À la suite de l'élection présidentielle gabonaise de 2016, Jocksy Ondo-Louemba affirme que la victoire d'Ali Bongo est frauduleuse[8] et fait remarquer l'incohérence des chiffres annoncés par le Ministère de l’intérieur du Gabon[9]. À propos de la province du Haut Ogooué dont des observateurs[10] et certains médias ont douté de la sincérité les résultats[11], il révèle que le Ministère de l'intérieur du Gabon a rajouté 2901 votants[12] contrairement à ses prérogatives[13] "rajoutant du ridicule au ridicule"[14].
Critique d'Ali Bongo et de son régime
Jocksy Ondo-Louemba décrit également le régime gabonais comme une "junte militaire en costume cravate[15] recouverte d'un "vernis démocratique" constitué par "un multipartisme de façade"[16] et Ali Bongo comme le "Roi du Gabon[17]", un "Roi Nègre[18]", un usurpateur[19] ou plus régulièrement comme "monarque de pacotille"[20] à la tête d'une "monarchie africaine d’un genre étrange"[21] servie par des courtisans: les "bongolâtres"[22].
A propos du Parti Démocratique Gabonais, le PDG, Jocksy Ondo-Louemba déclare : "ce n'est pas qu'un parti, c'est un instrument au service de la famille Bongo."[23]
Jocksy Ondo-Louemba décrit également Ali Bongo comme un " Phénix sanglant"[24], "prédateur"[25], "tyrannique"[26], "ridicule" [24], "brutal", "sinistre", "un tantinet sanguinaire" [27] n'hésitant pas à l'appeler “Général” Bongo, deuxième du nom"[28] pour railler le fait qu'il n'hésite pas à parader en uniforme de général d'armée [29] sans avoir suivi la moindre formation militaire [28].
Critique de Sylvia Bongo
Jocksy Ondo-Louemba décrit l'épouse d'Ali Bongo Sylvia Valentin comme "une reine d'Afrique" censée donner une image lisse et séduisante du régime dictatorial de son mari par son élégance (il l'a surnomme la "Jackie Kennedy d'Ali Bongo") et ses actions caritatives[27],[30]. Depuis l'Accident Vasculaire Cérébral d'Ali Bongo survenu à Ryad le , Jocksy Ondo-Louemba affirme que le pouvoir de Sylvia Bongo s'est considérablement accru faisant d'elle désormais "La régente de Libreville" ou la "Reine du Gabon" et surtout qu'elle verrait bien son fils aîné Noureddin Bongo - le "prince héritier du Gabon"- succéder à son père[27].
Critique de l'Armée gabonaise
Jocksy Ondo-Louemba, qualifie l'armée gabonaise de "pilier" et de "cerbère de la monarchie Bongo" tant elle est acquise à Ali Bongo comme à son père Omar Bongo avant lui[29]. Il affirme qu'elle n'hésite pas à battre campagne pour lui [31]et à réprimer brutalement et souvent dans le sang[32]tous ceux qui s'opposent un peu trop vivement à Ali Bongo et à son régime [33]. Quant à la Garde Républicaine du Gabon[6]elle "apparait plus comme une armée à part entière et entièrement à part (...) qui tue ouvertement"[34].
Dénonciation de la torture au Gabon
Jocksy Ondo-Louemba dénonce le recours systématique à la torture au Gabon[5],[35]. Il parle de "macoutisme scientifique"[5]pour décrire le système répressif du pouvoir gabonais caractérisé par une répression ciblée[36] et particulièrement inhumaine[5]. Il dénonce l'existence au Gabon des "escadrons de la mort"[5]et des lieux de détentions extra-judiciaires[37]dont l'un est situé dans l'enceinte d'un complexe administratif dénommé "Cité de la Démocratie"[5] à Libreville.
ce n’est pas la première fois qu’un homme est torturé à mort à Franceville. En 2017, Bonca Issouf soupçonné d’avoir commis un vol dans la maison dans laquelle il travaillait, avait été torturé à mort cette fois-ci dans les locaux de la police Judiciaire[39]. Plus tard, on découvrait qu’il n’y était absolument pour rien [38],[36].
