Après la conquête bernoise, Lavaux fait partie du bailliage de Lausanne. Après la révolution vaudoise, les bailliages sont remplacés par des districts. Lutry, Saint-Saphorin et Villette sont rattachées au district de Lavaux, alors que Corsier rejoint celui de Vevey[2].
Finalement, le à la suite de la réorganisation territoriale du canton de Vaud, la région se retrouve englobée dans le nouveau district de Lavaux-Oron qui englobe la totalité des communes de Lavaux[3].
Le 29 août 2021, s'ouvre l'exposition « Maison Lavaux » à Grandvaux, dans la propriété historique Buttin-de-Loës, qui retrace l'histoire humaine et culturelle de cette région[4].
Origine du nom
À noter que l'on dit Lavaux sans article et non « le » Lavaux, que l'on parle « de » Lavaux et non « du » Lavaux, de même que l'on dira « en » ou « à » Lavaux et non « dans le » Lavaux[5]. Ceci vient de l'étymologie de Lavaux. En effet, en arpitan« la vau » signifie « la vallée ». La lettre « x » a été rajoutée à la fin pour signifier que le dernier son voyelle, ici « au », doit être prononcé. Cette règle s'applique à tous les toponymes de langue arpitane[6].
Cependant, la prononciation « le Lavaux » reste utilisée et est d'usage par certains acteurs locaux[7].
Communes
Cette région se situe entre Lutry et Vevey (Vaud) ; depuis le elle comprend en partie ou entièrement les communes suivantes :
Le vignoble s'étend sur 806ha en 2015 et représente 21,18 % de la surface viticole du canton, en incluant le Calamin et le Dézaley[8]. Le soleil est réfléchi par le Léman, et ses murs de pierre apportent chaleur et abri.
Ce paysage caractéristique en terrasses est fortement structuré par ses murs (appelés localement charmurs, charmus, chermus, et variantes). Ils sont attestés en Lavaux en tout cas dès les années 1330, mais sont assurément plus anciens. La fragmentation et le cloisonnement des parcelles sont liés à la forte pente, qui exige de retenir les terres, mais sont aussi un héritage du bas moyen âge. Les premiers témoignages graphiques figurent sur des documents cadastraux de la fin du XVIIe siècle. Une vue non cadastrale de Saint-Saphorin, de 1694, est le témoignage iconographique le plus ancien de la perception des murs de terrasse comme un élément marquant du paysage[9].
Au XVIIIe siècle, ces murs sont attestés sur les plans relatifs à la reconstruction de la route de Lausanne à Vevey, de la route de Vevey à Moudon, et notamment dans le secteur des Faverges et au Dézaley. Ils participent aussi à une culture plus scientifique de la vigne, en marge des doctrines physiocratiques, dans un effort d’améliorer la qualité des vins[9].
Dans les années 1960, on enregistre dans toute la région un important recul de la vigne, celle-ci étant grignotée par les constructions. Lavaux devient dès lors un exemple emblématique. Le vignoble est progressivement considéré comme un paysage identitaire chargé d'histoire et de symbolique. En marge de l'organisation de l'Expo 64 qui a eu lieu à Lausanne en 1964, le nouvel architecte cantonal vaudois, Jean-Pierre Vouga élabore une nouvelle Loi cantonale sur les constructions et l'aménagement du territoire (LCAT), adoptée en . Cette loi introduit la notion de zone agricole ou viticole, en principe inconstructible. L'institution d'une surface minimale de 4 500 m2 comme condition pour toute nouvelle construction se révèle particulièrement efficace dans le vignoble, où des parchets de cette taille sont rarement mis en vente. Par ailleurs, un important sous-secteur de l'Expo 64, dans l'organisation duquel Jean-Pierre Vouga a été particulièrement impliqué, amorce et généralise la réflexion sur la sauvegarde du paysage typique de terrasses cernées de murs et parsemé de capites[10].
En 1977 et 2005, en conséquence d'initiatives populaires (Sauver Lavaux) lancées par Franz Weber, les Vaudois sont amenés à s'exprimer sur la protection des vignes de Lavaux. Ces initiatives, acceptées, aboutissent à l'inscription, dans la constitution vaudoise, de la protection de ce vignoble. En 2007, le site est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO)[11].
Une grande diversité de sols et de micro-climats permettent au vigneron de jouer de son savoir-faire pour produire une riche gamme de vins.
Un parcours pédestre long de 32 km relie le musée Olympique à Ouchy au château de Chillon et peut être parcouru en huit heures et demie. Ce trajet permet de découvrir les huit appellations d'origine contrôlées de Lavaux ainsi que des thèmes viticoles.
C. F. Ramuz et Michèle Duperrex, Merveilleux Lavaux, Lausanne, Éditions du Grand-Pont, 1973. (OCLC28739320)
Ric Berger, Jean-Gabriel Linder et Jacques Christinat, Lavaux, Pully, Éditions du Château, 1985. (OCLC15316841)
Dave Lüthi, « Lavaux-Palace », Revue historique vaudoise, vol. 114, , p. 181-193 (ISSN1013-6924).
Jean-Pierre Dresco, Corinne Chuard et coll., Lavaux, Vignoble en terrasses, Lausanne, Favre, 2007.
Alessandra Panigada, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga et la patrimonialisation du paysage vaudois », Monuments vaudois 3/2012, p. 47-54.
Gilbert Coutaz, « Lavaux, une terre de convergences », Revue historique vaudoise, vol. 126, , p. 31-44 (ISSN1013-6924).
Bruno Corthésy, Les bâtisseurs de Lavaux, Éditions Presses Polytechniques Romandes, 2019. (ISBN2889153029)[12]
Denyse Raymond, « L’habitat dispersé des Hauts de Lavaux, entre le vignoble et les bois du Jorat, une région et un patrimoine à ne pas oublier », Monuments vaudois, vol. 10, , p. 39-46 (ISSN1664-3011).
↑ a et bLaurent Auberson, « Les murs de vigne en Lavaux. Éléments pour l’histoire d’une architecture paysagère », Monuments vaudois, vol. 14, , p. 54-64 (ISSN1664-3011).
↑Alessandra Panigada, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga et la patrimonialisation du paysage vaudois », Monuments vaudois 3/2012, pp. 47-54.