Il s'est fait une spécialité de la construction d'édifices à vocation médicale[1],[2], même si on lui doit également quelques immeubles d'habitation à Bruxelles.
Maçon et plafonneur avant de s'inscrire à l’Académie des beaux-arts, Jean-Baptiste Dewin a été formé à l'atelier de Georges Hobé.
Carrière d'architecte hospitalier
Jean-Baptiste Dewin doit sa carrière d'architecte hospitalier au chirurgien Antoine Depage, qu'il rencontre lors d'un stage chez Hobé et qui lui confie en 1903 la construction de sa propre clinique place Brugmann à Ixelles (Institut chirurgical Berkendael)[5],[6].
C'est la première d'une longue série d'institutions à caractère médical - maternités, instituts médicaux, écoles médicales, instituts dentaires, homes, etc - qui culmine avec le nouvel hôpital universitaire Saint-Pierre[5] (1922-1935), largement inspiré de modèles anglo-saxons.
En 1907, Dewin participe à l'ouvrage La construction des hôpitaux - étude critique rédigé par les docteurs Depage, Vandervelde et Cheval, dans lequel il « présente divers aspects de la nouvelle clinique, notamment la fenêtre cintrée pour les salles d'opération du dernier étage qu'il reprendra dans plusieurs réalisations ultérieures »[6],[2]. Dans ces réalisations, il veille à allier, d'un côté, la maîtrise des exigences médicales en matière d'hygiène, d'éclairage et d'aération et, de l'autre, l'élaboration d'un cadre accueillant pour les patients[6].
De l'Art nouveau à l'Art déco
Dewin fait partie de la deuxième génération d'architectes « Art nouveau géométrique », tendance initiée par Paul Hankar (par opposition à la tendance « Art nouveau floral » initiée par Victor Horta).
Durant sa période Art nouveau, Dewin utilise la brique blanche vernissée et la pierre, alors qu'il recourt plutôt à la brique rouge durant sa période Art déco.
Mosaïques de la Maison Bruno Schmidt
Horus.
Panneau de mosaïque.
Horus.
Langage ornemental
Dewin utilise à profusion un langage ornemental composé de motifs empruntés au monde floral et animal, qu'il exprime le plus souvent à travers les mosaïques et les fers forgés durant sa période Art nouveau et à travers la pierre sculptée durant sa période Art déco.
Langage ornemental de la période Art nouveau
Répertoire floral stylisé
On trouve sur les façades des immeubles Art nouveau de Dewin quantité de représentations de fleurs très stylisées sous forme de panneaux de mosaïques.
Dewin utilise également sur ses façades Art nouveau un bestiaire abondant constitué de représentations de paons (avenue Brugmann n° 408 et boulevard du Jubilé n°157)[8], de hiboux (maison personnelle de Dewin), de papillons (avenue Jean Dubrucq 206), d'abeilles et d'araignées (avenue Jean Dubrucq 206), sans oublier la figure hiératique d'Horus qui orne le fronton de la Maison Bruno Schmidt[4] et représenté plus haut.
Ce bestiaire orne les façades de ses immeubles sous forme de mosaïques mais également de bouches d'aération en fer forgé figurant des abeilles ou des papillons. Il orne également les grilles en fer forgé qui protègent les fenêtres (avenue Jean Dubrucq 206) et celles qui délimitent le jardinet (Maison Bruno Schmidt[4]).
Durant sa période Art déco, Jean-Baptiste Dewin abandonne l'ornementation florale et se tourne vers l'ornementation géométrique, vers l'usage de masques ainsi que vers un bestiaire composé d'animaux sculptés dans la pierre.
Carlo R. Chapelle, Quelques aspects de l'homme Jean-Baptiste Dewin, dans : Bruxelles patrimoines, n° 010, printemps 2014, pp. 6-13.
Carlo R. Chapelle, Dewin : un patrimoine fragile..., dans : Bruxelles patrimoines, n° 010, printemps 2014, pp. 84-91.
Éric Hennaut, "Jean-Baptiste De Win", sub verbo, dans : Dictionnaire de l'architecture en Belgique de 1830 à nos jours, sous la direction d'Anne Van Loo, Anvers : Fonds Mercator, 2003.
Muriel Muret, L'ancienne clinique du docteur Verhoogen, dans : Bruxelles patrimoines, n° 010, printemps 2014, pp. 36-43.
Francis Metzger, La restauration de la maison Dewin. Reconquête d'une identité perdue, dans : Bruxelles patrimoines, n° 010, printemps 2014, pp. 44-57.
Notes et références
↑Région de Bruxelles-Capitale, Un siècle d'architecture et d'urbanisme: 1900-2000, éditions Pierre Mardaga, 2000, p. 90.
↑ a et bG. Van Cauwelaert, Direction des Monuments et des Sites du ministère de la Région de Bruxelles-capitale, Modernisme art déco, Pierre Mardaga éditeur, 2004, p. 90.