Le La Galissonnière (indicatif visuel D638) est un escorteur d'escadre de la Marine française qui servit comme escorteur spécialisé dans la lutte anti-sous-marine de 1962 à 1990. Il est la seule unité de la classe T 56, issue des escorteurs d'escadre des classes T 47[2] et T 53[3].
Dans un premier temps, le nom de "Valbelle" aurait été envisagé pour cette unité[réf. nécessaire].
Conception
Ultime évolution de la série des escorteurs d'escadre[4], il fut le premier bâtiment de combat capable de mettre en œuvre le nouveau système d'armes français de lutte anti-sous-marine Malafon et utilisant des senseurs de détection acoustique à basses fréquences (~5 kHz) et remorqués, à immersion variable ("VDS").
Le La Galissonnière a donc préfiguré les bâtiments qui l'ont suivi, à savoir les versions "refondues" des T47/T53 ASM des années 1970 et les corvettes/frégatesASM.
Systèmes d'armes embarqués
Outre les calculateurs de pointage, liés aux sonars, le système Malafon comprenait une rampe de lancement et une soute contenant 13 missiles, guidés par radar durant leur vol. L'engin aérien (planeur en fin de trajectoire) larguait, à proximité du sous-marin but, une torpille à autodirecteur.
En complément du système Malafon, le La Galissonnière disposait de six tubes lance-torpilles (groupés sur deux plateformes triples) alimentés par quatre valises contenant chacune trois torpilles[5] et d'un mortier quadruple de 305 mm à chargement automatique.
Pour la lutte anti-sous-marine, le mortier lançait des projectiles ASM de 230 kg, d'une portée d'action allant de 400 à 3000 mètres. Le mortier avait aussi une capacité de tir contre la terre ; les projectiles correspondants étaient plus légers (100 kg) mais l'arme portait plus loin (>6000 m).
Le La Galissonnière disposait d'une plate-forme hélicoptère formant un hangar par repliement, et permettant d'embarquer, d'abord un hélicoptère Alouette II puis une Alouette III.
1 sonar en bulbe d'étrave, sur transducteur SQS 503 : sonar M.F.[7],[8],[9] panoramique de veille et de recherche ; fournit des éléments but au Malafon[10]
1 sonar DUBA-3 en dôme ("hissable") MCS3B, sur transducteur TOP-9 M.F.[11],[12] : sonar d'attaque, adapté aux armes ASM à courte portée, torpilles, mortier ; indique l'immersion du but
1 sonar SQS 503 en dôme ("hissable") MCS4A, identique à celui monté dans le bulbe d'étrave
1 sonar remorqué, à immersion variable[13] AN/SQS/10[14], afin de travailler dans une région isotherme de la mer, offrant les meilleures conditions de propagation des rayons ultrasonores.
Vingt fois plus puissant que les sonars classiques (HF = haute fréquence) des escorteurs alors en service, le sonar panoramique SQS-503 avait donc environ trois fois plus de portée de détection.
En service opérationnel
1 sonar d'étrave (veille et attaque) à basses fréquences DUBV-23[15]
1 sonar remorqué, à immersion variable (veille et attaque) à basses fréquences DUBV-43[15]
Détection au dessus de la surface (électromagnétique)
Durant ses sept premières années de service, le La Galissonnière fut essentiellement utilisé pour tester de nouveaux types de sonars, en particulier les sonars remorqués à immersion variable.
Il servit en Méditerranée, en Atlantique puis dans l'océan Indien. À partir de 1983, il servit (entre autres) à la protection et à la sûreté des déploiements[16] des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE).
Désarmé le , sous le no Q 682, il fut d'abord utilisé comme brise-lames pour l'École navale à la base d'aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic. La coque fut transférée en 2006 au cimetière de Landévennec. Le , le La Galissonnière a quitté les lieux pour le port de Brest[17], pour être préparé à son transfert qui a eu lieu le , vers le chantier de Gand, en Belgique, afin d'y être démantelé par le groupe franco-belge Galloo.
Navires du même nom
Un cuirassé lancé à Brest en 1872 et désarmé en 1894,
Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN978-2-35678-056-0)