La région est constituée d'un pluton qui fait partie du batholite médio-armoricain, chapelet de massifs granitiques[Note 1] mis en place au cours de l'orogenèse varisque[Note 2] le long du Cisaillement Nord-Armoricain[Note 3] et partiellement déformés par lui. Dans le détail, cette mise en place a pu être contrôlée par des structures préexistantes, en particulier des failles WSW-ENE et des failles transverses NNE-SSW (structuration cadomienne). Ce chapelet comprend le leucogranite de Saint-Renan, les massifs composites de Plounéour-MénezHuelgoat, Bégard-Plouaret, Quintin, Plœuc-Moncontour et Dinan[2].
Les formations schisto-gréseuses briovériennes sont métamorphisées au contact de ce massif granitique tardi-tectonique[Note 4], donnant, au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'auréole de métamorphisme, des cornéennes puis des schistes tachetés (taches dues à la présence de nodules de cordiérite). « Ce métamorphisme thermique se manifeste surtout par un développement de la biotite dans les roches de type grauwacke, à une distance de plusieurs centaines de mètres du granite ; la biotite en fines paillettes demeure orientée dans la schistosité et la recristallisation de la roche est très faible. Ce n'est qu'à une centaine de mètres des granites qu'apparaissent les véritables cornéennes avec recuit thermique des mosaïques quartzofeldspathiques, développement non orienté de la biotite, estompage de la schistosité[3] ».
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Gorre en 1205[4], de Guorreio en 1238[5], de Gorreio en 1256[4], Parrochia de Goureyo en 1266, Parrochia de Gorray en 1273[5], Gorroy en 1299[4], Ecclesia de Gorreiovers 1330[5], Le Gourrois en 1433, du Gourray 1452, Gouraiz et Gourrais en 1516[4].
Le Gouray vient de son nom en breton gorre (hauteur)[5].
Histoire
Le Néolithique
L'occupation humaine sur le territoire de la commune est attestée par la présence d'une allée couverte encore visible (Allée couverte des Meurtiaux) et de trois autres dolmens ou allées couvertes signalées à la fin du XIXe siècle et désormais détruits situés près des lieux-dits de La Motte du Parc, La Ville Herdussan, Les Noës et La Ville-Martel. Le Tertre de Croquelien qui est un chaos granitique naturel a parfois aussi été confondu avec les ruines d'une construction mégalithique[6].
Temps modernes
Un aveu de 1690[7] indique qu'au Gouray se trouvait une « caquinerie », un hôpital où l'on traitait la lèpre[8].
Le , le projet de création d'une commune nouvelle en remplacement de la Communauté de communes du Mené est approuvé par les conseils municipaux des sept communes concernées. La nouvelle entité baptisée Le Mené doit voir le jour le [11]. L'arrêté préfectoral du a officiellement créé la nouvelle commune[12].
Mont de Croquelien, à l'ouest du Gouray. Les blocs de ce chaos granitique, sculptés par les agents météoriques selon des systèmes de diaclases, donnent des formes qui ont fécondé l'imaginaire populaire, d'où leurs microtoponymes locaux : le parapluie, la baignoire, le fauteuil ou le portefeuille de Margot (nom générique de certaines fées terrestres). L'auge de leurs bœufs, leur « église » (pierre posée sur une autre, formant un début d'arcade) ou la pierre tremblantee, le berceau de leurs enfants, sont autant de noms évocateurs qui ont peuplé l'imagination de tous les habitants du Mené (les « menauds ») grâce aux légendes collectées à la fin du XIXe siècle par Paul Sébillot[17].
↑Carte synthétique et coupe simplifiée du Massif armoricain, figure tirée de Michel Ballevre, Valérie Bosse, Marie-Pierre Dabard, Céline Ducassou, Serge Fourcade, et al.. Histoire Géologique du massif Armoricain : Actualité de la recherche. Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, 2013, (D), 10-11, p. 66
↑Décrochement dextre qui peut être estimé à 3-4 km et qui s'étend depuis l'île de Molène, passe par le mont Bel-Air (point culminant des Côtes-d'Armor) et s'amortit dans le bassin de Laval. Ce linéament médio-armoricain se manifeste dans la région par une déformation qui affecte les granites essentiellement par cataclase se traduisant par une foliation redressée et allant jusqu'à la formation de mylonites.
↑Le faciès à feldspaths trapus du massif de Moncontour « était encore extrait vers les années 1970 à La Ville-Gallay, sur une butte un peu à l’ouest du Gouray. Dans la carrière partiellement noyée, les fronts de taille laissent voir une belle roche gris-blanc, à légère nuance bleutée dans les échantillons les plus sains ; les puissantes masses primaires faiblement inclinées sont recoupées par des diaclases subverticales ». Cf Louis Chauris, « Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne. Neuvième partie : Le batholite granitique hercynien médio-armoricain », Revue archéologique de l'Ouest, no 35, , p. 241-276 (DOI10.4000/rao.5626).
↑Selon la légende populaire, les fées cachaient une barrique pleine d'or sous le plus gros de ces trois rochers. Les pillards tentant de s'en emparer étaient transformés en roc
Références
↑Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 23.
↑Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p. 30-32.