La ruelle a porté successivement différents noms : Vicus zu dem Rappen (1307), Rappengesselin (du XIVe au XVIIIe siècle), rue du Corbeau (1765), rue des Corbines, dite Rappengass (1786), rue des Moreaux[2] (1792), ruelle de la Raison (1794), rue de la Corneille, Rappengässlein (1817), impasse des Corneilles (1856, 1918), Krappengässchen (1872, 1940), puis impasse de la Corneille depuis 1945[1],[3].
À partir de 1995, des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, sont mises en place par la municipalité lorsque les noms de rue traditionnels étaient encore en usage dans le parler strasbourgeois[4]. La rue est ainsi sous-titrée Krappegässel.
Histoire
Au XXIe siècle, la vétusté d'une partie de la ruelle ne rend pas compte d'un passé probablement plus prestigieux.
Dans les années 1780, Marie Philippine Frédérique Dorothée d'Oberkirch (1777-1828), fille unique d'un conseiller noble du Conseil des Quinze et de la mémorialiste Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch, elle-même future autrice d'une correspondance publiée[7], séjournait l'été à Stotzheim et passait l'hiver dans l'hôtel particulier familial situé dans cette rue[8].
Les deux maisons d'angle avec la rue de la Nuée-Bleue datent en effet du XVIIIe siècle[9].
Maison à l'angle du n° 5 de la rue de la Nuée-Bleue.
Longtemps désignée comme une « ruelle », la voie prend le nom d'« impasse » en 1856. L'extrémité de la rue est effectivement close par un petit mur, d'abord percé par une porte désormais condamnée, au-delà duquel on aperçoit des constructions, probablement l'arrière de maisons situées dans la rue du Fil (nos 9 ou 11 ?), construites au milieu du XIXe siècle[10].
En 1894, Adolphe Seyboth signale que l'entrée de l'impasse est fermée par une grille[11].
Ancienne grille à l'entrée de l'impasse.
Dernières maisons.
Porte condamnée.
Notes et références
↑ a et bMaurice Moszberger (dir.), « Corneille (impasse de la) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 93 (ISBN9782845741393)
↑Béatrice Weis, « La Traduction des noms de rues à Strasbourg après son rattachement à la France », Onomastique et langues de contact. Actes du Colloque d’onomastique de Strasbourg (septembre 1991), Paris, Société française d'onomastique, 1992, p. 26, [lire en ligne]
↑Benoit Jordan, La noblesse d'Alsace entre la gloire et la vertu : les sires de Ribeaupierre, 1451-1585, Éditions Société savante d'Alsace, 1991, p. 162
↑(de) Adolphe Seyboth, « Krappengässchen. Impasse de la Corneille », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 8
↑Correspondance des Demoiselles de Berckheim et de leurs amis, précédée d'un extrait du Journal de Mlle Octavie de Berckheim et d'une préface de M. Philippe Godet, Paris et Neuchâtel, Imprimerie Delachaux et Niestlé, 1889, 2 vol.
↑Laure Hennequin-Lecomte, « Marie Philippine Frédérique Dorothée d'Oberkirch », Dictionnaire des Femmes de l'ancienne France[1]
↑Moszberger, « Nuée-Bleue (rue de la) », Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, op.cit., p. 101
↑Adolphe Seyboth, « Impasse de la Corneille », Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 50
Maurice Moszberger (dir.), « Corneille (impasse de la) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 93 (ISBN9782845741393)
(de) Adolphe Seyboth, « Krappengässchen. Impasse de la Corneille », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 8
Adolphe Seyboth, « Impasse de la Corneille », Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 50