Jean-Isaac Combes-DounousJean-Isaac Combes-Dounous
Jean-Isaac Combes-Dounous[1], né le à Montauban où il est mort le , est un magistrat, homme politique et helléniste français. Carrière juridique et politiqueIssu d'une famille protestante aisée, il fit des études de droit à Toulouse et s'établit comme avocat au parlement de Paris, puis entra dans la magistrature. Les tribunaux étant devenus électifs en 1792, il fut élu juge du tribunal du district de Montauban, puis président du directoire du département du Lot. Après avoir été écarté de ses fonctions pendant la Terreur[2], il devint commissaire de la République près les tribunaux civil et militaire du département du Lot en 1794, puis député de Tarn-et-Garonne au Conseil des Cinq-Cents en 1797. Lors du coup d'État du 18 brumaire, il entra de nouveau dans l'obscurité pour ne redevenir juge au tribunal civil de Montauban qu'en 1810. Pendant les Cent-Jours, en 1815, il fut élu député de Tarn-et-Garonne. Contraint de démissionner de ses fonctions de juge en 1816, il fut réintégré dans la magistrature en 1819 sous le ministère relativement libéral de Decazes, mais il succomba quelques mois plus tard à une attaque d'apoplexie foudroyante. Philosophe hellénistePendant la période comprise entre 1799 et 1810, Combes-Dounous, qui dans sa jeunesse avait appris tout seul le grec, profita de ses loisirs forcés pour reprendre ses études et traduire en français les Dissertations de Maxime de Tyr et l’Histoire des guerres civiles de la République romaine d'Appien, traductions auxquelles on a par la suite beaucoup reproché leurs inexactitudes[3]. Mais c'est surtout pour son Essai historique sur Platon qu'il se fit remarquer. Cet écrit paru en 1809 souleva une violente tempête contre son auteur, à qui l'on reprocha d'avoir soutenu que tous les préceptes moraux du christianisme se trouvent déjà chez Platon. Il s'y élevait contre les déformations que l'Église avait selon lui apportées au message du Christ — qu'il désignait sous le nom de « Socrate de Jérusalem » — et y posait les bases d'un « Évangile de la raison » dont il prophétisait l'avènement prochain. Sur le plan politique, il s'en prenait aux usurpateurs et aux tyrans qui « croient sérieusement travailler pour les siècles, lorsqu'ils ne tiennent au vrai que des bulles de savon : témoin Denys, témoin Alexandre, témoins César, Attila, les Abdoulrahman, Thamas Kouli-Kan, Borgia, témoin... Dans deux mille ans d'ici, on pourra allonger cette note. » Nombre de ses contemporains virent là une allusion à peine déguisée à Napoléon Bonaparte, mais la censure impériale laissa passer l'ouvrage. On doit aussi à Combes-Dounous la traduction de plusieurs volumes d'essais de deux réformateurs protestants d'origine écossaise, David Bogue et Robert Haldane. À l'instigation d'un lord qu'il avait rencontré à Paris peu avant la Révolution, Combes-Dounous, qui avait puisé dans Montesquieu son admiration pour l'esprit de liberté britannique, s'était rendu à Londres, où il put pratiquer l'anglais qu'il maîtrisait déjà passablement[4]. Par la suite, il continua d'entretenir des relations avec des hommes de lettres britanniques de passage à Montauban. Combes-Dounous a par ailleurs laissé à sa mort un certain nombre de manuscrits demeurés inédits : plusieurs traductions, entre autres de Platon et de Dion Chrysostome, ainsi qu'une tragédie de jeunesse intitulée Mysus, ou la prise de Mégare. Publications
Notes et références
Sources
Liens externes
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