L'Innocence (film, 2023)

L'Innocence
Description de l'image L'Innocence (film, 2023).png.
Titre original 怪物
Kaibutsu
Réalisation Hirokazu Kore-eda
Scénario Yūji Sakamoto
Musique Ryūichi Sakamoto
Acteurs principaux
Sociétés de production AOI Pro
Pays de production Drapeau du Japon Japon
Genre Drame
Durée 126 minutes
Sortie 2023

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Innocence (怪物, Kaibutsu?, litt. « Monstre ») est un film japonais réalisé par Hirokazu Kore-eda, sorti en 2023.

Il est présenté en compétition au festival de Cannes 2023, où le long métrage reçoit le prix du scénario et la Queer Palm[1].

Synopsis

Au Japon, dans une ville de province, un enfant se comporte de manière étrange. Au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, de l’enseignant et de l’enfant, la vérité émerge progressivement. Chaque personnage du film pourrait à un degré variable être marqué du sceau de la figure du monstre, qui apparaît dans le film comme un reflet des angoisses sociales contemporaines[2].

Résumé détaillé

Saori Mugino est une mère célibataire qui élève son fils de cinquième année, Minato. Il commence bientôt à présenter un comportement étrange, comme se couper les cheveux et rentrer à la maison avec une seule chaussure. Une nuit, Minato ne rentre pas du tout à la maison et après avoir appelé, Saori le trouve dans un tunnel ferroviaire abandonné. Saori commence à soupçonner l’enseignant de son fils, M. Hori, d’abuser de lui et confronte l’école à ce sujet. Elle est traitée froidement par l'administration, ce qui aboutit à des excuses fallacieuses de Hori. Lorsqu’elle interpelle directement Hori, celui-ci affirme que Minato est en fait en train d’intimider un autre élève nommé Yori. Saori visite la maison de Yori et, malgré son propre comportement étrange, il semble apprécier Minato. Hori est finalement renvoyé de l’école, mais revient quelques jours plus tard et Minato tombe dans un escalier en essayant de lui échapper. Hori se rend plus tard chez Saori et Minato pendant une tempête de pluie, mais Saori découvre que Minato a disparu.

Un flashback revient au début du film du point de vue de Hori. Il remarque que Minato présente un comportement perturbateur, comme jeter les affaires d’autres élèves dans la salle de classe et apparemment enfermer Yori dans une cabine de toilette. Hori visite également la maison de Yori, où il découvre que son père, Kiyotaka, est un alcoolique abusif. Lorsque Saori commence à se renseigner sur son fils, l'administration fait pression sur Hori pour qu’il les laisse s’en occuper afin de protéger la réputation de l’école, ce qui l’oblige finalement à démissionner. Après avoir été harcelé par des journalistes et quitté par sa petite amie, Hori retourne à l’école pour confronter Minato et envisage de sauter du toit de l’école après que le garçon soit tombé dans les escaliers. Pendant la tempête de pluie, Hori remarque un motif dans les vieux devoirs de Yori qui semble épeler le nom de Minato. Réalisant que les deux garçons étaient en fait amoureux, Hori se précipite chez les Mugino pour s’excuser et lui assurer que rien ne va chez lui. Quand Saori lui dit que Minato a disparu, ils se rendent au tunnel du train pour le retrouver. Ils trouvent un wagon abandonné presque enterré dans la boue, mais ne voient que le poncho de Minato à l’intérieur.

Un dernier flashback commence du point de vue de Minato. Yori est régulièrement embêté par les autres garçons pour son comportement asocial et apparemment efféminé. Yori joue avec les cheveux de Minato, que ce dernier coupe ensuite impulsivement. Les deux garçons se rapprochent et Minato commence à le défendre contre d'autres petits tyrans, ce que Hori confond avec du harcèlement. Alors que les deux se rapprochent, Minato est affligé par le fait que ses sentiments deviennent romantiques et qu'il n'est pas un fils digne de son père. Une nuit, alors qu'il se rend chez Yori, Yori et Kiyotaka déclarent que Yori a été « guéri », bien que Yori se rétracte rapidement, ce qui provoque la colère de son père. Pendant l'orage, Minato trouve Yori abandonné tout habillé dans sa baignoire, couvert de bleus, et les deux s'échappent vers la voiture de chemin de fer abandonnée, devenue leur cachette. Quand la pluie arrête de tomber, ils émergent du fond de la voiture et se demandent s'ils sont réincarnés, et courent ensemble à travers un champ. Au loin, un chemin que les deux voulaient emprunter plus tôt et qui était fermé par une barrière est désormais libre, sans aucune entrave.

Fiche technique

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.

