Jean Gabaret
Jean de Gabaret, écuyer, seigneur d'Angoulins, né à Saint-Martin de Ré le et mort à Rochefort le , est un officier de marine français du XVIIe siècle. Issu d'une famille de marins, il entre jeune dans la Marine royale et connaît une promotion rapide en début de carrière. Capitaine de vaisseau au début de la guerre de Hollande, il termine le conflit avec le grade de chef d'escadre, grade auquel son père avant lui était parvenu. Nommé lieutenant général des armées navales au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, il est nommé gouverneur de la Martinique. Rappelé en France au début de l'année 1697, il meurt de froid peu après son arrivée. BiographieOrigines : la famille Gabaret, une famille d'officiers de marineLes origines familiales des Gabaret dits « de l’île de Ré » restent obscures. Selon l’abbé Devert, les Gabaret descendent des vicomtes de Gabarret de Gabardan une famille noble depuis le XIe siècle originaire des Landes. Ces Gabaret du Lauragais se seraient appauvris lors des guerres du XIIIe siècle au XVe siècle ils commenceraient à armer des navires dès cette date. Vers 1550, une branche s’installe sur l’île de Ré, l'autre sur l'île d'Oléron. Le lien entre les deux lignées de Gabaret n'est pas précisément établi. L'hypothèse communément admise fait coexister à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle deux frères Gabaret installés, l'un, Mathurin, sur l'île de Ré, l'autre, Louis, sur l'île d'Oléron. Les lettres d'anoblissement de Louis Gabaret, natif de Saint-Denis-d'Oléron, le désignent comme un cousin de Mathurin Gabaret, né à l'île de Ré. Le père de Jean Gabaret, Mathurin Gabaret (1600-1671) naît en ou aux alentours de 1600, sans doute à Saint-Martin de Ré. On sait peu de choses sur ses parents. Pour l’abbé Devert et René Carbonnet, il est fils ainé de Mathurin Gabaret, premier du nom, un marchand bourgeois catholique armateur de navire. Il serait ainsi propriétaire en 1630 de la barque Gabrielle partie de La Rochelle pour l’Irlande. Parvenu au grade de chef d'escadre, il est anobli par Louis XIV en 1655. Il épouse Marie Regnier. De cette union naissent Jean en 1631. De son remariage avec Marie Banon, naissent deux demi-frères, Nicolas de Gabaret (1641-1712), qui sera gouverneur de la Martinique, et Mathurin (IIIe du nom), baptisé le . Carrière dans la Marine royaleJean Gabaret s'engage dans la marine royale à l'âge de 16 ans et commence à servir sous son père sur un navire de guerre alors qu'au même âge son père servait sur navires marchands. Le , il est nommé capitaine de vaisseau, à l’âge de 22 ans, ce qui est jeune pour l'époque[1]. Il effectue plusieurs campagnes en mer. En 1666, il est capitaine du Saint-Philippe, l'année suivante La Vierge et en 1670 du Charente. En 1672, au début de la guerre de Hollande, il reçoit le commandement du Foudroyant. À bord de ce navire il se distingue à la bataille de Solebay () et à celle de Schooneveldt (). Lors de cette dernière bataille, il est accusé par Valbelle de ne pas être monté sur le Deventer, un navire hollandais. Il passe en conseil de guerre et est acquitté. Le secrétaire d'État à la Marine Seignelay écrira par la suite « Il a tout fait ce que l’on pouvait attendre de lui, et c’est le seul qui ait abordé un vaisseau ennemi. Il a remporté par là une grande réputation parmi les Anglais et je crois qu’il mérite quelque récompense ». Ce sera fait. Il est nommé chef d'escadre de Normandie le . Le , il reçoit du roi une pension de 2 000 livres en même temps que Preuilly d’Humières, Châteaurenault et Valbelle. En 1674, il patrouille dans la Manche et en 1675 commande la marine à Rochefort. En 1676, il participe à la campagne méditerranéenne sous les ordres de l'amiral Duquesne. De 1677 à 1682, une fois la paix revenue, il mène plusieurs campagnes de protection de navires marchands en Méditerranée et dans les Antilles. En 1677, il commande l'avant-garde de l'escadre du comte d’Estrée aux Indes Occidentales. Le 27 février, il force l'entrée du port de Tobago sous le feu des batteries et des canons des flûtes hollandaises. Il s'empare de nouveau de cette île en 1678 puis, après avoir incendié Grenade. Il