Relais des idées du pape Léon XIII, L'Observateur français adopte la ligne éditoriale du Moniteur de Rome et, surtout, de l'organe officiel de la papauté, L'Osservatore Romano, qui a inspiré son titre. Denais annonce que le journal s'inscrit dans le sillage de l'encycliqueImmortale Dei[3] et se place au-dessus des querelles de partis, c'est-à-dire en situation d'indépendance par rapport au royalisme d'une part importante de la presse catholique française. Selon Henri des Houx, L'Observateur aurait été fondé pour « tuer L'Univers » d'Eugène Veuillot[2].
Au début du mois de mai 1888, le journal change de mains. Denais est alors remplacé par Denis Guibert au poste de directeur et rédacteur en chef du quotidien[4].
Fidèle à sa ligne de conduite, L'Observateur français défend l'encyclique Au milieu des sollicitudes et, par conséquent, la politique de ralliement des catholiques à la République. En 1893, il répond favorablement aux efforts de conciliation manifestés par les républicains modérés et qui sera qualifiée, l'année suivante, d'« esprit nouveau ». Un article intitulé « Désarmement », publié le 15 juin 1893, affirme ainsi que « la lutte est finie » avec les républicains. Cette déclaration est approuvée par le pape par l'entremise de son secrétaire d'État, le cardinal Rampolla[5].
Le dernier numéro du quotidien paraît le 6 mai 1895.
Le 25 décembre suivant, L'Observateur français est ressuscité sous la forme d'un hebdomadaire dirigé par Charles Deleau, avec Yvanhoé Rambosson (d) pour rédacteur en chef. Le titre est ensuite repris en 1902 par l'abbé Pierre Dabry (d)[6], pour un nouvel hebdomadaire qui n'aura qu'une existence éphémère, avec seulement 35 numéros[7].
↑ abcdef et gL'Observateur français, 2 mai 1888, p. 1.
Voir aussi
Bibliographie
Emmanuel Barbier, Histoire du catholicisme libéral et du catholicisme social en France : du Concile du Vatican à l'avènement de S. S. Benoît XV (1870-1914), t. II, Bordeaux, Delmas, 1923, p. 363-364.
Henri Bremond et coauteurs, Manuel illustré de la littérature catholique en France de 1870 à nos jours, Paris, Spes, 1925, p. 175.
Victor Nguyen, « Maurras à L'Observateur français ou le ralliement avant le ralliement », Études maurrassiennes, Aix-en-Provence, vol. 5, no 1, , p. 307-372