Josepha DuschekJosefína DuškováJosepha Duschek
Portrait de Josepha Duschek daté de 1796
Josepha Duschek ( – ) est une soprano de la période classique. Elle fut une amie de Wolfgang Amadeus Mozart, qui écrivit plusieurs arias pour elle. Cette artiste lyrique est le plus souvent désignée sous le nom allemand précité. En tchèque, elle s'appelait Josefína Dušková ou, sous forme germanisée, Josepha Duschkova. BiographieNée Hambacher à Prague, alors capitale provinciale de l'empire autrichien, le , Josepha vécut à Prague toute sa vie. Son père, Anton Adalbert Hambacher (ou Hampacher selon d'autres sources) fut un apothicaire prospère ; et sa mère, Maria Domenica Colomba, provenait de Salzbourg. La pharmacie de son père se trouvait dans la maison appelée "Zum weissen Einhorn" (La Licorne blanche). Construite dans le style baroque, elle était située dans la vieille ville, où les pharmacies fleurirent jusqu'au XXe siècle. Dans sa jeunesse, Josepha étudia la musique auprès de František Xaver Dušek, qu'elle épousa le . Son époux était déjà un professeur de musique de réputation internationale. Il était bienvenu dans les salons de musique, et son épouse et lui devinrent des hôtes notables dans leur villa Bertramka. On ne sait pas s'ils se produisirent ensemble comme musiciens, mais ils tinrent souvent des réunions musicales auxquelles de nombreuses personnes illustres participèrent. Josepha et son mari ont eu trois enfants, Albert, Anton et Maria. En tant que trio de chanteurs, les enfants ont fait des tournées dans toute l'Europe. Josepha avait été auparavant l'amante du comte et mécène Christian Philipp Clam-Gallas, et elle aurait profité par la suite de cette liaison, car le comte lui versa une rente de 900 florins et contribua même à l'achat de la villa Bertramka[1]. Sa carrière de chanteuse fut longue et couronnée de succès ; elle donna des récitals dans de nombreuses villes, dont Prague, Vienne, Salzbourg, Dresde, Weimar, Leipzig, Varsovie et Berlin. La chanteuse et son mari furent aussi des intimes du compositeur Ludwig van Beethoven. Lors de son séjour à Prague en 1796, ce dernier écrivit son air de concert Ah! perfido (en) (op. 65) pour elle. Elle ne fut pas la première interprète de cet air en raison d'un autre engagement[2], mais l'interpréta effectivement à Prague, puis à Leipzig. Josepha n'accepta jamais d'engagement permanent et resta toujours une chanteuse indépendante. Elle quitta la vie publique à la mort de son mari en 1799. Elle vendit Bertramka et habita dans des appartements de plus en plus petits à Prague. À sa mort en 1824, elle était appauvrie. Duschek et MozartDuschek rencontra Mozart en 1777 lorsqu'elle visita Salzbourg, ville natale de sa mère où elle avait des parents. C'est à cette époque que Mozart composa pour elle le récitatif et l'air "Ah, lo previdi" (K. 272). Mozart l'accompagna à un concert privé à la cour de Vienne en 1786, peu après le succès de son opéra Le nozze di Figaro. Duschek était une amie de la famille Mozart à cette époque, mais Leopold critiqua son chant dans une lettre du adressée à sa fille : « Comment Mme Duschek a chanté ? Je dois dire qu'elle a hurlé une aria de Naumann de façon assez étonnante, avec une expression exagérée comme avant, mais encore plus agaçante[3]. » En 1787, Prague réalisa une production des Nozze di Figaro. Plusieurs mélomanes pragois invitèrent Mozart à y assister ; selon le Grove Dictionary, Duschek et son mari en faisaient partie. La même année, Mozart retourna à Prague afin de compléter et de produire son prochain opéra, Don Giovanni. Il résida alors avec les Duschek dans leur villa Bertramka à Smíchov, près de Prague. Il y résida peut-être aussi en septembre 1791 lorsqu'il acheva son opéra La clemenza di Tito. Composition de Bella mia fiamma, addioLors de sa visite en 1787, Mozart écrivit l'air de concert Bella mia fiamma, addio (K. 528), daté du . La composition de cet air fut quelque peu inhabituelle ; l'histoire suivante est attribuée à Karl Thomas Mozart, fils du compositeur :
Bernard Wilson commenta cette histoire en ces termes :
Duschek chanta cette aria et d'autres[7] aux concerts que Mozart donna à Dresde et à Leipzig pendant sa tournée allemande (en) de 1789. Nature de la relation entre Mozart et la sopranoSelon Maynard Solomon, Mozart et Duschek furent amants[8]. Les données connues ne permettent pas de l'affirmer avec certitude, et le musicologue américain Bruce Alan Brown (en) a même réfuté cette hypothèse[9]. Appréciation de l'artisteLa voix de Duschek fut louée pour sa tessiture et sa souplesse. Ses admirateurs surnommaient la soprano la « Gabrielli de Bohème ». Selon le Grove Dictionary, « elle était appréciée pour la sonorité, l'étendue et la souplesse de sa voix, ses connaissances en musique et sa superbe interprétation tant des airs de bravoure que des récitatifs. » Culture populaireCélèbre, cette soprano pragoise est devenue le personnage qui enquête sur un crime commis à la Cour de Versailles et traque les disciples de Loki dans le jeu Marie-Antoinette et les Disciples de Loki pour PC[10]. Notes et références
BibliographieSauf indication contraire, les renseignements fournis dans le présent article proviennent tous des articles « Josefa Dušek » et « František Xaver Dušek » de l'édition en ligne du Grove Dictionary of Music and Musicians
Liens externes
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