Jean-Dominique LebretonJean-Dominique Lebreton
Jean-Dominique Lebreton, né le à Saint-Étienne, est un biomathématicien membre de l’Académie des sciences[1]. Biographie
. Il fut Assistant puis Maître-assistant à l’Université de Lyon avant de devenir Directeur de recherche au CNRS (CEFE) à Montpellier en 1990[2]. Il est depuis 2014, Directeur de recherche émérite. Œuvre scientifiqueInformaticien et mathématicien de formation, naturaliste par tradition familiale (frère cadet de Philippe Lebreton[3]), Jean-Dominique Lebreton est biomathématicien, principalement spécialisé dans la modélisation en écologie et la dynamique des populations[4]. La dynamique des populations animales et végétales résulte de multiples mécanismes, comme la rétroaction des effectifs sur les performances démographiques ou la variabilité de l’environnement. À l’échelle évolutive, la diversification des stratégies démographiques pose de nombreuses questions. Seule la modélisation peut donc éclairer la dynamique des populations, à l’échelle écologique comme évolutive. Il est l'un des principaux acteurs à l’échelle internationale du développement des modèles de la dynamique des populations[5]. Il a tout d’abord contribué au lancement des modèles matriciels de la dynamique des populations, en produisant des résultats formels de sensibilité et des généralisations stochastiques originales[6], et en appliquant ces modèles à divers vertébrés. Il a ensuite démontré le rôle clé de la durée de génération dans la diversité des stratégies démographiques et dans la sensibilité des populations aux impacts démographiques. Jean-Dominique Lebreton a ensuite été un des moteurs du renouveau des méthodes démographiques de capture-recapture. Il a fallu d’abord déplacer leur accent, centré sur les effectifs, vers l’estimation des flux d’individus, puis y introduire les idées des modèles linéaires généralisés, permettant ainsi d’analyser des probabilités de survie en fonction de l’âge, du sexe ou encore de l’environnement[7]. Ses travaux, en jetant une passerelle entre les modèles de capture-recapture et l’analyse de variance, ont contribué à une véritable révolution, avec de très nombreuses applications en écologie évolutive et en biologie de la conservation. Il a participé ces dernières années au développement de divers types de modèles dans lesquels les individus circulent entre plusieurs états, pour étudier par exemple la dispersion et l’accession à la reproduction[8]. Il a parallèlement développé un programme à long terme sur la population forézienne de Mouette rieuse Chroicocephalus ridibundus, qui a mis en évidence l’importance des comportements de dispersion chez les oiseaux coloniaux, face à l’hétérogénéité spatio-temporelle des milieux. Il a également relancé des études théoriques et pratiques dans le cadre de la biologie des populations exploitées[9]. L’intégration des modèles dynamiques et statistiques qu'il a développée, par lui-même et dans l’équipe qu'il a créée à Montpellier, lui a permis dans ce cadre d’éclairer la conservation et la gestion des populations soumises à prélèvements :
Aussi bien à titre personnel qu’à travers l’équipe qu'il a créée, mais aussi par le développement de collaborations étroites avec les équipes françaises de biologie des populations de Vertébrés (LBBE Lyon, Paris VI, MNHN, Chizé, Strasbourg, Tour du Valat), il a contribué avec divers collègues à créer une « école française » de dynamique et de biologie des populations de Vertébrés à grande visibilité internationale[10]. Le développement et la diffusion de logiciels flexibles et conviviaux (Biomeco ; U-CARE ; Surge, M-Surge, E-Surge) pour accompagner la production de recherche de son équipe ont grandement contribué à cette visibilité[11]. Comme dans ses activités d’administration de la recherche, il a pu privilégier dans ses recherches et collaborations internationales - on en avait le plein choix dans sa génération - « l’utilité sociale » et la construction collective. Il a ainsi établi des collaborations de longue durée avec des collègues comme J.D. Nichols et H. Caswell aux États-Unis, B.J.T. Morgan en Grande-Bretagne, G. Gauthier au Canada. Les ateliers de dynamique des populations qu'il a lancés depuis plus de 20 ans[12], après des ateliers similaires d’écologie statistique, ont rassemblé des centaines de collègues, dont beaucoup sont restés en contact pour des traitements de données, des visites au CEFE, ou des collaborations à long terme . Ces ateliers ont été organisés à diverses reprises dans des pays étrangers (Grande-Bretagne, Canada, Nouvelle-Zélande, Espagne, Maroc, États-Unis…). Il a ainsi encore très récemment organisé un atelier « Matrix models for population management and conservation », du 5 au à l’université de Floride (Gainesville). Il est régulièrement invité dans des colloques internationaux de sa spécialité. Il est depuis 2009 Membre de l’Academia Europaea[13]. Activité pédagogiqueJean-Dominique Lebreton a réalisé des enseignements en premier cycle, second cycle et troisième cycle. Il a également été sollicité pour des cours ponctuels et de la formation permanente. Distinctions
Notes et références
Liens externes
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