En 1970, avec un groupe d'amis étudiants des Beaux-Arts, Jacques Muller se rend à Saint-Paul-de-Vence afin d'y assister aux concerts que donne à la Fondation Maeght, peu avant sa mort à New York dans des circonstances obscures, le saxophoniste de free jazzAlbert Ayler avec qui une relation sympathique se noue[3]. À la suite du vœu qui lui est formulé par Albert Ayler, en 1971 le même groupe fonde un petit cirque ambulant qui, en mémoire du musicien disparu, prend le nom d'« Albert et sa fanfare poliorcétique » (un disque intitulé La malédiction des rockers est alors enregistré[4]) et au sein duquel Jacques Muller est clown, fakir et magicien sous le surnom de « Flèche » qu'il attachera ensuite définitivement à son patronyme dans sa signature d'artiste[3]. Il rejoint un temps la compagnie de danse contemporaine de Maguy Marin au sein de laquelle il est comédien et gagman.
En 1973, Jacques Flèchemuller rencontre Jean Dubuffet qui s'intéresse à sa peinture et Alain Bourbonnais qui le soutient en l'exposant à l'Atelier Jacob[5]. En même temps que des participations à des salons parisiens et des expositions en Belgique, en Suisse, en Suède, en Allemagne et aux Pays-Bas, Jacques Flèchemuller intègre alors les artistes permanents de la galerie Jeanne Bucher et y présente sa première exposition personnelle en 1981. Il part à New York dans les années 1980 où, retrouvant Puanani, Hawaïenne rencontrée à Paris qui devient rapidement son épouse, il installe son atelier dans une église désaffectée de Pine Hill (Upstate New York) pour, en 2001, venir résider à Brooklyn, s'y partageant avec des retours réguliers en France, dans un hameau de Basse Ardèche[1].
Jacques Flèchemuller cultive le goût de l'imagerie populaire et ses sources d'inspiration sont dans les calendriers de La Poste, dans les romans-photos et les bandes dessinées, à l'instar des Pieds nickelés[6] : « je me souviens que, quand j'étais petit, ce type d'imagerie était considéré comme de très mauvais goût par mon entourage. J'ai commencé à les regarder sérieusement sur le tard. Aujourd'hui, je les aime au premier degré. Elles m'enchantent et j'ai un énorme respect pour les artistes qui les ont fabriquées, même si je prends aujourd'hui un malin plaisir à les transformer en des peintures qui disent tout le contraire »[2]. Selon Corinne Bonnet, le rire de Puanani est le critère majeur de l'artiste pour mesurer que l'œuvre tient[7].
Expositions personnelles
Atelier Jacob, Paris, décembre 1973 - janvier 1974.
Jacques Flèchemuller - Me, myself and I, salle Lucie-Aubrac, Montmorency (Val-d'Oise), mai-juin 2012.
The Good Luck Gallery, Los Angeles, 2015.
Exposition itinérante : Do you like Flèchemuller ?, La Pièce blanche, Paris, mai 2016[12], La Posada, Aywaille, septembre 2016, Galerie La Belle Époque, Lille[13] et Galerie Une Poussière dans l'œil, Villeneuve-d'Ascq[14], décembre 2016 - janvier 2017, Galerie Rature, Liège, janvier-mars 2017.
Jacques Flèchemuller - Je vous aime beaucoup, Galerie Corinne Bonnet, Paris, septembre-octobre 2016[15],[16],[17].
De pire en pire, Jacques Flèchemuller - Dessins et peintures, La Danseuse (ateliers d'artistes), Roubaix, mai 2018[18].
Jacques Flèchemuller - New paintings and paintings from the book "It's not any house you know: new myths for a changing planet" by Spencer Beebe, PDX Contemporay Art, Portland (Oregon), mars 2019[19].
Tous les jours dans ma tête - Flèchemuller, Galerie Autour de l'image, Lyon, janvier-février 2021[20].
Les 25 ans de la Galerie du Tableau, Galerie Saint-Laurent, Marseille, décembre 2014 - janvier 2015[21].
Des statistiques terrifiantes - Jacques Flèchemuller, Gregory Forstner, Philippe Jusforgues, Gérald Panighi, Galerie Eva Vautier, Nice, juin-août 2015[22],[23].
La collection Thea Westreich Wagner et Ethan Wagner, Whitney Museum of American Art, New York, et Centre Georges-Pompidou, Paris, 2016[24].
Postcards from the edge, Metro Pictures Gallery, New York, 2017.
Nicole Esterolle, « Flèchemuller est de retour : Monkey Business », Artension, septembre-.
Patrick Collier, The often monochromatic, sometimes off-colour world of Jacques Flèchemuller, Éditions PDX Contemporary Art, Portland (Oregon), 2010.
Bertyl Lernoux (préface de Xavier Mauméjean), Do you like Flèchemuller ?, Éditions Avant-Retard, 2016.
Christine Macel et Élisabeth Sussmann, Thea Westreich Wagner et Ethan Wagner - La collection, Centre Georges-Pompidou et Withney Museum éditeurs, 2016 (présentation en ligne).
Jean Dubuffet et Alain Bourbonnais, Collectionner l'art brut, Albin Michel, 2016.