Les Cribleuses de blé est un tableau de Gustave Courbet, peint entre 1854 et 1855[1] et exposé au musée d'Arts de Nantes.
Description
Il s'agit d'une Scène de genre au format paysage et de moyenne dimension représentant trois personnages dans un décor rural. Au centre, de dos, on voit une jeune femme portant une robe rouge, agenouillée, en train de cribler des grains de blé au moyen d'un van ; les grains s'accumulent sur un drap beige qui recouvre pratiquement le sol entier ; à gauche, une autre jeune fille, assise en tailleur, portant une coiffe blanche, l'air un peu endormi et fatigué, trie à la main des grains de blé disposés dans un large plat. Enfin, à droite, assis, un jeune garçon examine l'intérieur du tarare. Autour de ces personnages, se trouvent trois gros sacs, une petite chaise sur laquelle dort un chat roux, des ustensiles (jarre en terre avec sa cuillère, chaudron en cuivre, panier en osier, assiette, bol en bois...).
Analyse
Point focal de la composition, située au centre, la femme agenouillée s’impose au spectateur par sa taille presque disproportionnée, mais aussi par l’énergie et la tension qu’elle développe et transmet à l’ensemble de la représentation. Au puissant mouvement d’ellipse qu’elle imprime au tamis, à la sensualité de sa position, visage caché, presque anonyme, elle emplit de sa présence toute la toile, tandis que les deux autres apparaissent comme des figurants.
Sur le plan de la lecture, de gauche à droite, on observe ce que Linda Nochlin (1963) traduisait comme étant « l'image du progrès dans le domaine des activités agricoles : à gauche, la séparation manuelle, inefficace, rétrograde du grain et de la menue paille ; au centre l’emploi plus progressiste et énergique du crible ; […] à droite, la mécanisation » : Courbet dépasse ainsi le réalisme pittoresque pour atteindre à la noblesse de « l’allégorie réelle »[2].
Histoire du tableau
Ce tableau a été peint par Courbet entre 1853 et 1854 à Paris . Le peintre l'a d'abord intitulé Les Cribleuses ou les Enfants des cultivateurs du Doubs.
Les deux jeunes femmes sont sans doute les deux sœurs de Courbet : Zoé (qui crible le blé) et Juliette (qui est assise). Le jeune garçon pourrait être Désiré Binet, le fils naturel du peintre.
Cette œuvre a été exposée pour la première fois au salon de 1855 à Paris, puis en 1861 lors de la neuvième exposition de la Société des amis de l'art de Nantes, qui achète aussitôt l'œuvre au nom du musée des Beaux-Arts de la ville, pour la somme de 4000 euro.
Notes et références
Liens externes
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Tableaux |
- Juliette Courbet âgée de dix ans (vers 1841)
- Autoportrait au chien noir (1842)
- Portrait de Juliette (1842)
- Portrait de Zélie Courbet (vers 1842)
- Portrait présumé d'une jeune fille d'Ornans (1842)
- Le Désespéré (1843-1845)
- Portrait de Juliette Courbet (1844)
- La Bacchante (1844-1847)
- Les Amants heureux (1844)
- Les Falaises de l'Essart-Cendrin (1847)
- Portrait de Charles Baudelaire (1848)
- L'Après-dînée à Ornans (1849)
- Les Casseurs de pierres (1849)
- L'Homme à la pipe (vers 1849)
- Un enterrement à Ornans (1850)
- Autoportrait (vers 1850)
- Pompiers courant à un incendie (1850-1851)
- Les Demoiselles de village (1851)
- Madame Auguste Cuoq (1852)
- Les Paysans de Flagey revenant de la foire (1850-1855)
- Les Baigneuses (1853)
- La Fileuse endormie (1853)
- Lutteurs (1853)
- Autoportrait dit au col rayé (1854)
- Bonjour Monsieur Courbet (1854)
- Le Bord de mer à Palavas (1854)
- L'Homme blessé (1844-1854)
- Les Cribleuses de blé (1854)
- L'Atelier du peintre (1855)
- La Voyante (vers 1855)
- Portrait de Louis Gueymard (1857)
- Les Demoiselles des bords de la Seine (été) (1857)
- La Curée (1857)
- Baigneuses (1858)
- Le Repas de chasse (1858)
- Le Chasseur allemand (1859)
- La Forêt, l'hiver (1860)
- Le Renard dans la neige (1860)
- Le Renard pris au piège (vers 1860)
- Le Cerf à l'eau (1861)
- Femme nue au chien (1861-1862)
- Bouquet de fleurs dans un vase (1862)
- Femme nue couchée (1862)
- La Source (1862)
- Le Treillis (1862)
- La Source de Léri (1863)
- La Source de la Loue (série, 1863-1864)
- La Femme au chat (1864)
- La Femme aux bas blancs (1864)
- Le Chêne de Flagey (1864)
- Le Gour de Conche (1864)
- La Réflexion (1864)
- Le Bateau de pêche (1865)
- Le Coup de vent (vers 1865)
- Femme couchée (1865)
- Proudhon et ses enfants (1865)
- Le Ruisseau couvert (Le Puits-Noir) (1865)
- Le Ruisseau du Puits noir (vers 1865)
- Une papeterie à Ornans (vers 1865)
- La Vallée de la Loue (1865)
- Jo, la belle Irlandaise (série, 1865-1866)
- L'Origine du monde (1866)
- Remise de chevreuils au ruisseau de Plaisir-Fontaine (1866)
- Le Sommeil (1866)
- La Femme au perroquet (1866)
- Paysage de neige dans le Jura, avec chevreuil (1866)
- La Remise des chevreuils en hiver (1866)
- Le Cerf dans la forêt (1867)
- Chasseurs dans la neige (1867)
- Le Chevreuil chassé aux écoutes, printemps (1867)
- La Dame aux bijoux (1867)
- L'Hallali du cerf (1867)
- Trois Baigneuses (1865-1869)
- L'Aumône d'un mendiant à Ornans (1868)
- La Femme à la vague (1868)
- La Source (1868)
- La Vague (série, 1869-1870)
- La Mer calme (1869)
- Portrait de Paul Chenavard (1869)
- La Trombe, Étretat (vers 1869-1870)
- La Falaise d'Étretat après l'orage (1870)
- Nature morte aux fruits (série, 1871-1872)
- Autoportrait à Sainte-Pélagie (1872-1873)
- La Mer, à Étretat (1872)
- Vue d'Ornans (vers 1872)
- Le Veau blanc (1873)
- Château de Chillon (série, 1873-1876)
- Tête de chamois (vers 1875)
- Vue du lac Léman (1876)
- Le Saut du Doubs (s.d.)
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