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Un inhibiteur de la recapture, ou du recaptage, (aussi connu sous le nom de modulateur de la recapture) est une substance psychoactive, médicamenteuse ou non, qui inhibe la recapture d'un neurotransmetteur en inhibant l'action d'un transporteur membranaire. En tant normal, le transporteur membranaire recapture dans le neurone pré-synaptique le neurotransmetteur qui se trouve dans la synapse. L'inhibiteur provoque donc une augmentation des concentrations extracellulaires du neurotransmetteur et in fine une augmentation de la neurotransmission (ou excitation du neurone post-synaptique). Divers médicaments, notamment de nombreux antidépresseurs et psychostimulants[1], exercent leurs effets psychologiques et physiologiques par inhibition de la recapture de neurotransmetteurs.
Substrats agissant sur le site actif du transporteur
Les inhibiteurs de la recapture standard sont supposés agir comme des substrats compétitifs, qui se lie directement au transporteur membranaire du neurotransmetteur en question [8],[9],[10]. Ils occupent le transporteur à la place du neurotransmetteur et l'empêchent d'être transporté de la terminaison nerveuse, ou de la synapse, dans le neuronepré-synaptique. Avec des doses suffisamment élevées, l'occupation des transporteurs atteint 80 à 90 %. À ce niveau d'inhibition, le transporteur sera considérablement moins efficace pour éliminer l'excès de neurotransmetteur de la synapse. Cela provoque une augmentation des concentrations extracellulaires du neurotransmetteur et donc une augmentation de la neurotransmission globale (le neurone post-synaptique continu d'être excité puisque ses récepteurs sont activés par le neurotransmetteur).
Substrats agissant sur le site allostérique des transporteurs
Quelques-uns des inhibiteurs sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), comme l'énantiomère dextrogyre du citalopram, semblent être des inhibiteurs allostériques de la recapture de la sérotonine[20],[21]. Au lieu de se lier au site actif du transporteur de sérotonine, ils se lient à un site allostérique, qui exerce ses effets en provoquant des changements de conformation du transporteur, modulant ainsi l'affinité de la sérotonine pour le site actif[20]. En conséquence, l'escitalopram a été commercialisé en tant qu'inhibiteur allostérique de la recapture de la sérotonine. Ce site allostérique peut être directement lié aux sites de liaison de la phéncyclidine mentionnés ci-dessus[14],[19].
Substrats agissant sur le transport vésiculaires
Un deuxième type d'inhibition de la recapture affecte le transport vésiculaire et bloque le reconditionnement intracellulaire des neurotransmetteurs dans les vésiculescytoplasmiques. Contrairement aux inhibiteurs de la recapture membranaire, les inhibiteurs de la recapture vésiculaire n'augmentent pas les concentrationssynaptiques d'un neurotransmetteur, mais uniquement les concentrationscytoplasmiques, à moins qu'ils agissent également en inversant l'action du transporteur membranaire par l'intermédiaire de la phosphorylation du transporteur (on parle aussi d'agent de libération). Les inhibiteurs "purs" de la recapture vésiculaire ont tendance à diminuer les concentrations de neurotransmetteurs synaptiques. En effet, le blocage du reconditionnement et du stockage du neurotransmetteur en question le rend vulnérable à la dégradation via des enzymes telles que la monoamine oxydase (MAO) qui existent dans le cytoplasme. Lorsque le transport vésiculaire est bloqué, les réserves de neurotransmetteurs s'épuisent rapidement.
Deux des principaux constituants actifs de la plante médicinaleHypericum perforatum (millepertuis) sont l'hyperforine et l'adhyperforine[22],[23]. L'hyperforine et l'adhyperforine sont des inhibiteurs large spectre de la recapture de la sérotonine, de la noradrénaline, de la dopamine, du glutamate, du GABA, de la glycine [24] et de la choline [25]. Ils exercent leurs effets en se liant et en activant le canal cationiqueTRPC6 (transient receptor potentiel)[23],[26]. L'activation de TRPC6 induit l'entrée de calcium (Ca 2+) et de sodium (Na +) dans la cellule, ce qui provoque l'effet d'inhibition de la recapture par un mécanisme inconnu[26].
↑« Inhibition of glutamate reuptake potentiates endogenous nitric oxide-facilitated dopamine efflux in the rat striatum: an in vivo microdialysis study », Neurosci. Lett., vol. 230, no 1, , p. 21–4 (PMID9259454, DOI10.1016/S0304-3940(97)00465-5)
↑« The selective GABA reuptake inhibitor tiagabine for the treatment of generalized anxiety disorder: results of a placebo-controlled study », J Clin Psychiatry, vol. 66, no 11, , p. 1401–8 (PMID16420077, DOI10.4088/JCP.v66n1109)
↑« Glycine reuptake inhibitor RG1678: a pharmacologic characterization of an investigational agent for the treatment of schizophrenia », Neuropharmacology, vol. 62, no 2, , p. 1152–61 (PMID22138164, DOI10.1016/j.neuropharm.2011.11.008)
↑« The effects of the adenosine reuptake inhibitor soluflazine on synaptic potentials and population hypoxic depolarizations in area CA1 of rat hippocampus in vitro », Neuropharmacology, vol. 32, no 2, , p. 149–55 (PMID8383814, DOI10.1016/0028-3908(93)90095-K)
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↑« Distinct effects of imipramine on 5-hydroxytryptamine uptake mediated by the recombinant rat serotonin transporter SERT1. », Journal of Neurochemistry, vol. 70, no 6, , p. 2545–2553 (PMID9603221, DOI10.1046/j.1471-4159.1998.70062545.x, lire en ligne [PDF])
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↑ a et b« RTI-4793-14, a new ligand with high affinity and selectivity for the (+)-MK801-insensitive [3H]1-]1-(2-thienyl)cyclohexyl]piperidine binding site (PCP site 2) of guinea pig brain. », Synapse, vol. 16, no 1, , p. 59–65 (PMID8134901, DOI10.1002/syn.890160107, lire en ligne)
↑ ab et c« Studies of the biogenic amine transporters. VI. Characterization of a novel cocaine binding site, identified with [125I]RTI-55, in membranes prepared from whole rat brain minus caudate. », J Pharmacol Exp Ther, vol. 274, no 1, , p. 385–395 (PMID7616423)
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↑« Dual modulation of striatal acetylcholine release by hyperforin, a constituent of St. John's wort », The Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics, vol. 301, no 2, , p. 714–9 (PMID11961077, DOI10.1124/jpet.301.2.714)
↑ a et b« Hyperforin – a key constituent of St. John's wort specifically activates TRPC6 channels », The FASEB Journal, vol. 21, no 14, , p. 4101–11 (PMID17666455, DOI10.1096/fj.07-8110com)