Jean-Pierre AlibertJean-Pierre Alibert
Jean-Pierre Alibert, né à Montauban le et mort à Paris le [1], est un marchand et aventurier français, exploitant d'une mine de graphite en Sibérie, qu'il avait découverte en 1847. Il rentre en France en 1862 ; souffrant de rhumatismes, il découvre la station thermale de Châteauneuf-les-Bains, dans le Puy-de-Dôme ; il s'attache à cette station, s'y fait construire une maison et participe à son développement. BiographieNé dans une famille de drapiers dont il est le huitième enfant[2], il part à 14 ans travailler dans une pelleterie à Londres. Celle-ci l'envoie en Russie en 1837 – il a dix-sept ans – pour chasser le renard et l'hermine. Cinq ans plus tard, il se met à son compte et son entreprise de commerce de peaux prospère rapidement. Amené à voyager fréquemment en Sibérie, il en profite pour prospecter des minéraux et chercher de l'or dans les rivières ; c'est dans ces conditions qu'il découvre en 1847 un gisement de graphite d'une pureté exceptionnelle (plombagine) sur le mont Batougol, dans le massif des Saïans, à l'ouest d'Irkoutsk. Malgré le caractère très inhospitalier de la région, il réussit à aménager une mine et à en faire une exploitation très rentable pendant une quinzaine d'années. En effet, vers la même époque, la mine de Borrowdale, dans le Cumberland, au nord de l'Angleterre, venait à épuisement ; c'était la seule au monde à fournir un graphite suffisamment pur pour fournir des mines de crayon à papier de bonne qualité. Alibert trouva donc rapidement un débouché pour son produit ; en 1856, il signa un contrat d'exclusivité avec la maison allemande Faber, installée près de Nuremberg. En 1859, il découvre un important gisement de néphrite, variété de jade, dans la vallée de l'Onot ; il l'exporte vers la Chine[3]. En 1862, souffrant de rhumatismes, il doit rentrer en France et s'installe à Châteauneuf-les-Bains. CollectionsDe ses voyages, Jean-Pierre Alibert a ramené de nombreux objets et échantillons minéralogiques. Ils sont aujourd'hui dispersés dans de nombreux musées en France et à l'étranger, dont le Muséum national d'histoire naturelle et le Muséum d'histoire naturelle Henri-Lecoq de Clermont-Ferrand. HommagesJean-Pierre Alibert a été nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret impérial du . La vie d'Alibert a inspiré le romancier Gérard Georges, dans Le piocheur des terres gelées[4], qui le met en scène dans sa vieillesse, à Châteauneuf-les-Bains, sous le nom d'Ismen Fulbert. C'est d'ailleurs sous ce nom donné à une impasse (Impasse Ismen-Fulbert) qu'il est honoré dans sa ville natale de Montauban et non sous celui d'Alibert, afin que cette voie ne soit pas confondue avec la rue du Docteur-Alibert (1843-1927), qui perpétue le souvenir d'un de ses petits-neveux[5]. À Châteauneuf-les-Bains existe un « Pic Alibert », car il vint faire soigner ses rhumatismes dans cette station thermale, fit des travaux d’aménagement du roc et offrit en remerciement la statue Notre-Dame de l'Espérance qui le couronne (1892). Notes et références
Voir aussiBibliographie
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