Après avoir été diplômé de Institut d'études politiques de Lyon en 1955, Jean-Michel Sanejouand, après avoir pendant quelques années fait de la peinture abstraite, crée en 1962, dans la lignée des ready made de Marcel Duchamp[3]. ses premiers assemblages d’objets, connus sous le nom de Charges-Objets (1962-1967).
En 1967, il réalise sa première œuvre in situ qu’il nomme « sculpture sur mesure ». Il s'agissait de compositions métalliques, érigées dans la cour de l’École polytechnique, à Paris. D'autres interventions suivent, à Piestany, Dordrecht, Anvers, etc. La plupart restant à l'état de projets, comme celui concernant l'aménagement de la vallée de la Seine, entre le Havre et Paris[4]. En parallèle à ses Organisations d’espaces, où il exprime le désir d'intervenir directement sur les espaces[5], Sanejouand prend les pinceaux, mais avec de l’encre de Chine, et réalise ses Calligraphies d'humeur (1968-1978) — il s'agit de dessins à l'encre sur toile, avec des croquis comiques souvent teintés de nuances érotiques[6].
À partir de la fin des années 1970, il commence ses Espaces-Peintures (1978-1986), une série de toiles en couleurs représentant des paysages naturels organises à l'aide de routes colorées, de charge-objets, etc . Il abandonne ensuite pour un temps la couleur avec ses Peintures Noir et Blanc (1986-1992), avant de retourner, dès 1989, à la sculpture — ou plutôt la non-sculpture comme pour prolonger les Charges-Objets et ses premiers équilibres de cailloux des années 1960. Sanejouand, ici, ne sculpte pas mais assemble des pierres afin de créer des formes inédites.
A partir des années 1990, il peint ses sculptures, tout d'abord sous forme de sculptures-peintures, puis placées dans un paysage rapidement esquisse[4].
Jean-Michel Sanejouand a été décrit comme une figure emblématique[7] de la scène artistique des années 1960. Il a été qualifié d'héritier légitime de la démarche duchampienne par Didier Ottinger[8]. Le travail de l'artiste circule entre les différentes disciplines, pointant sa nécessité d’expérimenter « l'espace entre les choses en tant qu'accès à une invisible vérité »[9],[10].
Depuis 1993, Jean-Michel Sanejouand vivait et travaillait en Anjou dans le Maine-et-Loire[11].
2010 : Les Charges-Objets, galerie Haim Chanin Fine Arts, New York, et Art Paris, Paris
2012 : Rétrospectivement… (I) et (II), commissariat de Laurence Gateau, HAB galerie à Nantes et Frac des Pays de la Loire à Carquefou, dans le cadre de l'année Jean-Michel Sanejouand en Pays de la Loire[16]
2013 : Les Organisations d'espaces, La Box[17], Bourges
Le Silence, 1996, bronze, deux mètres. Jusqu'en 2020, faisait partie de la collection Paul Heim. Une version intermediaire, d'un mètre, appartient au FRAC Île-de-France
↑Didier Ottinger, Jean-Michel Sanejouand ou l’éloge de l’irréductibilité, Tours, École supérieure des beaux-arts, , 36 p. (ISBN2-9515078-0-1, lire en ligne),
« Il est temps de reconnaître en Jean-Michel Sanejouand le plus légitime de tous les ayants droit de Marcel Duchamp. Il n'est toutefois pas simple de revendiquer l'héritage duchampien quand s'allongent les files d'attente devant son bureau de reconnaissance en paternité. »
↑Roger Caillois, Récurrences dérobées : Le Champ des Signes, Paris, Hermann Littérature, .
↑Anne Tronche et Julie Portier, Jean-Michel Sanejouand : Rétrospectivement…, Paris, éditions Skira/ Flammarion, , 215 p. (ISBN978-2-08-128270-4),
« Si l'artiste a plusieurs fois pointé “l'espace entre les choses en tant qu'accès à une invisible vérité” comme le territoire invariable de ses recherches, il est tentant de transposer cet énoncé à la géographie de l'exposition pour s'aventurer à la recherche d'une logique secrète dans l'espace qui sépare les œuvres. »
↑ a et bBernard Lamarche-Vadel : Jean-Michel Sanejouand, les Charges-Objets 1963-1967, Fondation Fine Art of The Century/La Différence éd., Paris, 1990.
↑ a et bPierre Restany, Blaise Gautier et Claude-Louis RenardLes Organisations d'espaces de Sanejouand, Centre national d'Art contemporain éd., Paris, 1973.
↑ a et bMichel Enrici et Joëlle Pijaudier Jean-Michel Sanejouand, Espaces-Peintures 1978-1986, musée d'Art moderne de Villeneuve-d'Ascq/La Différence éd., Lille, 1991.
Jacques Bertoin, Didier Ottinger, Jean-Michel Sanejouand : peintures 1987-1989, Les Sables d’Olonne, Musée de l’abbaye Sainte-Croix, 1989
Michel Enrici, Sanejouand : Espaces-Peintures 1978-1981, Paris, Galerie de France, 1982
Claude Devos, Pierre Restany, Claude-Louis Renard, De ruimtelijke organisaties van Jean-Michel Sanejouand, Anvers, Internationaal Cultureel Centrum (ICC), 1974