Lioudmila OulitskaïaLioudmila Oulitskaïa Lioudmila Oulitskaïa en avril 2023.
Lioudmila Ievguenievna Oulitskaïa (en russe : Людмила Евгеньевна Улицкая), née le à Davlekanovo (Russie, République de Bachkirie) dans la région de l’Oural, est une femme de lettres russe. Elle est l'auteure de nombreux romans et nouvelles, ainsi que de plusieurs scénarios de films[1]. Elle est mariée au sculpteur Andreï Krassouline (ru). BiographieLioudmila Oulitskaïa est née au sud de l’Oural, où ses parents moscovites se sont réfugiés pendant la guerre. En 2012, dans son recueil « Détritus sacrés », elle évoque son enfance et se décrit comme « la dernière juive d’une famille assimilée »[2]. Elle suit des études de biologie à l'Université d'État de Moscou dans les années 1960. Plus tard, elle perd sa chaire à l'Institut de génétique Nikolaï Vavilov quand les autorités soviétiques s'aperçoivent qu'elle prête sa machine à écrire à des auteurs de samizdat. Elle se consacre alors à l'écriture, d'abord pour la radio et le théâtre. Elle collabore un temps au Théâtre musical juif. Dans les années 1980, elle écrit des nouvelles. En France, elle est publiée dès la fin des années 1980, chez Gallimard. Mais il lui faudra attendre le démantèlement de l’Union soviétique pour être véritablement reconnue et publiée en Russie. Son premier roman, Sonietchka, paraît dans le magazine littéraire Novy Mir en 1992. Pour Sonietchka, en 1996, à Paris, elle reçoit le prix Médicis étranger, première femme à recevoir ce prix. Ses œuvres sont largement traduites et diffusées à l’étranger (le prix Booker russe lui est décerné pour Le Cas du docteur Koukotski en 2001), principalement en Allemagne : en 2005, elle est distinguée par l'Académie allemande de littérature pour la jeunesse (Deutsche Akademie für Kinder- und Jugendliteratur). En 2007, elle obtient le prix Bolchaïa Kniga, l'une des plus importantes distinctions littéraires russes, pour Daniėľ Štajn, perevodčik (Даниэль Штайн, переводчик). En France, elle a été faite chevalière de l’ordre des Palmes académiques en 2003, chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2004, et officière de la Légion d'honneur en 2014[3]. En 2011, elle reçoit le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes[4]. En 2012, elle reçoit le prix littéraire international sud-coréen Prix Park Kyung-ni[5]. Son engagement politique contre le Kremlin et l'homophobie lui a valu d'être attaquée, en 2016, par des jeunes militants pro-Poutine[6],[7]. Elle s'engage également, en 2018, pour la défense du metteur en scène « assigné à résidence » Kirill Serebrennikov[8]. En 2022, face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Lioudmila Oulitskaïa continue de faire entendre sa voix dissidente, emplie d'histoire[9] d'abord en Russie, puis en Allemagne où elle se réfugie début avril 2022. Le 1er mars 2024, Lioudmila Oulitskaïa est classée «agent de l'étranger» par la Russie[10]. Œuvres
Romans
Nouvelles et recueils de nouvelles
Littérature d'enfance et de jeunesse
Théâtre
Recueil d'articles de presse et de discours
Récompenses
Sur quelques œuvresL'Échelle de JacobLes vies croisées de Nora Ossetskaïa (1943-, décoratrice de thâtre), Victor Stépanovitch Tchébotarev (1943-, mathématicien), Tenguiz Kouziani (1928-, metteur en scène), Yourik Ossetski (1975-, musicien), Heinrich Ossetski (1916-1989), Amalya Kotenko (1916-1989), Maroussia Kerns-Ossetskaïa (1890-1975), Jacob Ossetski (1890-1955), et de quelques autres, dans la grande Russie, entre 1905 et 2011. Nora finit par ouvrir un paquet de lettres de sa grand-mère Maroussia et de son grand-père Jacob, oublié dans une malle récupérée en 1975. Elle reconstitue progressivement certains pans de l'histoire familiale, et du monde russe, au sens large, avec les espérances, les émigrations, les dénonciations, les relégations, les actions culturelles : Kiev, Saint-Pétersbourg, Moscou, mais aussi Long Island, New-York, Tbilissi. Ce n'était que la pesteCe court texte écrit sous la forme d'un scénario raconte comment à Moscou les services secrets d'état endiguent une épidémie de peste pulmonaire. Inspiré d'une histoire vraie[12]. Ce texte fait l'objet d'une controverse, l'autrice ayant été accusée de plagiat par sa consœur Natalia Rapoport lors de la sortie en 2020 du livre[13]. Références
Liens externes
|