut durer un petit moment. Et puis, un standard fait son apparition, ou pas. Solal s'en éloigne. Pour citer parfois un autre thème. Le tout dans une grande continuité. Je ne connais personne qui ait une telle réactivité[3]. »
Le répertoire du disque est constitué de sept compositions et de trois standards complètement réinventés, Solal jouant à déconstruire les thèmes, comme par exemple sur « l'étrange mais hilarante » introduction de Tea for Two[1].
L'album est très bien accueilli par la critique, à commencer par le critique de jazz américain Dan Morgenstern qui dans les notes de pochette de l'album affirme que Solal est l'un des plus grands pianistes de l'histoire du jazz[6].
John Kelman et Kevin Calabro (All About Jazz) saluent la relation presque « télépathique »[4] qui existe entre les trois musiciens[11]. Pour Yvan Amar (Jazzman), il s'agit d'« un des meilleurs trios du monde[9]. »
Kelman loue le jeu de Solal, qui « bien qu'approchant les 81 ans, joue avec une fraicheur et une vitalité irrésistible[4]. » Pour Sophie Chambon (Citizen Jazz), le jeu de Solal « demeure intense et enlevé, et l’interprétation relève de la véritable frénésie — à moins que ce ne soit une vigueur permanente. […] Toujours élégant dans les exposés harmoniques, inventif dans les improvisations, il garde la mélodie pour credo à condition de la déstructurer[2]. » Débora Muller (RFI) écrit que « Martial Solal déploie un jeu saupoudré d'humour, terriblement élégant et sensuel, et inouï[3]. »
Ken Dryden (AllMusic) note la richesse des compositions, en particulier Slightly Bluesy, un morceau qui examine sous toutes ses coutures une phrase blues de trois notes[7] qui permet au trio de briller[1].