La Ligne 87 est une ligne de chemin de fer en Belgique, en grande partie fermée. Elle reliait Bassilly à Tournai via Renaix.
Histoire
Genèse
Dans les années 1860, deux sociétés de chemin de fer privées sont constituées pour bâtir et exploiter deux chemins de fer dont le tracé doit se recouper aux abords de la ville de Renaix :
le Chemin de fer d'Anvers à Tournai vers Douai, concédé à la société éponyme[1] ;
le Chemin de fer de Braine-le-Comte à Courtrai, dont la société passe un accord avec la Compagnie du chemin de fer du Centre pour que cette dernière en assure l'exploitation[2].
Les deux concessionnaires, rapidement regroupés sous la bannière de la Société générale d'exploitation de chemins de fer, qui missionne sa principale constituante la Compagnie des chemins de fer des bassins houillers du Hainaut pour la construction de son réseau, rencontreront de multiples difficultés d'ordre financier conduisant au rachat par l’État belge de ces deux chemins de fer non-encore construits parmi 601 km du réseau de la SGE. Selon les clauses de la convention régissant cet achat, le Gouvernement se réserve le droit de modifier le tracé de ces lignes afin d'éviter un double emploi[3], ce qui conduit au gommage de la section finale menant à Braine-le-Comte, qui faisait doublon à la section d'Enghien à Braine du Chemin de fer de Gand à Braine-le-Comte, déjà construit, et à des modifications de tracé. Cette convention prévoit toujours que les Bassins Houillers réaliseront, à forfait, les lignes rachetées, mais cette société se retrouve en faillite à la suite de la débâcle financière de leur dirigeant, Simon Philippart. Entretemps, une société de construction dont le capital émane de la Banque de Belgique est mise sur pied pour reprendre la construction des lignes rachetées par l’État ainsi que d'un "bouquet" de lignes nouvelles. Elle réalise ainsi toutes les sections encore inachevées des deux concessions précitées mais la banque de Belgique, moribonde, sera entraînée dans la chute des sociétés de Philippart et sa liquidation aura lieu 1885.
la section de Bassily à Renaix correspond à la concession de Braine-le-Comte à Courtrai, dont le prolongement est repris sous le nom de ligne 83 ;
la section de Renaix à Tournai est comprise dans la concession d'Anvers à Douai dont les autres sections sont les lignes 61, 82 et 88A tandis que son prolongement de la frontière Française à Douai est réalisé par la Compagnie du Nord.
Mise en service (-)
La ligne 87 ouvre par étapes :
de Bassily à Lessines le ;
de Lessines à Flobecq le ;
de Flobecq à Ellezelles le ;
d’Ellezelles à Renaix le ;
d'Amougies à Pecq le ;
de Pecq à Tournai le .
Entre Renaix et Amougies, la ligne date du et a été inaugurée du temps de la Compagnie de Braine-le-Comte à Courtrai en même temps que le reste de la ligne 83.
L'ensemble des sections constituant la ligne 87 sont parcourables le . Elle est toujours restée à voie unique et n'a pas été électrifiée. Son tracé partant à ses deux extrémités du chemin de fer direct de Bruxelles à Tournai et Lille fait qu'elle n'est que rarement parcourue de bout en bout par le même train.
La concurrence routière (-)
Au début de l'année , une ligne d'autobus privée est mise en service par un autocariste, Achille Roman, en suivant la ligne ferroviaire entre Tournai et Renaix la loi n'imposant à cette époque qu'une autorisation royale malgré la concurrence avec la ligne ferroviaire[7],[8].
Un second service d'autobus est également mis en service à la même période entre Renaix et Lessines en suivant la chaussée entre ces deux villes (N57) par Ellezelles, Flobecq et Ogy (tableau 347-242 en 1938)[6].
Au début de la guerre, la ligne d'autobus Tournai - Renaix est supprimée. Le permis de l'autocariste étant arrivé à son terme en , la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) en réclame après la guerre en la concession, étant prioritaire vu que la ligne longue une ligne ferroviaire[9]. L'autocariste historique Achille Roman est cependant chargée d'exploiter la ligne et devient donc fermier de la SNCB[10]. L'ancienne ligne privée devient alors un service complémentaire d'autobus de la SNCB (les « bus verts ») mais est limitée au parcours Tournai - Escanaffles[11],[8],[12].
Le , la section Ellezelles - Bassilly est fermée au trafic voyageur. La dernière section entre Renaix et Ellezelles est fermée le . Le service sur la section Renaix - Bassilly est assuré par un service d'autobus de substitution sous l'indice 87 en remplacement de l'ancien service complémentaire avec des services prolongés à Enghien (le service Tournai - Escanaffles l'étant sous l'indice 87a)[18],[17].
Entre [réf. nécessaire] et le démantèlement des voies en , la partie de la ligne entre Tournai et Kain porte le numéro 231[22]. Des trains de marchandises entre Tournai et Kain circulent jusqu’en .
Vestiges et section Lessines - Ollignies
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Après le démantèlement des voies, il ne reste aujourd'hui que la section entre Lessines et Ollignies où se trouve l’usine de béton Dupuis qui fabrique des traverses pour les chemins de fer nationaux.
Liaisons avec autres lignes
Dans les endroits suivants, il y avait des connexions avec des autres lignes de chemin de fer:
Freddy Lemaire et Jean Simonet, Le rail en tournaisis 1835-1985, Tournai, Société Royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai, , 205 p.
Traductions
(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Spoorlijn 87 » (voir la liste des auteurs).
Références
↑Félix Loisel, « Chemin de fer d'Anvers à Tournai vers Douai », dans Annuaire spécial des chemins de fer belges (période 1835-1865 inclus), Bruxelles/Paris, Bruylant-Christophe et Comp./M. Chaix et Comp éditeur, (lire en ligne), p. 238-241.
↑Félix Loisel, « Chemin de fer de Braine-le-Comte à Courtrai », dans Annuaire spécial des chemins de fer belges (période 1835-1865 inclus), Bruxelles/Paris, Bruylant-Christophe et Comp./M. Chaix et Comp éditeur, (lire en ligne), p. 243-245.
↑« Ministère des travaux publics « Loi approuvant une convention relative à divers chemins de fer concédés » », dans Moniteur belge: journal officiel. 1870,6, Bruxelles, (lire en ligne), p. 2070-2077
↑La ligne se voit attribuer le tableau 1502 (les lignes de substitution de la SNCB sont numérotées à partir de en 1500), venant de Tournai, la ligne dessert une boucle Escanaffles - gare d'Orroir - Escanaffles - gare de Celles-Escanaffles, avec comme terminus cette dernière gare sur la ligne 87(et parcours inverse au retour)[13]. Elle se voit attribuer dans les années suivantes l'indice 87a, la ligne ferroviaire Renaix - Enghien gardant l'indice 87, mais elle ne dessert plus la ville de Celles qu'à certaines heure et a un trajet sans boucle par Escanaffles et Orroir avec comme nouveau terminus la gare d'Amougies[14].
↑Cette ligne va se voir attribuer dans les années suivantes l'indice 87b[16]. La ligne 87a Tournai - Escanaffles est par ailleurs prolongée vers Renaix[17].