La Calisto est le vingt-troisième opéra du compositeur italien Francesco Cavalli[1] et neuvième des dix ouvrage en collaboration avec le librettiste Giovanni Faustini[2].
La première représentation de La Calisto a lieu à Venise le au Teatro Sant'Apollinare[2]. À cette époque, ce théâtre est équipé d'une machinerie de scène complexe afin d'impressionner le public avec des effets spéciaux : le fond de la scène est parée de toiles peintes à thèmes mythologiques et des paysages antiques[2]. Par ailleurs, les décors sur scène implique notamment la sculpture d'un serpent qui parcourt tout le tour de l'espace scénique, y est également placé une fontaine, un dispositif qui imite le vent et les nuages et un autre qui fait descendre les personnages d'en haut[2]. Deux clavecinistes, un théorbiste et trois cordes assurent l'interprétation[2].
La première représentation n'a pourtant pas beaucoup de succès, et la série de onze représentations du au ne totalise que 1 200 spectateurs, alors que le théâtre pouvait en accueillir 400[2]. Le librettiste Giovanni Faustini meurt pendant celle-ci, le [3]. L'un des chanteurs de la création, Bonifatio Ceretti dans le rôle d'Endimione, meurt le soir même de la première représentation, ce qui contribue à plomber le succès de l'ouvrage[2]. L'opéra ne connaît pas de reprises[2].
Le livret a été publié en 1651 par Giuliani et Giacomo Batti[2]. L'unique manuscrit de la partition conservé à la Biblioteca Marciana de Venise comporte l'écriture, outre celle du compositeur, de son épouse et d'un de ses assitants[2].
Postérité
Il fallut attendre la première moitié du XXe siècle pour que l'opéra rencontre le succès. La « réalisation » (comme il nommait lui-même ses représentations)[réf. nécessaire] de La Calisto par Raymond Leppard pour le Festival de Glyndebourne en 1970 contribue fortement à l'engouement actuel pour l'opérabaroque. Les représentations et l'enregistrement contribuent à la légitimité de l'opéra et du chef d'orchestre[4]. Depuis, l'ouvrage est monté de très nombreuses fois dans les salles de beaucoup de pays, qui fait que La Calisto est aujourd'hui l'opéra le plus connu du compositeur[5].
La Calisto est un dramma per musica en trois actes et un prologue en italien[2]. Le livret, de Giovanni Faustini, est dédié à Marc'Antonio Corraro[2]. Le récit, adapté par Giovanni Faustini, reprend le Livre II des Métamorphoses d'Ovide[2]. Le livret comporte deux ballets mais sans musique associée[2]. La partition consiste en une basse continue et une ligne vocale, sans indication d'une quelconque instrumentation[1]. La particularité de cette version est le changement de tessiture, de basse à soprano, quand Jupiter se transforme en Diane pour débaucher Calisto, faisant ainsi intervenir une chanteuse pour parvenir à tenir le chant[1].
Rôles
Les rôles de La Calisto sont distribués ainsi[2] :
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Jane Glover a étudié l'utilisation du mythe de Callisto dans l'opéra vénitien du XVIIe siècle ainsi que les complications (absentes de l'histoire de base) que le librettiste devait greffer pour contenter le public[10].
↑Jane Glover, The Peak Period of Venetian Public Opera: The 1650s (1975-1976), Proceedings of the Royal Musical Association, 102, pp. 67-82.
Liens externes
Guillaume Tion, « Du genre classique. La Calisto, les flux de l'amour à Strasbourg » (entretien avec Christophe Rousset), Libération, (lire en ligne, consulté le ).