Il parle également d'une banalisation de la torture au Gabon en affirmant que:
"L’enregistrement des séances de tortures est habituel et le viol dans les locaux des Renseignements militaires une pratique courante…"[40].
Vols de la mort
Jocksy Ondo-Louemba accuse également le régime d'Ali Bongo d'avoir organisé des "vols de la morts" en marge du "coup d'état électoral" en 2009[41]. Précisant - à la suite de nombreuses affirmations[42] - qu'à Port Gentil des corps d'opposants préalablement lestés ont été jetés par hélicoptère militaire dans l'Océan Atlantique[41].
Pour Jocksy Ondo-Louemba "L'opposition est une farce au Gabon"[43], il critique les revirement permanents des opposants gabonais, leurs liens troubles avec le régime d'Omar puis d'Ali Bongo[44] et leur gout immodéré des fonctions lucratives et des honneurs au détriment des préoccupations du peuple gabonais et des injustices multiformes qu'il subi[43]. Pour Jocksy Ondo-Louemba, il s'agit d'une "opposition contrôlée" par le pouvoir d'Ali Bongo[43].
En avril 2023, Jocksy Ondo-Louemba avait dit craindre le jour où les militaires gabonais sortiront définitivement de leur soumission au pouvoir civil pour devenir des acteurs politiques avant de conclure « on entrera sans doute dans un régime militaire de 30 ans » …[49]
A propos de Brice Oligui nguema, qu'il a présenté en novembre 2022 comme "l'homme fort du pouvoir gabonais" [50], Jocksy Ondo-Louemba le décrit comme "un homme du sérail"[51]dont l'ascension présageait son accession à la tête du Gabon[52]. Selon lui, "Brice Oligui Nguema était la personne qui devait compter, il avait déjà médiatisé sa fonction et s'était véritablement sorti de la réserve dans laquelle s'étaient mis ses prédécesseurs"[52].
Interrogé par Deutsche Welle sur le dialogue national inclusif qui se tient au Gabon en Avril 2024 Jocksy Ondo - Louemba a répondu : "Je n'attends rien de ce dialogue parce que ce dialogue n'a qu'un seul objectif : donner un peu plus de légitimité politique à quelqu'un qui a quand même pris le pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat. Les Gabonais n'ont jamais mandaté ce monsieur et pour quelqu'un qui est venu libérer le peuple, je pense qu'il ne l'écoute pas suffisamment"[53].
Jocksy Ondo-Louemba s'est montré très critique par rapport à l'évolution du Gabon post Ali Bongo. En effet, il dénonce le culte de la personnalité Brice Oligui Nguema qui est devenu un véritable autocrate. Il considère que le Gabon a fait un grand recul sur le plan politique "Le Gabon revient à un système d'il y a 30 ans"[54].
Auparavant, il s'était montré sceptique à propos de l'issue positive de la transition menée par les militaires et avait déclaré concernant Brice Oligui Nguema en paraphrasant Cyrille Adoula à propos de Moise Tschombé : "Je connais le joueur et je connais le jeu"[55].
Publications
Jocksy Ondo-Louemba est l'auteur de Something is wrong[56]un essaipolémique sur l'Afrique paru en 2015 et de Mauvaises Nouvelles, Chroniques du Gabon (2016-2019)[57] recueil de ses articles sur le Gabon paru en [58].
↑Office français de protection des réfugiés et apatrides, « Gabon : Les crimes rituels », DIDR, , p. 22 (lire en ligne)
↑Nadia Beddiar et Maria Cataleta, « La protection des enfants face aux crimes rituels au
Gabon », Revue Lexsociété, Université Côte d’Azur, 2022., p. 20 (lire en ligne [PDF])
↑« Crimes rituels au Gabon : l’éternel holocauste ? », Info241, (lire en ligne)
↑ a et b(en-US) Ryan Shaffer, The Handbook of African Intelligence Cultures, Lahnam, Rowman & Littlefield, , 837 p. (ISBN978-1538159972, lire en ligne), p. 263