Outre de nombreuses publications, Jacques Leclercq participe à la fondation de l' École des Sciences politiques et sociales et de la Société d'Études politiques et sociales. En 1955, il inaugure le Centre de Recherches sociologiques. Au début des années 1960, il s'enthousiasme pour Vatican II dont il partage un grand nombre de valeurs[1].
Il prend parti, dès 1945, en faveur de la création d'un mouvement régionaliste wallon d'inspiration chrétienne Rénovation wallonne et écrit, en 1963, un appel aux catholiques à rallier le Mouvement wallon intitulé Les catholiques et la question wallonne.
Il est inhumé à Beaufays, à l'ermitage du caillou blanc[2].
Plus chrétien que catholique
Dans les notes de son carnet intime écrites peu de temps après son installation à Beaufays, il écrit :
« À Louvain, j'ai été pendant vingt-trois ans dans un malaise perpétuel, parce que l'université qui s'intitule catholique, n'est que très partiellement chrétienne. Dans l'esprit de la maison, être catholique, c'est essentiellement mettre l'étiquette catholique sur des activités profanes qu'on exerce comme les autres. Il y a bien des braves gens qui prennent des initiatives chrétiennes, qu'on tolère à condition qu'elles soient soigneusement mesurées, mais l'ensemble est profane[3]... »
Bien avant le concile Vatican II, qui le réjouira, il avait conscience de se situer à contre-courant de siècles de catholicisme clérical: il influencera dans ce sens toute une génération de jeunes intellectuels catholiques belges[non neutre][4].
Philosophie morale
Dans son livre Les grandes lignes de la philosophie morale, Jacques Leclercq tente de donner un fondement métaphysique à la philosophie morale. Témoin en est la structure même de la partie systématique de l'ouvrage (parties III et IV), où il traite du bien, du vrai, du beau, du bonheur, du mal, de la liberté, de l'obligation, de la nature, de la perfection, de la sanction, de l'ordre, du sacrifice, du devoir, etc. Il s'inspire de la métaphysique de Thomas d'Aquin, à l'aide de laquelle il entend systématiser la pensée morale de ce dernier, en évolution sur plus de vingt ans, et la dégager d'apports qu'il juge nuisibles (il vise surtout l'influence platonicienne). Cet examen critique est l'objet de l'ouvrage La philosophie morale de saint Thomas devant la pensée contemporaine. Jacques Leclercq, à la suite de Thomas d'Aquin, fonde la morale non pas sur l'obligation, mais sur l'amour du bien[5].
Publications
Saint François de Sales, docteur de la perfection, Paris, Beauchesne, 1928
Essai de morale catholique. I. Le retour à Jésus; nouvelle édition revue et corrigée, 1944; . II. le dépouillement.III. La vie intérieure 2) éd. revue 1947;. IV. La vie en ordre, Gembloux, Duculot, 1931-1938
Albert, roi des Belges, Gembloux, Duculot, 1934
Au fil de l'année liturgique. méditations et prières, Gembloux, Duculot, 1934; nouvelle éd. rev. et aug., 1944
De la communauté populaire, Paris, Cerf, 1938
Dialogue de l'homme et de Dieu, Paris, Desclée De Brouwer, 1939
Sérénité, Bruxelles, ed. de la Cité chrétienne, 1942
La vie du Christ dans son Église, Paris, Cerf, 1944
La vocation du chrétien, Paris, Aubier, 1946
Leçons de droit nature, Namur, Wesmael-Charlier, 1946 (nouvelle édition)
Culture et personne, Tournai-Paris, Casterman, 1945
Trente méditations sur la vie chrétien, Tournai-Paris, Casterman, 1946
La conscience chrétienne devant l'impôt, in La Revue Nouvelle, , Casterman.
Le mariage chrétien, Tournai-Paris, Casterman, 1947
Le problème de la foi dans les milieux intellectuels au XXe siècle, Tournai-Paris, Casterman, 1949
Changements de perspective en morale conjugale, Paris, éd. Association du mariage chrétien, 1950
L'enseignement de la morale chrétienne, Paris, éd. du vitrail, 1950
La vocation religieuse, Tournai-Paris, Casterman, 1951
↑Pierre Sauvage, Jacques Leclercq, un arbre en plein vent, Duculot, Gembloux, 1992, p. 330 (ISBN978-2-801-11022-5)
↑Michel Molitor, Jacques Leclercq à contre-courant, Bruxelles, La revue nouvelle, sept. oct. 2014
↑ Jacques Leclercq, La philosophie morale de saint Thomas devant la pensée contemporaine, p. 395: « On pourrait concevoir une morale sans devoir, uniquement basée sur l'amour du bien.»
Annexes
Bibliographie
Paul Delforge, « Leclercq Jacques », dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 3754.