Jean-Jacques de FeliceJean-Jacques de Felice Jean-Jacques de Felice prend la parole au cours de la marche du Groupe d'action et de résistance à la militarisation, contre la force de frappe nucléaire, de Lyon au Mont Verdun, le 19 juin 1971.
Jean-Jacques de Felice ( à Montmorency[3] - , Paris) est un avocat français, ancien vice-président de la Ligue des droits de l'homme de 1983 à 1996. BiographieJean-Jacques de Félice naît dans une famille protestante qui compte de nombreux pasteurs. Son père, Pierre de Félice, avocat, est un homme politique, secrétaire d'État, député, sénateur du Loiret (gauche républicaine) sous la IVe République. Sa mère était très profondément de culture protestante et l'a bien inscrit dans cette mémoire, comme de Félice le relatait lui-même[4]. Il doit au protestantisme son premier engagement auprès des jeunesses scouts unionistes, qui le conduisit à se préoccuper des problèmes de la jeunesse, qui au lendemain de la Seconde Guerre mondiale étaient importants. Devenu avocat pénaliste, ses premières défenses de jeunes défavorisés le conduisent vers un engagement plus politique : défendant des jeunes, enfants d'Algériens notamment, des bidonvilles de Nanterre, il est tout naturellement amené à défendre leurs pères, c'est-à-dire des militants du FLN, qui le sensibiliseront à leur lutte[4]. À l'époque de la guerre d'Algérie, cette défense de militants du FLN le fait connaître. Il plaide ensuite pour les paysans du Larzac en lutte contre l’extension du camp militaire, les indépendantistes Kanaks et Tahitiens, les mal logés aux côtés de l'abbé Pierre, les objecteurs de conscience, les étrangers en péril (il est membre du Gisti), les activistes italiens des Brigades rouges comme Marina Petrella et Cesare Battisti. Il défend Lucien Léger, condamné en 1966 à la réclusion criminelle à perpétuité, pour un meurtre d'enfant. La très longue détention de son client, 41 ans, fit dire à Jean-Jacques de Felice : « Il y a une durée de détention au-delà de laquelle la justice se mue en vengeance »[5]. Proche de l'historienne Madeleine Rebérioux, de l'helléniste Pierre Vidal-Naquet, Felice se disait « en contestation avec l'ordre établi »[6]. Le choix des causes défendues par Jean-Jacques de Félice montre un apparent paradoxe, l'avocat ayant à la fois défendu des militants qui ont recouru à la violence (Brigades rouges, Bande à Baader, ou bien les militants algériens de l'indépendance), alors qu'il s'est toujours réclamé du pacifisme et de la non-violence, ce qui explique son engagement aux côtés des objecteurs de conscience[4]. Le choix des causes défendues par l'avocat traduit un humanisme[7] illustré par son engagement dans des mouvements comme la Ligue des Droits de l'Homme, la Cimade, ou le Gisti[4]. Il a été secrétaire du Comité de liaison pour la lute contre l'apartheid en Afrique du Sud[8] et président du Mouvement d'action judiciaire[9]. Objecteur de conscience[10] et défenseur des réfractaires à l'armée, Jean-Jacques de Félice participe à Lyon à des débats et des manifestations du Groupe d'action et de résistance à la militarisation. En tête de la Marche de la paix du 19 juin 1971, il prend la parole et défile, avec des milliers de personnes, de Lyon au poste de commandement de la force de frappe nucléaire du Mont Verdun[11]. Jean-Jacques de Félice a déposé ses archives à La Contemporaine à partir de 2003[12]. Citation
— Jean-Jacques de Felice, Préface de Les réfractaires à la guerre d’Algérie 1959-1962, Paris, Éditions Syllepse, 2005 AnnexesBibliographie
Film documentaire
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Archives
Notes et références
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