Jo CliffordJo Clifford Jo Clifford au FLUP, festival littéraire à Cidade de Deus, en 2016
Jo Clifford est une dramaturge, comédienne et traductrice écossaise, née à Stoke-on-Trent[1], dans le North Staffordshire, en 1951[2], et désormais établie à Édimbourg. Elle est l'autrice de plus de 100 pièces[3]. BiographieEnfance et adolescenceNée en 1951 dans le North Staffordshire, la dernière d'une famille de garçons[4], Jo Clifford est envoyée à l'âge de sept ans dans un pensionnat non mixte. Elle vit alors cet évènement comme un véritable traumatisme, en particulier dans la mesure où elle se retrouve séparée de sa mère[2], laquelle meurt cinq ans plus tard d'une hémorragie cérébrale[4]. Assignée garçon à la naissance, Jo Clifford se rend compte qu'il ne s'agit pas là d'un rôle qui lui correspond en même temps qu'elle découvre sa vocation théâtrale : à l'adolescence, lorsqu'il lui est donné l'occasion un jour de jouer des rôles féminins dans des pièces au collège. À la suite de cela, elle est victime de harcèlement de la part de ses camarades de classe[4]. Jo Clifford s'installe en Écosse à l'âge de 17 ans. Travaillée depuis des années par la honte et la peur d'être la seule à éprouver ce qu'elle ressent, elle apprend, grâce à un psychiatre de l'hôpital dans lequel elle est bénévole, qu'il a existé par le passé des systèmes de genre reconnaissant un troisième genre, une découverte qui lui fait beaucoup de bien[1]. Études à St Andrews et rencontre avec Sue InnesÉtudiante en langues (espagnol et arabe) à l'Université de St Andrews, c'est au retour d'un séjour d'un an en Espagne que Jo Clifford rencontre, en 1971, Sue Innes, sa future compagne. Ensemble, elles ont deux filles, Rebecca et Katie[4]. Plus tard, Jo Clifford obtient son PhD après avoir soutenu une thèse sur le théâtre de Pedro Calderón de la Barca[1]. Début de carrière au théâtreÀ la fin des années 1980, Jo Clifford écrit plusieurs pièces pour le Traverse Theatre. Jouées dans le monde entier, ces pièces ont pour particularités d'accorder un rôle central aux personnages féminins, en plus de faire figurer ces derniers en nombre égal aux personnages masculins. Elle travaille alors également beaucoup pour la radio, adaptant des romans non seulement pour la scène mais aussi pour les ondes. Elle se fait par ailleurs un nom en tant que traductrice, traduisant ainsi des ouvrages de l'espagnol, du français et du portugais vers l'anglais[2]. Transition et The Gospel According to Jesus, Queen of HeavenAprès la mort de Sue Innes en 2005, la première à qui elle ait fait son coming out, quelques mois après leur rencontre seulement[4], Jo Clifford entreprend des démarches afin d'être officiellement reconnue en tant que femme[2]. À cette période, elle subit aussi un pontage cardiaque[5]. En 2006, elle officie depuis déjà quelque temps en tant que professeure au sein du Queen Margaret University College d'Édimbourg[6]. En 2009, Jo Clifford crée pour la première fois The Gospel According to Jesus, Queen of Heaven (ru) pour le Glasgay! Festival (en). La pièce, dans laquelle elle interprète Jésus, de retour aujourd'hui sur Terre sous les traits d'une femme trans, est immédiatement condamnée par l'archevêque de Glasgow, et des manifestants se rassemblent en signe de protestation[7]. Depuis, la pièce et celles qui l'interprètent sont toujours régulièrement attaquées, que ce soit au Royaume-Uni[8] ou à l'étranger, et notamment au Brésil, où la pièce a été momentanément censurée et l'équipe menacée de représailles physiques[9]. En 2010, Jo Clifford crée pour la première fois Every One au Royal Lyceum, à Édimbourg. La pièce, qui aborde frontalement le sujet de la mort, fait l'objet d'une critique très élogieuse de Mark Fisher dans The Guardian[5]. En août 2017, Jo Clifford et Chris Goode, qui s'est déjà chargé de la mise en scène d'Every One en 2016[8], créent ensemble Eve au Traverse Theatre. La pièce est produite par le National Theatre of Scotland[2]. Traduite en italien par Stefano Casi, Eve est interprétée par Eva Robin's, dans une mise en scène de Andrea Adriatico (it), en 2021 à Bologne[10]. ReconnaissanceLa même année, Jo Clifford intègre le hall of fame des "Outstanding Women of Scotland" de la Saltire Society[11]. En 2018, Jo Clifford est l'une des douze femmes choisies par la plasticienne Tai Shani (en) pour intégrer Semiramis, la ville que lui a inspirée sa lecture de La Cité des dames, dans le cadre de son projet Dark Continent[1]. En 2021, elle reçoit un prix lors de la 16ème édition des Olwen Wymark Awards[12]. ŒuvrePièces de théâtre
Adaptations
Traductions
Pièces radiophoniques
Adaptations
Libretti
Adaptation
Notes et références
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