L'œuvre de l'artiste est orientée autour de la tradition de l’imagerie populaire dans l'Orléanais. Elle est la créatrice d'objets usuels et décoratifs, de décors architecturaux pour des bâtiments publics, des édifices religieux et des demeures privées[3].
La majeure partie de son œuvre se trouve dans le Loiret et, dans une moindre mesure, dans les départements limitrophes, en région parisienne, dans le Nord et à l’étranger.
Biographie
Famille
Jeanne Champillou naît le à Saint-Jean-le-Blanc, au Sud-est d'Orléans[4]. Elle est issue d’une famille de vignerons de l’Orléanais du côté paternel et d'artisans menuisiers tourangeaux du côté maternel.
Formation
Elle suit sa scolarité dans une école dirigée par la communauté religieuse des Sœurs de Saint-Denis-en-Val (commune limitrophe de Saint-Jean-de-Blanc). En 1904, la France et le Vatican rompent leurs relations diplomatiques dans le contexte de la préparation de la loi de séparation des Églises et de l'État ; l'école où Jeanne est scolarisée est fermée et transférée dans la commune belge de Comines. La famille Champillou choisit d'y placer Jeanne et sa sœur cadette en pension[5]. Jeanne y apprend notamment le piano[4].
Elle perfectionne son apprentissage du piano à son retour dans le Loiret à l’école de musique d’Orléans. Cette compétence lui permet de vivre de leçons particulières de piano données à son domicile à partir de 1916[4],[1]. Elle exerce cette profession jusqu'en 1947[6].
Malgré son attirance pour le dessin, elle renonce à l’école des beaux-arts d'Orléans pour des raisons économiques et entreprend de se former seule[4].
Elle commence à pratiquer la gravure à partir de 1919. Dès ses premières créations, elle manifeste un goût pour les scènes intimistes. Elle est influencée par les peintres graveurs français réalistes ou naturalistes, comme Bonvin ou Flameng. Elle s'inspire de scènes de la vie quotidienne à la campagne : les marchés, les petits artisans au travail[6].
Pendant les années 1920 et 1930, Jeanne Champillou parcourt à bicyclette les campagnes orléanaises, réalisant des portraits de paysans et des scènes de moisson ou de vendange.
Sa première exposition a lieu en 1920, aux Artistes Orléanais : elle y montre peintures, aquarelles et gravures[6].
Elle expose régulièrement à Orléans et grave, au cours de sa vie, plus de 400 planches.
En 1947, grâce aux profits de ses dernières expositions qui lui permettent d'acheter un four, elle se lance dans la céramique, art qui va désormais occuper l'essentiel de son temps[6][10]. Elle ouvre à cet effet l'atelier du Clos de Joÿe dans le faubourg Bannier à Orléans avec Aimé Henry, un décorateur de théâtre avec qui elle collabore durant huit ans[3],[4].
En plus de la céramique, elle réalise de nombreux travaux architecturaux comme la décoration de l'école de Lamotte-Beuvron, celle de l'église Notre-Dame des Miracles d'Orléans, ainsi que deux chemins de croix dans les Flandres et quatre statues de l'église de Gien[6].
En 1977, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d'Orléans lui consacre une grande rétrospective. Elle y reçoit des mains du maire la médaille de la ville[6].
La même année, le livre Le Clos de Joÿe, reprenant ses plus belles gravures, est publié dans la collection « Autoportrait d'un graveur », aux éditions Alphonse-Marré[6].
Mort et postérité
Elle meurt le à Orléans à l'âge de 81 ans[6]. Elle disait « Ma vie et mon art sont en rapport direct avec la Terre »[6].
Le jour de sa mort, l'association Le Clos de Joÿe est créée par un groupe de ses amis pour assurer son héritage[6]. Elle publie le livre L'œuvre gravée reprenant l'ensemble des gravures de Jeanne Champillou[6].
La plupart de ses œuvres sont conservées à Orléans. Certaines, cependant, appartiennent à des musées de Paris, Chartres (France) et Milan (Italie)[11],[12].
Liste des œuvres
Peintures
Paysage, huile sur toile 21x32cm (don de l'Etat en 1938)[13]
Chemin creux - Moulin du Bac, Aquarelle 25x30.5cm (acquis par la Ville d'Orléans)[14]
Yves Marchaux, « Jeanne Champillou 1897-1978. Classique et marginale », Mémoires de l'Académie d'Orléans : agriculture, sciences, belles-lettres et arts, Académie d'Orléans, vI, t. 18, , p. 159-171 (lire en ligne, consulté le ).
Éric Moinet, Jeanne Champillou : l'œuvre gravé, Orléans, Le Clos de Joÿe, , 332 p. (ISBN978-2-9508942-0-5).
Françoise Jouanneaux et Hubert Bouvet, Jeanne Champillou, céramiques : Orléans et sa région ; centre, vol. 372, Lyon, Lieux dits, coll. « Parcours du patrimoine », , 80 p. (ISBN978-2-36219-000-1).
Serge Vannier, Les Hommes célèbres du XXe siècle dans le Loiret, Romorantin-Lanthenay, C.P.E. ; La République du Centre, , 127 p. (ISBN978-2-84503-158-6).