retourne en Europe et, en 1683, il porte secours au roi du Danemark, avec Preuilly d'Humières. Il commande la marine à Rochefort en 1681, puis de 1682 à 1686 et en 1688. En 1684, il fait l'acquisition de l'Hôtel de Clerjotte[2], Saint-Martin-de-Ré. Il n'en reste propriétaire que peu de temps puisque l'hôtel est réquisitionné par l’intendant Bégon pour servir d’arsenal à la nouvelle place forte que devenait Saint-Martin-de-Ré. C'est pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg qu'il acquiert son surnom de « Grand Gabaret ». En 1689 à bord du Saint Michel, il dirige l’avant-garde de la flotte sous les ordres du marquis de Châteaurenault. Cette flotte est chargée de débarquer des troupes en Irlande pour soutenir Jacques II. Or la flotte française rencontre celle anglaise dirigée par amiral Herbert à Bantry Bay. Le combat a lieu le 11 mai. L'engagement est indécis quant à la victoire d'un camp ou de l'autre. Le 1er novembre de la même année, Jean Gabaret est nommé lieutenant général des armées navales. Il participe en cette qualité aux batailles navales du cap Béveziers le sur L’Intrépide, dans l'escadre blanche et bleue. Gabaret est alors un homme écouté, lors de la visite en France du roi Guillaume III, il fait partie des quatre officiers consultés par Louis XIV. Le mercredi , le marquis de Dangeau, célèbre mémorialiste de l'époque, écrit :
Deux ans plus tard, le , il monte La Perle à la bataille de Barfleur et seconde le maréchal de Tourville. Mais en 1693 à Lagos, au large du Portugal, il manœuvre mal et empêche une victoire totale sur le convoi anglo-hollandais en provenance de Smyrne[3]. À la suite de cela, il ne naviguera plus. Nommé gouverneur de la Martinique en 1693, il entreprend de former une milice armée et de fortifier l'île, encore désarmée. Le , une escadre anglaise forte de 28 galions et de huit cargos débarque à Port Royal 4 200 fantassins sous les ordres de Sir Francis Wheeler. Les 1 600 fantassins du colonel Foulke sont battus et doivent ré-embarquer, tandis que Francis Wheeler fait débarquer 2 600 hommes à Diamond bay. Le 15 avril, les assaillants reçoivent des renforts du général Codrington depuis Antigua. Les Britanniques, regroupant toutes leurs forces (plus de 5 000 hommes) à Fond-Canonville, marchent sur la capitale, Saint-Pierre. Gabaret ne pouvait leur opposer que 400 soldats et 1 500 esclaves qu'il avait fait armer : le choc, qui eut lieu le au Prêcheur, se solda par une défaite des Britanniques, qui durent ré-embarquer une nouvelle fois. Gabaret attaqua à son tour le port de Kingston en Jamaïque en 1694, et incendia quelques navires ennemis. Il commande alors la marine à Rochefort en 1694. À son retour, Gabaret réforme l'administration de l'île, fait édifier l'hôtel de ville, et recreuser le port en 1695-1696. En signe de reconnaissance aux esclaves qui avaient participé à la défense de la colonie, il réforme le Code noir et soumet en 1696 à Louis XIV un projet d'émancipation progressive[4], fondé sur le déplacement des esclaves affranchis à Cayenne et en Patagonie, pour y encourager l’immigration des colons de Martinique, et étendre ainsi les colonies françaises en Amérique du Sud. Le marquis de Chamillard, ministre de la guerre, parle favorablement de ce projet au roi, lequel rappelle Gabaret en France. Gabaret prend la mer en , mais meurt de froid peu après son arrivée en France. Il décède le et est inhumé le 28 dans l'église de la paroisse d'Angoulins. Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis à la création de l’ordre en 1693, il en est fait commandeur en 1696. Mariage et descendanceIl se marie le à Saint-Martin de Ré à Marie Jamon, fille du seigneur de Jaurelles, procureur fiscal en la baronnie de Ré. La famille d'Oléron est présente: Pierre et son fils Alain capitaines marchands père et frère de Louis. De son premier lit, il y a
Il se remarie le à Longèves[Lequel ?] à Olympe de Cailhaut ou Caichault. Elle fait vérifier ses armes à La Rochelle en 1697 et est autorisée à continuer à porter les armes de son mari de sinople à un réchaud d'argent. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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