Jean de Laborde
Jean de Laborde (comte Jean Joseph Jules Noël de Laborde), né le à Chantilly et mort le à Castillon-la-Bataille, est un amiral français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire Il est connu pour avoir ordonné le sabordage de la flotte française à Toulon le afin d'éviter qu'elle ne tombe aux mains des Allemands. BiographieDébut de carrière dans la marine et Première Guerre mondialeLaborde entre à l'École navale en 1895. il en sort aspirant en 1897[1]. Enseigne de vaisseau, Jean de Laborde commence sa carrière en Extrême-Orient en 1897. En 1900, il participe à la campagne en Chine après la révolte des Boxers. Il est promu lieutenant de vaisseau en 1908, à son retour en France. Après deux ans passé au Maroc, il retourne en Chine à bord du croiseur cuirassé Dupleix. Il apprend à piloter les avions et obtient son brevet de pilote en 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, il commande une escadrille et plus tard il est nommé commandant du centre d’aviation maritime de Dunkerque[1]. L'entre-deux-guerresPionnier de l'aéronautique navale, le capitaine de vaisseau de Laborde prend en 1925 le commandement du Béarn, premier porte-avions français. Il est alors chef de l’aéronautique navale. Promu contre-amiral en 1928, il commande le secteur maritime de Toulon et deux ans plus tard devient commandant en chef de la 2e escadre basée à Brest. Vice-amiral en 1932, il est préfet maritime de la 4e région maritime à Bizerte. En 1936, Laborde est commandant en chef de l’escadre de l'Atlantique puis membre du Conseil supérieur de la Marine de 1937 à 1939. Amiral en 1938, après avoir obtenu sa 5e étoile, il devient inspecteur général des forces maritimes, ainsi que membre de plusieurs commissions navales sous la Troisième République[1]. Seconde Guerre mondialeEn 1939-1940, Laborde commande les Forces de haute mer de la marine nationale basées à Brest et exerce la fonction d'« Amiral Ouest », sa marque de commandement hissée sur le cuirassé Strasbourg. Après la défaite française de mai- et la création du régime de Vichy, l'amiral de Laborde soutient le nouveau régime et est nommé chef des Forces de haute mer (FHM) nouvellement créées, par Pétain, qui comptait sur l'antipathie de Laborde à l'égard de l'amiral Darlan pour pouvoir plus facilement avoir la mainmise sur la Marine. Anglophobe assumé et encore plus hostile aux Britanniques après l'attaque de Mers el-Kébir () ainsi qu'au général de Gaulle, Laborde élabore le projet de reprendre le Tchad, passé sous contrôle de la France libre. Quand les Alliés envahissent les colonies françaises d'Afrique du Nord lors de l'opération Torch le , L'amiral de Laborde suggère que la flotte française attaque les Alliés en représailles, proposition fortement rejetée par le secrétaire d'État à la Marine de Vichy, le contre-amiral Gabriel Auphan. Trois jours plus tard, le les troupes allemandes envahissent la zone libre. Laborde réunit dix-neuf officiers supérieurs et leur fait prêter serment sur deux points : ne rien tenter contre les forces de l'Axe et défendre l'entrée de Toulon contre les Anglo-Américains et les Français « dissidents ». Tous obtempèrent, à l'exception du capitaine de vaisseau Louis Pothuau, commandant le Tartu et la 5e division de torpilleurs, qu'il relève de ses fonctions[2]. À terre, le colonel Humbert, commandant la 1/2 brigade de chasseurs alpins d'Hyères, refusera également de prêter serment[3]. Il reçoit en outre de Darlan un message le 11, puis de nouveau le 12, l'invitant à appareiller pour l'Afrique occidentale française et reprendre le combat aux côtés des Alliés. Darlan agissait depuis Alger à titre de « Haut-commissaire pour la France en Afrique, au nom du Maréchal empêché », son nouveau titre auto-proclamé après son ralliement aux Alliés. Laborde n'en tient aucun compte, et applique les consignes du ministre Gabriel Auphan : résister sans effusion de sang, négocier, et seulement en dernier recours saborder la flotte. Lorsque les allemands pénètre dans l'enceinte militaire de Toulon à l'aube du , Laborde ordonne le sabordage de la flotte française à Toulon selon les dispositions prévues depuis juin 1940 (ironiquement par l'amiral Darlan) pour empêcher les navires de tomber aux mains des Allemands. Les Forces de haute mer sabordées à Toulon constituaient le quart de la flotte française en service à cette époque, dont 38 unités modernes (mais ayant besoin d'une mise à niveau car non modernisées depuis juin 1940). Même si les Alliés auraient préféré pouvoir compter sur cette force et avaient tenté de la rallier, ils sont soulagés et saluent le sabordage comme un geste héroïque[4]. Après-guerre : condamnation, prison et grâceÀ la Libération, lors de l’épuration, Laborde fut condamné à mort par la Haute Cour de justice pour trahison et pour avoir empêché le ralliement de la flotte de Toulon aux Alliés. Sa peine fut commuée en emprisonnement à perpétuité. Il sera gracié en par le président Vincent Auriol après six ans à la prison de Clairvaux[5]. Grades
Décorations françaises
Déroulement de carrière
Poursuites
Notes et références
Liens externes
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