Jean VilleretJean Villeret
Jean Villeret, né le à Mohon (Ardennes) et mort le à Créteil (Val-de-Marne), est un résistant, déporté dans les camps de concentration de Natzweiler-Struthof et de Dachau. Doyen des quatre derniers survivants du Struthof à sa disparition, Jean Villeret témoigne jusqu'à sa mort de la Résistance et de la déportation. BiographieAvant la guerreJean Marcel Claude Villeret naît le à Mohon[1],[2]. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il vit chez ses parents à Maisons-Alfort[1]. Tourneur-mécanicien aux Tréfileries et laminoirs du Havre[2], Jean rejoint la zone libre le pour échapper à la Relève, avec le projet de rejoindre l'Afrique du Nord[3]. À la suite du débarquement des alliés au Maroc et en Algérie le , les nazis arrivent en zone libre. Résistance et déportationLe , Jean Villeret reçoit au domicile de ses parents une convocation des autorités allemandes : Jean doit partir travailler en Allemagne. Il trouve alors un emploi à la Standard française de pétrole et fabrique du charbon près de Sarlat[4]. Il se fait recenser pour bénéficier d’une carte de ravitaillement. Le , la loi du service du travail obligatoire (STO) permet la réquisition des classes 40 à 42. Jean reçoit une convocation sur son lieu de travail en mai, il ne répond pas. Dénoncé, Jean retourne chez ses parents et parvient à obtenir une fausse carte d’identité au nom de Jean-Jacques Moreau[5]. Le , Jean entre dans la résistance active au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), au sein du réseau « Est-34 »[6]. Rapidement, à la suite d'une dénonciation, le réseau « Est-34 » est touché par une série d’arrestations[1]. Jean est arrêté le à Créteil par les Brigades spéciales[7], avec sa fausse carte d'identité et son pistolet automatique. Remis aux autorités allemandes le , Jean est interné au centre pénitentiaire de Fresnes. Tombé sous le coup du décret Nuit et brouillard[8], Jean Villeret est déporté le vers le camp de concentration de Natzweiler. Il reçoit le matricule 19410. Le camp est évacué vers le camp de concentration de Dachau en septembre[9]. Jean reçoit le matricule 101923, avant d'être transféré au camp annexe d'Allach. Le , Jean retourne à Dachau, dont il est libéré le [10]. Transmission de la mémoireSur les 61 hommes ayant quitté Paris le , plus de la moitié ne survit pas à la déportation[10]. En 1951, Jean Villeret entre à Gaz de France[5]. Parallèlement, il devient moniteur au Conseil central des œuvres sociales (CCOS) d’EDF-GDF. Il consacre toutes ses vacances à encadrer les jeunes[11]. Passeur de mémoire, Jean Villeret témoigne dans les établissements scolaires pour que la mémoire de ses camarades, morts dans les camps, ne s'éteigne pas[12]. Il accompagne à de nombreuses reprises et ce, jusqu'en 2023, des élèves au camp de Natzwiller-Struthof. Avec le journaliste Julien Le Gros, Jean Villeret rédige ses mémoires, Un jour, nos voix se tairont, parues le [13]. Jean Villeret est le fil rouge du dernier film documentaire auquel il participe. Ce documentaire, intitulé La Voix du rêve[14], est réalisé par Pascal Crépin et produit par l'association Mine de rien en 2020[15]. Il est consacré aux derniers témoignages des résistants déportés « Nacht und Nebel » (NN), rescapés des camps de concentration de Natzweiler-Struthof et de Dachau. Avec ses camarades de déportation, René Baumann, André Maratrat, Henri Mosson, Pierre Rolinet, René Thalmann, tous résistants déportés NN et André Marchiset, résistant, c'est le récit des arrestations de ces jeunes résistants et des souffrances vécues pendant leur déportation. La Voix du rêve est aussi le titre du chant des déportés NN du KL Natzweiler. Ce chant d'espoir est composé le , dans le block 10 du camp de Natzweiler par un résistant déporté NN, aveugle, Arthur Poitevin [16], professeur de musique. En hommage à ses camarades disparus, Jean Villeret se fait un devoir de chanter La Voix du rêve lors des cérémonies de commémorations de la Résistance et de la déportation[17]. De 2017 à 2023, il est co-président de la FNDIRP[3]. Jean Villeret meurt le à Créteil, à l'âge de 100 ans[18],[19]. DécorationsJean Villeret est titulaire de[6] :
Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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