Lisa Nelson (née en 1949 à New York City) est une danseuse, improvisatrice et chorégraphe états-unienne[1]. Dans les années 1990, elle développe une pratique d'improvisation collective, les Tuning Scores, pour laquelle elle est reconnue internationalement[1]. De 1979 à 2020, elle est la co-éditrice, aux côtés de Nancy Stark Smith, de Contact Quarterly, une des premières revues états-uniennes consacrées à la danse écrite et éditée par des danseuses[2].
Biographie
Née et élevée à Brooklyn (NY) dans les années 1950, Lisa Nelson commence à danser dès son plus jeune âge[1]. À la fin des années 1960, elle collabore avec le chorégraphe Daniel Nagrin (dans le « Daniel Nagrin's Workgroup »), puis rencontre Steve Paxton en 1972 et s'intègre au mouvement naissant du Contact improvisation[3].
Elle improvise et tourne Dodo (1980), puis en duo avec Steve PaxtonPA RT (1980)[4] sur une musique de Robert Ashley. Dans les années 1990, elle développe les Tuning Scores au sein de l'ImageLab avec Karen Nelson, K J Holmes et Scott Smith[5]. Dans les années 2000, elle crée un nouveau duo avec Steve Paxton, Nightstand (2000)[6],[7], tout en développant en parallèle la pratique des Tuning Scores, qu'elle transmet internationalement[8].
Derrière la caméra
Au début des années 1970, abandonnant la pratique de la danse à la faveur de la caméra pendant quelques années, elle soutient le développement du contact improvisation, forme de danse qu'elle contribue à populariser :
« [Lisa Nelson] occupe une place à part dans l’effervescence du développement du C.I. Prenant par moments de la distance avec la danse, elle a beaucoup regardé, e.a. à travers l’œil de la caméra, et, si elle a bien sûr pratiqué le C.I., elle a poursuivi parallèlement une recherche personnelle sur la collaboration entre les sens, en particulier sur l’organisation de la kinesthésie par rapport à la manière dont fonctionne notre vision. Son regard décalé a nourri autrement la maturation du C.I., développant l’analyse sur le système perceptif et dégageant des questions spécifiques sur comment opère l’improvisation[3]. »
Les Tuning Scores
À partir des années 1990, en collaboration avec Daniel Lepkoff, Karen Nelson et KJ Holmes, Lisa Nelson commence à développer une pratique de composition en temps réel qu'elle appelle les Tuning Scores ou « partitions pour s'accorder ». Elle écrit à ce propos :
« Les pratiques de tuning sont une pré-technique : ce sont des cartes à suivre, dotées de systèmes de feedback qui nous aident à observer nos schémas, nos stratégies, nos appétits pour nous mobiliser, c'est-à-dire pour nous éveiller et nous rendre disponible à la danse. C'est aussi un outil pour goûter à la créativité du corps propre avant d'entrer dans des pratiques techniques formalisées comme le ballet, les claquettes, le contact improvisation ou le yoga[9]. »
Transmises à de nombreuses danseuses, chorégraphes et improvisatrices en Amérique du Nord et en Europe, les Tuning Scores exercent une influence durable sur la danse contemporaine[10].
Lisa Nelson (1995) « The Sensation Is The Image. It's What Dancing Is To Me », Writings on Dance, #14 Summer 1995/1996, pp. 4-15 ; « La sensation est l'image », Contact Improvisation / Nouvelles de danse, numéro 38-39, pp. 144-158.
Lisa Nelson (with Myriam van Imschoot) (2003) « On Scores », Live Legacy Project
Lisa Nelson (with Nita Little) (2005) « Tuning Scores », Movement Research
Lisa Nelson (2010) « Tuning scores ou D'une approche pour matérialiser la danse », trad. Denise Luccionni, dans Baptiste Andrien (dir.), De l'une à l'autre, Bruxelles, Contredanse.
Sites web
Myriam Von Imschoot (éd.), Conversations in Vermont: Lisa Nelson, conversationsinvermont.net, (2001) 2019 [lire en ligne]
Sarma & Oralsite Project (éd.), Anthology Lisa Nelson, sarma.be, (1975-2009) 2010 [lire en ligne]
↑Baptiste Andrien (dir.), De l'une à l'autre, Bruxelles, Contredanse, 2010.
↑ a et bEmma Bigé, « Contact Improvisation. Une bibliographie franco-américaine », Danza e ricerca. Laboratorio di studi, scritture, visioni, vol. 7, no 8, , p. 251–264] (ISSN2036-1599, DOI10.6092/issn.2036-1599/6623, lire en ligne, consulté le )