Distribution

  • Sakura Andō (VF : Sophie O) : Saori Mugino, mère célibataire
  • Eita Nagayama (VF : Michel Barrio) : Michitoshi Hori, l'enseignant de Minato et Yori
  • Sōya Kurokawa (VF : Pol Goldstein) : Minato Mugino, fils de Saori
  • Hinata Hiiragi (VF : Lucas Lafforgue-Hubert) : Yori Hoshikawa, camarade de Minato
  • Yūko Tanaka (VF : Sylvie Santelli) : Makiko Fushimi, directrice
  • Mitsuki Takahata : Hirona, petite-amie de Michitoshi Hori
  • Shidō Nakamura : Kiyotaka, père célibataire de Yori
  • Akihiro Kakuta (VF : Michaël Cermeno) : le professeur Shoda

Production

Développement

Il s'agit du premier film de Hirokazu Kore-eda dans l'archipel depuis Une affaire de famille. Le film est écrit par l'auteur Yūji Sakamoto qui travailla pour la télévision, soit le premier long métrage que Kore-Eda n'a pas scénarisé depuis Maborosi[5].

Tournage

Le tournage a lieu dans la préfecture de Nagano, dont les villes Suwa (d'où l'ancienne école Johoku, le parc Tateishi et l'hôpital de la Croix-Rouge), Okaya (d'où la société Tabimachi Gate Hiroshima et la rue Dogakan), Fujimi (d'où le train abandonné sur la base secrète étant mis en place près du vieux tunnel de Sezawa et le pont de la rivière Tateba) et Shimosuwa (d’où les nettoyeurs de momose[Quoi ?]), entre le et le , puis entre le et le [6],[7],[8].

Environ 700 élèves d'école primaire y ont participé en tant que figurants[7].

Musique

La bande originale est composée par Ryūichi Sakamoto[9] dont c'est l'une des dernières compositions. Il meurt en mars 2023 avant la sortie du film[10] qui lui est dédié[réf. nécessaire].

Liste de pistes[9]
  1. 20220207 (7:02)
  2. Monster 1 (3:56)
  3. hwit (6:30)
  4. Monster 2 (2:55)
  5. 20220302 (2:51)
  6. hibari (9:03)
  7. Aqua (4:33)

Accueil

Sortie

En , la société de distribution Le Pacte annonce la sortie du film dans les salles françaises pour le [3].

Critiques

Sur le site agrégateur d'avis Rotten Tomatoes, L'Innocence obtient un taux d'approbation de 96 %, basé sur 131 avis critiques avec une note moyenne de 8.110. Le consensus des critiques du site se lit comme suit : « Doucement dévastateur dans sa compassion, L'Innocence est un chef-d'œuvre de perspectives changeantes qui surprend jusqu'à la fin[11] ». Metacritic, qui utilise une moyenne pondérée, a attribué une note de 79100 sur la base de 34 critiques, indiquant reconnaissance « généralement favorable[12] ».

Critique du film après sa première cannoise, Peter Bradshaw de The Guardian lui attribue 4 étoiles sur 5, le considérant comme « un film créé avec une grande intelligence morale et humaine[13] ». Alissa Wilkinson de Vox a loué la maîtrise de Kore-eda dans la direction de spectacles pour enfants[14].

Structure

Le film adopte une structure similaire à celle de Rashōmon qui consiste à raconter la même histoire avec plusieurs points de vue successifs[15],[16].

Distinctions

Récompenses

Sélection

Notes et références

  1. a et b Corentin Palanchini, Yoann Sardet et Vincent Garnier, « Cannes 2023 jour 11 : Un président chanteur, un juré corrompu, la Palm Dog, les 10 moments qu'il ne fallait pas rater », sur Allociné, (consulté le ).
  2. « Critique film L'INNOCENCE », sur Abus de Ciné (consulté le ).
  3. a et b « Du nouveau dans les line ups », sur boxofficepro.fr, (consulté le ).
  4. (ja) « 怪物 » [« Kaibutsu »], sur kinenote.com (consulté le ).
  5. « Monster : un très court teaser pour le prochain Hirokazu Koreeda », sur Furyosa, .
  6. (ja) Takashi Takizawa, « 是枝監督に聞いた「撮影に大切なこと」 先生は巨匠、小6に特別授業 » Accès payant, sur asahi.com,‎ (consulté le ).
  7. a et b (ja) Takashi Takizawa, « 是枝監督が一目ぼれした諏訪湖を望む場所 カンヌ出品「怪物」を撮影 » Accès payant, sur asahi.com,‎ (consulté le ).
  8. (ja) « 「怪物」ロケ地MAP » [PDF], sur suwafc.com (consulté le ).
  9. a et b « L'Innocence (2023) », sur cinezik.org (consulté le ).
  10. « Ryuichi Sakamoto, compositeur pionnier des musiques électroniques, est mort », sur Le Monde, (consulté le ).
  11. (en) « Monster », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
  12. (en) « Monster », sur Metacritic (consulté le ).
  13. (en) Peter Bradshaw, « Monster review – Hirokazu Kore-eda’s hydra of modern morals and manners », sur The Guardian, (consulté le )
  14. (en) Alissa Wilkinson, « The Cannes movies everyone will be talking about this year », sur Vox, (consulté le ).
  15. (en) Pete Hammond, « ‘Monster’ Review: Hirokazu Kore-Eda’s Latest Is Powerful ‘Rashomon’-Style Human Drama – Cannes Film Festival », sur Deadline, (consulté le ).
  16. Aurélien Allin, « Cannes 2023 : MONSTER / Critique », sur Cinemateaser, (consulté le ).
  17. « Cannes 2023 : la Queer Palm décernée au film japonais « Monster » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes