Lola Lafon naît à Paris[4], d'un père français, professeur de littérature française, et d'une mère russo-polonaise qui, enfant juive, fut cachée à Vif, en Isère, et au Chambon-sur-Lignon[5],[6],[7],[8] : Henri et Jeanne Lafon[3]. Le frère de sa grand-mère, Ida, est Alter Mojsze Goldman[8]. Elle grandit en Bulgarie avec sa sœur aînée Isabelle Lafon, comédienne et metteur en scène[1],[9] puis en Roumanie[3],[1],[9], jusqu'à l’âge de 12 ans, à l'époque du régime de Nicolae Ceaușescu. Ses parents sont communistes[3],[9] et professeurs[9],[1] de littérature ; son père est « spécialiste de la littérature des Lumières[3] », et plus particulièrement « spécialiste de Diderot[9] ». Ils reviennent en France au milieu des années 1980[3].
Jeunesse et formation
Elle étudie l'anglais à la Sorbonne, puis part en tant que fille au pair à New York[9],[3], où elle suit une école de danse[3] — elle danse depuis l’âge de 4 ans, du classique et du contemporain[9].
De retour en France, elle fréquente les squats[3],[9] et les milieux autonomes[3]. Au début des années 2000, elle crée le groupe de musique Leva, influencé par les musiques des Balkans[9], avec lequel elle enregistre son premier album Grandir à l'envers de rien en 2006, sorti chez Label Bleu.
Elle écrit également régulièrement des « textes sur l’anarcho-féminisme dans des fanzines[10] », ainsi que des nouvelles, dont Ne m'aime pas, publiée dans la revue littéraire NRV en 1998.
Parcours littéraire
Son premier roman, Une fièvre impossible à négocier, est publié en 2003 par Frédéric Beigbeder[3],[9],[11], son premier livre en tant qu'éditeur. Celui-ci l’appelle alors qu'il vient d’arriver chez Flammarion pour lui dire : « Votre livre est génial : vous pouvez me croire, je suis éditeur depuis cinq minutes[8]. »
Lola Lafon a raconté son parcours d'écrivaine depuis ce premier roman[12].
Outre des romans, elle a écrit plusieurs nouvelles, dont une pour jeunes adolescents en 2004 dans le recueil Bonnes Vacances (Gallimard Jeunesse) au profit du Secours populaire français. En 2010, elle participe au numéro d'avril de la revue littéraire NRF (Gallimard) sur la thématique Où en est le féminisme, avec l'article « Le chant des batailles désertées ». En 2018, elle contribue à plusieurs recueils de nouvelles dont Osons la Fraternité (Philippe Rey) ainsi que La Bataille du rail (Don Quichotte). Elle contribue régulièrement au magazine Le 1 ainsi qu'au quotidien Le Monde. Depuis janvier 2023, elle tient une chronique mensuelle dans le quotidien Libération.
Selon Libération, l'ouvrage est « un livre autobiographique qui flirte avec la fiction pour mieux digérer sa propre histoire[3]. »
De ça je me console se rapproche plus d'une quête existentielle dans laquelle les personnages s'interrogent sur le sens de l'époque.
Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s'annonce, « conte, mais insurrectionnel et féministe »[13], est construit autour des évènements du Haymarket Square qui ont eu lieu à Chicago au XIXe siècle.
L'émission Arrêt sur images et le quotidien L'Humanité ont noté la coïncidence étonnante de l'insurrection décrite par Lola Lafon avec le mouvement des Indignés, bien que le roman ait été écrit avant.
Récompensé de plusieurs prix, l'ouvrage est « un best-seller écoulé à 100 000 exemplaires toutes éditions confondues[10] » dix-huit mois après sa sortie. Il est traduit dans douze pays, dont les États-Unis.
Mercy, Mary, Patty, paru en , se penche sur l'enlèvement en 1974 de Patricia Hearst[14],[15].
Chavirer, paru en , vendu à plus de 100 000 exemplaires, toutes éditions confondues[8] rencontre un grand succès public et critique ; il est traduit dans plus de quinze langues.
Quand tu écouteras cette chanson, sorti en 2022, est fondé sur son expérience de 2021, lorsqu'elle passe une nuit à la Maison Anne Frank, à Amsterdam, dans l'annexe où Anne Frank a rédigé son Journal[16]. Le récit a rencontré un grand succès public et critique et remporté trois prix.
Musique
Lola Lafon a sorti un premier album … Grandir à l'envers de rien en 2006 (Bleu electric/Label Bleu)[1].
Le deuxième album, Une vie de voleuse, sorti le (Le Chant du Monde/Harmonia Mundi), a été suivi d'une tournée. Sur cet album, Dominique A signe le titre L'Abandon.
Elle a été invitée par Jean Corti à chanter Göttingen de Barbara sur scène aux Bouffes du Nord et sur l'album Fiorina en 2009 (WEA).
Lauréate du prix Landerneau des lecteurs 2020 et du prix du roman des étudiants France-Culture Télérama
Sélection du Goncourt, du Fémina, du Flore, du prix Décembre ; finaliste du prix FNAC, du Goncourt des lycéens 2020 et du Fémina des lycéens ; choix Goncourt de la Suisse
La Petite Communiste, concert lecture, avec Julien Rieu de Pay (basses et guitare) et Olivier Lambert (guitares et machines), création Maison de la poésie, 2014 ; et tournées : Théâtre de la Cité Internationale, 2015 ; Cité universitaire, 2016[38]
Le Mur invisible[39], création accompagnée de la violoncelliste Maeva Le Berre en au musée de la Chasse et de la Nature à Paris. Ce spectacle, coproduit par la Comédie de Reims et mis en scène par Chloé Dabert, a fait partie de la programmation officielle du festival d'Avignon en 2021.Un état de nos vies, création co-produite par le Théâtre du Rond-Point, avec le musicien Olivier Lambert, et mis en scène par Emmanuel Noblet. https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/un-etat-de-nos-vies/. Le spectacle créé à l'automne 2023 est repris en Mai 2024.
Notes et références
↑ abcd et eAntoine Kalewicz et Véronique Mortaigne, « Lola Lafon valse entre la littérature et la chanson », Le Monde, (lire en ligne [html]).