Kakurōkyō(革労協?), diminutif de Kakumeiteki rōdōsha kyōkai(革命的労働者協会?, littéralement « Fédération/Association des travailleurs révolutionnaires »), est une organisation armée d'extrême gauche japonaise fondée en 1981. Ce groupe fait partie des mouvements de la « nouvelle gauche » radicale des années 1970 qui ont vu le nombre de leur membres passer de 70 000 à près de 10 000 en 2003. Bien que subissant cette décrue, les membres de Kakurōkyō continuent leurs actions terroristes.
Histoire
Kakurōkyō est fondé en 1981, dans le sillage de la fragmentation de la Kaihō-ha. On se référera à la Kaiho-ha pour tout ce qui se rapporte aux événements précédents 1981.
Le groupe critique très fortement l'organisation APEC (Coopération Économique Asie-Pacifique, le (G-7), l'Agence japonaise de Défense et la Police japonaise. Ainsi en 1993 l'attaque au mortier d'une base américaine s'était faite quelques heures avant la venue du président Clinton pour un sommet du G7. Kakurokyo était aussi totalement opposé à l'envoi de troupes japonaises en Irak.
La police Japonaise effectue régulièrement des raids pour essayer de capturer les membres de Kakurōkyō[1]. Ainsi en 2002 Hitomi Funaba, un membre de Kakurōkyō de la préfecture de Tochigi a pu être arrêté pour falsification de son permis de conduire[2].
Depuis sa scission en 1999, le groupuscule doit faire face à une spirale de violence interne et impitoyable. Ainsi en février2000, un vieux membre de Kakurōkyō aurait été tué à coups de couteau par trois membres à la station JR de Manazuru de la préfecture de Kanagawa. En août2000 c'est une femme de 49 ans, membre de Kakurōkyō, qui est poignardée à mort par des hommes masqués à la station de Uguisudani de Tokyo. Le , à Yachimata Yoshitaka Yano, un membre actif est battu à mort à coups de barre de fer et de marteau par plusieurs hommes[3].
Entre 1999 et 2001, huit membres sont ainsi tués dans des affrontements inter-factions.
Attentats
: Avant l'intronisation de l'empereur Akihito les groupes armés d'extrême-gauche ont lancé une série d'attaques. Kakurōkyō Hazama-ha a fait exploser une bombe dans un dortoir de la police tuant un policier et en blessant six autres[4].
: Le quartier général de l'US Army près de Tokyo à Yokota est la cible de plusieurs tirs de roquettes. Cette attaque a lieu avant le début du sommet du G-7.
: On soupçonne des éléments radicaux du groupe Kakurōkyō d'avoir placé une bombe sur un site du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) lors de l'exposition internationale Green and greenery d'Ōsaka. Il y eut des dégâts matériels sur le bâtiment mais pas de blessés.
: Le Camp Zama, complexe militaire de l'US Army près de Tokyo est la cible de plusieurs tirs de rocquettes. Cette attaque a lieu quelques heures avant le début du sommet du G-7.
: Un employé d'une compagnie d'électricité découvre une charge explosive sur une ligne électrique d'un bâtiment de l'armée américaine à Sagamihara. L'explosion n'a causé que des dégâts mineurs. L'attentat a été revendiqué conjointement par les groupes Chūkaku-ha et Kakurōkyō-ha dont l'intention était de perturber le sommet de l'APEC à Osaka.
: Attaque de l'aéroport de Narita avec deux roquettes. Un ouvrier, Katsuji Fukushima, est légèrement blessé. L'attaque peut être liée à l'ouverture des jeux olympiques de Nagano qui débutaient une semaine après.
: Attaque à la voiture piégée de la maison du directeur d'une compagnie de sécurité, Japan Protection. L'attaque aurait été le fait d'une faction de Kakurōkyō ayant comme base l'Université Meiji, pour laquelle travaille Japan Protection. Dans la même période le membre Akira Yamane est arrêté pour attaque sexuelle envers une femme. « J'ai vu une très belle femme et j'ai voulu l'embrasser » confiera-t-il.
2003 : Explosion près du Ministère de la défense. Explosion contre une base américaine dans la préfecture de Kanagawa.
: Deux explosions se produisent près du Ministère de la Défense. La police japonaise suspecte Kakurōkyō d'en être responsable, mais c'est le groupe Armée révolutionnaire qui les revendique. Le groupe Armée révolutionnaire est considéré par la police japonaise comme une couverture pour Kakurōkyō[5].