Durant la période du Premier Temple du roi Salomon et également durant celle du Second Temple, une communauté juive habite le lieu, comme il en ressort des lettres de Yosef ben Matityahu (Flavius Josephe)[1] qui vivait dans ce village (deuxième partie du Ier siècle)[2]. L'endroit est fortifié lorsqu'il devient gouverneur de la Galilée pendant la Grande Révolte (guerre judéo-chrétienne-romaine de ), ainsi que le montrent des découvertes archéologiques. Après la destruction du Second Temple (70 ap. J.-C.), puis à l'époque des Amoraïm (Ve) et tout au long de la rédaction de Mishnah et de la période talmudique, une communauté juive demeure à Kana[2].
D'après les historiens, c'est un des lieux possibles où l'Evangile selon Jean situe le premier des sept miracles de Jésus qu'il relate : la transformation d'eau en vin au cours d'un mariage (Noces de Cana).
Les fouilles mettent également à jour une église byzantine du VIe siècle, construite lors de la colonisation chrétienne byzantine[3] ainsi que des tombes toujours sous la domination de l'Empire byzantin aux xVe siècle et VIe siècle[4],[5].
Haut de la gravure, l'église de Cana en 1714
A Cana, on commémore aussi la vocation de l’apôtreBarthélémy (Nathanaël) dont Jésus dit avec admiration qu’il était « un vrai israélite sans détour »[4].
À la périphérie de la ville moderne, près deTzomet Golani[2], se trouve le tombeau du sage juifShimon ben Gamliel, qui est devenu président du Sanhédrin après la mort de son père Gamaliel l'ancien vers l'an 50, puis a été assassiné par les Romains. Sa tombe est depuis lors et aujourd'hui encore un site important de pèlerinagejuif mais elle est régulièrement profanée, vandalisée ou incendiée[6],[7].
La communauté juive de Kana est également mentionnée au Moyen Âge et le lieu comme une sorte de gare routière entre l'Égypte et la Syrie ; également au XVIe siècle comme une colonie riche et florissante dans le village où des maisons juives se spécialisent dans la teinture textile. Selon le recensement ottoman réalisé en 1555, 65 familles juives vivent dans le village, dont certaines avaient été expulsées d'Espagne quelques années auparavant, à côté de 375 familles chrétiennes.
Epoque moderne
Au XVIIe siècle, le village est vidé de sa communauté juive[2]. La situation sécuritaire s'est détériorée dans toute la région, les meurtres par les Arabes ou les Bédouins étaient fréquents et la politique fiscale turque a également nui aux agriculteurs juifs, ce qui les a forcés à partir[2].
En 1881, une église catholique (devenue lieu de pèlerinage) est construite sur les ruines de l'ancienne église du VIe siècle et de la synagogue des siècles précédents, et une église grecque orthodoxe est bâtie dans la ville.
Vue de Kafr Kanna en 1903
Vue générale, entre 1898 et 1914
Au premier plan une ambulance et en arrière plan, l'église des Noces de Cana, 1918
Cana en 1925
Vue de Cana avec sa fontaine au premier plan,1934-1939
Kfar Cana ne doit pas être confondue avec la ville de Cana (Qana ou Cana al Galil, en arabe : qānā, قـانـا) qui se trouve dans le Liban du Sud près de Tyr.
Kfar Cana en Galilée obtient son statut de conseil local en 1968.
Démographie et population
Selon le Bureau central des statistiques israélien (CBS), la population de Cana est d'environ 18 000 habitants en 2006 ; en 2018, 22 399 habitants vivent dans le village de Cana. Sa population augmente à une croissance annuelle de 2 %.
Les anciens députés arabes de la Knesset Wassel Taha et Abd al-Malek Dahamshe vivent dans ce kfar.
Religion
En 2017, 89,8 % (88,5 en 2016) des villageois sont musulmans ; 10,1 % sont arabes chrétiens (11,5 en 2016 mais comme dans tout Israël, la part des chrétiens dans la population diminue progressivement) ; 0,1 % sont Druzes[8].
La ville possède plusieurs mosquées et cinq églises : l'église franciscaine des Noces de Cana, l'église gréco-orthodoxe de rite mélkite (les deux commémorent l'événement chrétien), la Nouvelle église de Bartholomé (Nathanael) de rite franciscain, l'église du quartier (diocèse) royal et l'église baptiste.
En 2017, la ville possède 14 écoles fréquentées par 5 871 élèves[8].
Economie
Dans le village de Kana, outre les lieux de commerce, une zone industrielle emploie des centaines de travailleurs de la ville et de la région, avec de grandes usines et des fabricants de divers produits comme des matériaux de construction, des chaudières solaires et électriques, de pneus ou de marbre.
Sport
Les équipes de football locales, le Maccabi Kfar Kanna et Hapoel Kfar Kanna, évoluent en deuxième division de football. Un autre club local est le Betar Kfar Kanna.
Il existe également dans la ville, un club de boxe appelé Kfar Kana Golden Gloves.
↑ abcd et e(he) Zvi Peretz Cohen, « קבר רבן שמעון בן גמליאל בכפר כנא » [« Tombe de Rabban Shimon ben Gamliel dans le village de Kanna »], sur הושבילים, (consulté le )
↑ a et b(he)אריאל: כתב עת לידיעת ארץ ישראל - בתי-כנסת בגליל ובגולן, עמ' 129, כפר כנה.
↑ a et bwebit.it, « Cana », sur Custodia Terrae Sanctae (consulté le )
↑Larry Koester, Seeking Truth Pilgrims 6-1-2017, (lire en ligne)