Jean-Jacques Bouya est un homme politique congolais né le à Mouembé (Cuvette). Il est Ministre de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier depuis , et député de Tchikapika depuis le .
Il fut également conseiller aux Transports auprès de Denis Sassou-Nguesso (1997-2012), délégué général aux Grands Travaux (2003-2012) ainsi que coordonnateur des travaux du gouvernement (2011-2012).
De retour au Congo, il devient de 1989 à 1992 le pilote du Boeing 727 personnel de Denis Sassou-Nguesso[1]. Lorsque ce dernier est battu aux élections présidentielles par Pascal Lissouba en 1992, Jean-Jacques Bouya part travailler pour la compagnie aérienne nationale Lina-Congo(en), où il sera longtemps aux commandes d'un Fokker 28[1].
Carrière politique
Débuts
En 1997, à l'occasion du retour de Denis Sassou-Nguesso au pouvoir, il est nommé conseiller aux Transports auprès du président. En 2003, il devient également délégué général aux Grands Travaux, et gère ainsi « tous les projets de construction des infrastructures de base dont le coût de financement dépasse les 500 millions de FCFA »[1].
À partir de , il entre au bureau politique du Parti congolais du travail (PCT). En octobre de la même année, il est également nommé coordonnateur des travaux du gouvernement. Ce poste fait de Jean-Jacques Bouya un « premier ministre de fait » selon certains observateurs, comme La Lettre du Continent[1],[3].
Député
Lors des élections législatives de 2012, il est élu député de Tchikapika dès le premier tour avec 100 % des voix, à la suite du retrait de ses deux adversaires indépendants[4],[5], et entre en fonction à l'Assemblée nationale le [6]. Il succède à Fulbert Ekondi, qui devient cependant son suppléant[7].
En , des habitants de Tchikapika critiquent l'action de Jean-Jacques Bouya en tant que député lors de l'assemblée générale des « ressortissants des villages de la terre Tongo ». Ils dénoncent notamment le retard dans la construction de routes, le manque d'eau potable, les difficultés des « structures scolaires et sanitaires qui manquent de craies, de produits pharmaceutiques, et de personnel », et s'alarment de l'« état de pauvreté très avancé » de la population. Jean Didier Elongo, président de l'Association pour le développement de la terre Tongo (ADTT), prend la défense de Jean-Jacques Bouya, affirmant que « le district a beaucoup évolué » durant son mandat et rejetant toute faute sur son suppléant, Fulbert Ekondi[7].
Le , Jean-Jacques Bouya fait son entrée au gouvernement en devenant ministre à la présidence de la République, chargé de l'Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux grands travaux[1] (qui deviendra simplement « aménagement du territoire et des grands travaux » en 2016). À ce poste, il assure « l'interface avec les hommes d'affaires à Brazzaville et joue le rôle de VRP à l'étranger [...] pour négocier d'importants contrats en Chine, au Qatar ou au Brésil »[2].
Lors du remaniement du , il est reconduit à son poste dans le gouvernement Mouamba II. Son portefeuille change légèrement de nom pour l'occasion, et il devient ministre de l'Aménagement, de l'Équipement du territoire et des Grands Travaux[9]. Lors de la nomination du gouvernement Makosso, le domaine des « grands travaux » est retiré de l'intitulé de son ministère, au profit du domaine de l'« entretien routier ». Il devient ainsi Ministre de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier[10]. Lors du remaniement de septembre 2022, il obtient le statut de ministre d'État[11].
Vie privée
Jean-Jacques Bouya fut marié à Julia Bouya[12], décédée le 18 septembre 2021[13].
Controverse
Avec le ministre des Finances Gilbert Ondongo, il est mis en cause dans des contrats présumés de corruption par l'ONG Public Eye en [14].
↑ a et bErnest Otsouanga, « Les langues se délient entre ressortissants de Tchikapika à Brazzaville », Le Patriote, no 424, , p. 7 (lire en ligne [PDF])