Lina Murr NehméLina Murr Nehme
Lina Murr Nehme, née en 1955, est une historienne et politologue franco-libanaise, spécialiste du monde arabe contemporain. Diplômée de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1982, elle est professeur à l'université libanaise de Beyrouth[1]. Ses recherches portent sur l'histoire politique et religieuse. Elle a publié des essais sur les conflits contemporains du Moyen-Orient, sur l'islamisme, les racines historiques des mouvements terroristes, leur doctrine, leur action et leur financement[2]. BiographieNée en 1955, Lina Murr Nehmé est la fille de May et Alfred Murr, écrivains libanais célèbres[1]. Par son père, elle est la petite-fille de Duaibis Murr, condamné à mort par contumace par les Turcs durant la Première Guerre mondiale[3]. PositionsDéfense des otages libanais détenus en SyrieEn 2008, Lina Murr Nehmé rappelle que de nombreuses familles ignorent toujours le sort de leurs proches disparus ou pris en otages pendant la guerre du Liban[4]. Dans Les Otages libanais dans les prisons syriennes - jusqu'à quand ? (2008), lettre ouverte au président syrien Bachar El-Assad recueillant les témoignages de victimes de la torture et de leurs familles, elle demande que tout otage encore en vie soit libéré, et que les informations concernant les morts soient communiquées. Elle se prononce publiquement en faveur d’une enquête globale sur une fosse commune prétendument découverte à Chebaniyeh[5], à la suite du scandale déclenché par le journaliste Manal Chaaya révélant l’emplacement d’un charnier présumé à Halat au Liban, dont l’excavation a été entreprise par les Forces de Sécurité Intérieure[4],[6]. Droit à la vie privée et défense du patrimoine libanaisEn 2011, elle s'exprime en faveur du droit à la vie privée des citoyens, dénonçant le fait que les autorités libanaises collectent des données privées et les divulgue parfois à des parties extérieures[7]. En 2012, Lina Murr Nehmé prend l’initiative de défendre des sites archéologiques voués à la destruction à Beyrouth[8]. Après une phase initiale de lobby politique auprès du ministre de la Culture, elle organise une manifestation le pour sauver la parcelle 1474, contenant des vestiges archéologiques destinés à être détruits ou inclus dans un projet immobilier. Elle déclare à la presse que la préservation du patrimoine doit primer sur les intérêts des sociétés privées[9],[10]. Thèmes de rechercheRenaissance italienne et schisme orthodoxeDans La Renaissance en question, Lina Murr Nehmé étudie le financement de l’art et des artistes mis au service des ambitions théologiques et politiques dans l'Italie du XVe siècle[11]. Dans 1453: Mahomet II impose le schisme orthodoxe (2003), elle étudie le Concile de Florence, par lequel les deux Églises scellent leur union, brisée par la chute de Constantinople. Elle conclut que le Concile de Florence est toujours valable d’un point de vue chrétien orthodoxe, et que les orthodoxes y ont réalisé tous leurs objectifs théologiques[12]. IslamismeDans plusieurs livres consacrés à la guerre du Liban[13] et aux crises idéologico-religieuses du début du XXIe siècle, Lina Murr Nehmé analyse les sources théologiques et juridiques du Sunnisme, notamment Al-Ghazali et Ibn Taymiyya, et leur réactualisation par les théoriciens de l'islamisme moderne qui inspirent le fondamentalisme contemporain : wahhabisme, Tabligh, idéologie des Frères musulmans[14], genèse d'Al-Qaïda et de Daech[15]. Analysant la formation du discours fondamentaliste et sa réception en Occident, elle montre comment l'idéologie sunnite développée et propagée en Orient au début du XXe siècle alimente le terrorisme islamiste et le djihadisme. Elle remet également en question la doctrine véhiculée par les porte-paroles de l'islam en France et le contenu de l'enseignement dispensé dans les centres de formation pour imams[16]. Dans L'Islamisme et les femmes (2017), Lina Murr Nehmé traite différents cas de discriminations ou de mauvais traitements (séquestration, violences sexuelles, esclavage) subis par les femmes en raison de la prédication islamiste. Elle interprète le meurtre de Sarah Halimi comme un crime antisémite, en se fondant sur l'enseignement fondamentaliste qu'aurait reçu le meurtrier présumé[17]. Dans une contribution à l'ouvrage collectif Le Nouvel Antisémitisme en France (2018), elle préconise l'examen par les autorités françaises des appels à la haine contenus dans l'enseignement et la prédication de certaines mosquées en France[18],[19]. Lors du dénouement du procès d'Asia Bibi, elle souligne le rôle joué au Pakistan par la loi anti-blasphème, et la menace que le parti islamiste (PLK) ferait peser sur l'unité du pays[20],[21]. BibliographieEssais historiques et politiques (en français)
Adaptations
Ouvrage collectif
Romans (en français)[22]
En anglais
Références
Liens externes
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