Élève du frère Ambroise Frédeau, il fait le voyage d'Italie et est influencé par l'art baroqueromain. Rentré à Toulouse, il accède à de hautes responsabilités et est l'un des peintres toulousains les plus productifs de la période. Il forme dans son atelier des artistes importants du siècle suivant tels que Marc Arcis, Raymond Lafage et son propre fils, Antoine Rivalz.
Biographie
Jean-Pierre Rivalz naît à Labastide-d'Anjou, dans le diocèse de Saint-Papoul, en 1625. Il est formé à Toulouse, où il vient en 1641, dans l'atelier du peintre Ambroise Frédeau, frère lai au couvent des Augustins. En 1656, il participe à la construction de la chapelle Saint-Antoine, église du couvent des religieux de Saint-Antoine-du-Salin. Il quitte la ville, certainement vers 1657 pour terminer sa formation par un voyage à Rome, où il cultive son goût de l'Antiquité et des ruines romaines. Il est influencé par les maîtres de l'art baroque romain, en particulier Ciro Ferri. Il y rencontre le peintre Nicolas Poussin et participe aux travaux de réfection de l'hôpital du Saint-Esprit de Rome.
Revenu à Toulouse en 1666, il commence à exercer comme peintre et architecte et développe son activité. Il se constitue une collection d'antiques, en particulier de sculptures en marbre d'un temple antique trouvé dans la Garonne, près de la chaussée du Bazacle, au milieu du XVIIe siècle comme le Relief des Amazones qu'il expose dans le jardin de sa maison de l'actuelle rue Rivals[3].
Il épouse en 1666 Perrette de Caillavel. Le couple a dix enfants, dont le peintre Antoine Rivalz.
En 1667, il obtient la charge d'architecte et peintre de l’hôtel de ville de Toulouse. Cette charge, faiblement rémunérée, lui donne un vaste atelier au sein du Capitole, où se rencontrent les artistes locaux et ses élèves, peintres, sculpteurs et orfèvres, tels que le sculpteur Marc Arcis et le dessinateur Raymond Lafage. Surtout, cette situation lui permet de nouer des relations avec la noblesse et la haute bourgeoisie toulousaine. Il bénéficie ainsi d’un quasi-monopole des commandes publiques, religieuses et privées à Toulouse.
À la fin du xviie siècle, les capitouls entreprennent de réhabiliter les galeries du Capitole : Jean-Pierre Rivalz commence, en 1674, l’aménagement des deux premières. En revanche, le projet de façade qu'il soumet aux capitouls est finalement abandonné par manque de moyens.
La Fondation d'Ancyre par les Tectosages. Cette peinture murale fut ruinée par l'humidité et le salpêtre, c'est son fils Antoine qui fut chargé en 1723 de repeindre cette composition.
↑Jules Momméja, « Le monument de Raymond de Lafage », Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, vol. 9, , p. 301 note1 (lire en ligne)
↑Daniel Cazes, Palladia Tolosa, Toulouse, Musée Saint-Raymond, , 191 p. (ISBN2-9500977-5-8), p. 133
« Mort de Jean-Pierre Rivais, Peintre », Mercure de France, , p. 1417-1426 (lire en ligne)
[Raynal 1759] Jean Raynal, « Jean-Pierre Rivals », dans Histoire de la ville de Toulouse avec une notice des hommes illustres, une suite chronologique et historique des évêques et archevêques de cette ville, et une table générale des capitouls, depuis la réunion du comté de Toulouse à la Couronne, jusqu'à présent, Toulouse, Jean-François Forest, (lire en ligne), p. 387-388
[Fontenai 1776] Abbé de Fontenai, « Rivalz (Jean-Pierre) », dans Dictionnaire des artistes : ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs & danseurs, imprimeurs, horlogers & méchaniciens, t. 2, Paris, chez Vincent, (lire en ligne), p. 456-457
[Du Mège 1823] Alexandre Du Mège, Étienne-Léon de Lamothe-Langon et Jean Théodore Laurent-Gousse, « Rivalz (Jean-Pierre) », dans Biographie toulousaine ou Dictionnaire historique des personnages qui par des vertus, des talens, des écrits, de grandes actions, des fondations utiles, des opinions singulières, des erreurs, etc. se sont rendus célèbres dans la ville de Toulouse, ou qui ont contribué à son illustration, t. 2, Chez Louis Gabriel Michaud imprimeur-libraire, (lire en ligne), p. 297-301
[Mariette 1857-1858] Pierre-Jean Mariette, « Rivalz (Jean-Pierre) », dans Abecedario, t. IV Mocchi-Roberti, Paris, J. B. Dumoulin, 1857-1858 (lire en ligne), p. 400-401
[Clausade 1882] Gustave de Clausade, « Séance du 14 mars 1882 - Tombes de Jean-Pierre et Antoine Rivalz », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, , p. 12 (lire en ligne)
[Desazars de Montgailhard 1904] Marie-Louis Desazars de Montgailhard, « L'art à Toulouse. - Ses enseignements professionnels pendant l'ère moderne : VI- Les enseignements de Jean-Pierre Rivalz (1674) », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, t. 4, , p. 278-284 (lire en ligne)
[Galabert 1917-1921] François Galabert, « Note sur un dessin de Rivalz (1671) et un tombeau du Musée des Augustins », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, t. 46, 1917-1921, p. 131-135 (lire en ligne)
[Lespinasse 1942-1945] Pierre Lespinasse et Robert Mesuret, « Documents inédits sur les Rivalz », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, 1942-1945, p. 199-225 (lire en ligne)
Jean Penent, Antoine Rivalz, catalogue de l'exposition « Antoine Rivalz », musée des Augustins, Toulouse, 2002.
[Escard-Bugat 2011] Myriam Escard-Bugat, « Le métier de peintre à Toulouse au XVIIIe siècle, entre transmission et échanges », dans Transmettre et échanger en Roussillon et en Languedoc XVIe – XVIIIe siècle : Sixièmes Journées d'histoire et histoire du droit et des institutions de l'Université de Perpignan Via Domitia, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 183 p. (ISBN978-2-354121-32-7), p. 169-183