Le Jugement dernier (van der Weyden)Le Jugement dernier Le Jugement dernier de Rogier van der Weyden exposé en deux parties ouverte et fermée, aux Hospices de Beaune.
Le Jugement dernier est un retable sous la forme d'un polyptyque en quinze panneaux du peintre Rogier de le Pasture dit Rogier van der Weyden (Tournai), appartenant au mouvement des primitifs flamands, peint entre 1443 et 1452 pour l'Hôtel-Dieu de Beaune sur commande de son fondateur le chancelier de l'État bourguignon Nicolas Rolin. Représentation du thème chrétien du Jour du jugement, il est à l'origine exposé au-dessus de l'autel de la chapelle de la grande salle des malades pauvres, pour que les malades puissent le voir de leur lit pendant les offices[1] ; le retable était fermé les jours de semaine et ouvert les dimanches et jours de fêtes solennelles. L'œuvre est classée aux monuments historiques depuis le [2]. HistoireEn 1836, cette œuvre magistrale, un des chefs-d'œuvre absolus de la peinture dite flamande, est découverte entièrement recouverte de badigeon à l'Hôtel-Dieu de Beaune. En 1875, les administrateurs des lieux décident de faire restaurer à neuf le panneau le plus abîmé, celui de l’Enfer, par le Musée du Louvre de Paris, suivi du restant du retable, travail achevé en 1878. Les panneaux du retable ont été sciés dans leur épaisseur pour en exposer à la fois l'envers et l'endroit. Depuis 1975, il est exposé dans une salle aménagée du musée à température et degré hygrométrique constants, pour éviter les détériorations dues aux 350 000 visiteurs annuels des lieux. Il est un rare exemple, avec L'Agneau mystique des frères Hubert et Jan van Eyck, d'une œuvre demeurée sur les lieux d'origine[1]. DescriptionSur l'extérieur des volets, des grisailles, au centre, imitent des sculptures (saint Sébastien et saint Antoine abbé surmontés respectivement de l'« Ange annonciateur » et de la « Vierge annoncée »), tandis que les donateurs et fondateurs des Hospices de Beaune, Nicolas Rolin et son épouse Guigone de Salins sont représentés dans des niches à gauche et à droite, priant chacun le saint qui leur fait face. Des anges portent leurs armes, comme s'ils étaient des saints[3]. À l'intérieur, la représentation du Jour du jugement, si elle fait appel à la tradition iconographique de ce thème chrétien populaire à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, laisse une grande place à l'imagination de son auteur, ce qui en fait l'originalité. Au centre, le Juge suprême, assis sur un arc-en-ciel, surveille saint Michel rendant son jugement (avec immédiatement de part et d'autre la Vierge et saint Jean le Baptiste). Saints et apôtres indifférenciés (sans leurs attributs respectifs), sont posés sur des nuages et forment une cour céleste. À terre, les morts se relèvent et saint Michel pèse leurs bonnes et mauvaises actions. Jésus bénit de sa main droite (près des fleurs de lys, symbole de la Pureté d'ordre divine de la Vierge Marie) les justes et de sa main gauche (près de l'épée, symbole de justice divine) maudit les damnés. Les uns sont précipités dans le feu éternel (à droite), tandis que les autres sont accueillis par un ange à la porte des cieux (à gauche). L'absence de démons exerçant une contrainte physique sur les pécheurs, la force de la conscience se suffisant à elle-même, fait de cette œuvre un cas unique dans les représentations du Jugement dernier[3]. Certains détails ne sont visibles que par un examen minutieux (avec une loupe télécommandée sur les lieux de son exposition) :
Postérité de l'œuvreEn 1943, émission d'un timbre de 4 francs bleu représentant Nicolas Rolin et Guigone de Salins ainsi que le porche de l'Hôtel-Dieu, d'après le polyptyque du Jugement dernier de Rogier van der Weyden. Il a bénéficié d'une vente anticipée le à Beaune. Il porte le no YT 583[4]. Références
Voir aussiBibliographie
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