En 2015, il livre le « révolutionnaire[10] »Cafard[11]. Ce film contant le périple de la première unité de blindés belges durant la Première Guerre mondiale, est réalisé selon un principe novateur. Tous le film avait été tourné avec des comédiens en capture de mouvement, les décors étant ensuite ajoutés et les comédiens "recouverts" de leur avatar animé. Mais au lieu de recourir à l'image de synthèse en 3D, comme le personnage de Gollum dans Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson, il opte pour un rendu évoquant la peinture moderne : des aplats de couleurs expressionnistes[10].
Ce film[12],[13] met en scène le lutteur belge Jean Mordant qui est sacré champion du monde à Buenos Aires en 1914 pendant que sa fille est violée et battue par des soldats allemands à Ostende, sa ville natale. Désireux de se venger, Jean s'engage dans le bataillon belge ACM avec son entraîneur et son neveu. Ils étaient loin de se douter de parcourir le monde pendant 4 longues années[10].
Il présente au forum des coproductions de films d’animation Cartoon Movie[14] — où il est nommé dans la catégorie du réalisateur européen de l'année en 2016[15] — le trailer de son nouveau projet : Canaan. Il s'agit à nouveau d'un périple inspiré de faits réels et dont le point de départ se situe en Belgique qui conte l'odyssée de Rosa, une jeune fille brugeoise qui entre dans les ordres vers 1840 et va partir pour le Nouveau Monde en quête de rédemption. Le convoi qui l'emmène sur la piste de l'Oregon va être secouru par des Indiens Lakotas, ce qui permet à la jeune Belge de découvrir une autre culture et vivre une nouvelle vie[10]. Selon Jan Bultheel : « un western où les Indiens gagnent[16]. »
Jan Bultheel va utiliser la même technique. Il s'inspire cette fois du style naturaliste des peintres pré-impressionistes. Il a déjà commencé à diriger certaines scènes avec les comédiens flamands et, au Canada, avec d'authentiques Indiens Lakotas. L'authenticité des émotions et des sentiments transparait dans le rendu final. Cette technique a le mérite de lui offrir une grande souplesse de travail. Elle lui permet de réaliser un film d'animation tout en dirigeant des acteurs, comme sur une scène de théâtre. Il peut travailler de même avec une équipe réduite pour un budget d'un peu plus de trois millions d'euros[10].
En terme d'influences, il s’inspire grandement de ses peintres préférés de l'époque romantique : l'Espagnol Joaquín Sorolla et l'Américain John Singer Sargent[17].
En 2022, il sort en néerlandais Zicht op zee[Vue sur mer], un ouvrage qui retrace la vie fictive de Louis Artan peintre de marine belge du XIXe siècle publié aux éditions Werken/Œuvres[20].
En 2024, il publie en français son troisième roman graphique intitulé Notre James : Les femmes d'Ensor[21] dont la postface est écrite par l'essayiste belge Eric Min publié aux Éditions Racine. Cet ouvrage tourne autour du peintre controversé James Ensor raconté par les femmes qui l’entouraient.
Autres activités
En outre, il s'exprime également par la peinture[22].
Œuvres
Filmographie
1996 : Moby Dick[23], régisseur, court métrage 8 min 0 s
↑(nl) Ewoud Ceulemans, « ‘Hij toonde dat je met animatie méér kon doen dan wat Disney deed’: filmpionier Raoul Servais (1928-2023) overleden », De Morgen, (lire en ligne, consulté le ).
↑Didier Stiers, « À qui le maillot jaune de l’animation? », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
↑rédacteur institutionnel, « Plusieurs productions belges au Cartoon Movie de Lyon en mars », RTBF, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Emilio Mayorga, « Annecy : Flanders’ Jan Bultheel, Arielle Sleutel Prep ‘Canaan’ », Variety, (lire en ligne, consulté le ).
↑Patrice Carré, « Annecy 2017 - Jan Bultheel : "Je ne fais pas de storyboard, pour ne pas être enfermé dans un prédécoupage" », Télérama, (lire en ligne, consulté le ).
↑(nl) Toon Horsten, « Jan Bultheel, Amira Daoudi en Seppe Van den Berghe Cafard Lannoo, 144 blz. », De Standaard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bIver, « Les derniers pour la route du lundi 26 octobre », RTBF, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bCéline Dekock d'après la chronique de Thierry Bellefroid, « Romans graphiques : James Ensor et le Japon dans les coups de cœur de Thierry Bellefroid », Musiq3, (lire en ligne, consulté le ).
↑(nl) « Jan Bultheel », sur mjfinearts.be (consulté le ).