Hyménium

Hyménium à lamelles.
Hyménium chez les Polyporus à tubes courts.

L'hyménium (du grec humenion, « petite membrane ») est la partie fertile du sporophore des champignons. C'est un pseudo-tissu porté par l'hyménophore et donnant naissance aux spores. Il peut se présenter sous le chapeau (hyménium infère), sous forme de tubes, de lames, de plis ou d'aiguillons, tapisser la face interne (face supérieure) des champignons en forme de coupe comme les Pézizes, tapisser toutes les faces externes de champignons sans chapeau (hyménium amphigène des Clavaires) ou encore constituer l'intérieur (gléba) des Vesses-de-loup.

L'hyménium des basidiomycètes est essentiellement composé de basides placées côte à côte, tandis que celui des ascomycètes comporte des asques, eux aussi dressés côte à côte.

Chez la plupart des basidiomycètes (à l'exception des gastéromycètes), l'hyménium tapisse l'extérieur de l'organe qui le porte, de sorte que les spores, une fois mûres, sont à l'air libre. C'est le cas par exemple des agarics, dont les deux faces des lamelles sont tapissées d'hyménium, mais aussi des bolets avec leurs tubes, des hydnes avec leurs aiguillons, ou des girolles, dans lesquelles l'hyménium est constitué par les plis formés à l'extrémité supérieure du pied. La partie interne et stérile des lames et des aiguillons qui porte l'hyménium se nomme la trame. Chez les champignons à pores, l'hyménium tapisse l'intérieur des tubes et la trame constitue l'extérieur.

Formes des hyméniums

Morphologie de l'hyménium du sporophore. Les lames, tubes, plis, aiguillons et pores vont se trouver sous le chapeau.

Formes principales des appareils reproducteurs des champignons.

Lames - Tubes - Plis - Aiguillons - Pores

On trouve cinq formes distinctes de système reproducteur sous les chapeaux des champignons; elles peuvent présenter de multiples aspects de formes complexes, de couleurs et odeurs distinctes, etc.

Glèbe

Lorsque le système reproducteur est complètement entouré par la cuticule (Gasteromycètes), on parle de glèbe.

La gleba, gléba ou glèbe [français canadien] est la partie fertile interne, enfermant les basides produisant les spores chez les champignons Gastéromycètes, et dont les tissus sont dissous à maturité, laissant la place à un amas de spores pulvérulent ou gélatineux. Cette masse est entourée par le péridium (deux ou trois couches) qui doit se rompre pour libérer les spores ou utiliser l'aide d'insectes[1].

Le tissu stérile basal chez les Gastéromycètes est parfois nommé subgleba.

Hymenium lamellaire

L'hymenium est lamellaire lorsqu'il présente une morphologie de lames : s'il est normal de ne pas le préciser chez les agaricale, c'est plus étonnant quand les boletaceae présentent cette caractéristique.

Exemples:

Hymenium tubé

Champignons qui ont des tubes sous le chapeau

Hyménium plissé

L'extérieur du chapeau plus ou moins en forme de trompette à pied plein et fausses lames plissées ou ridées.

Hyménium lisse

L'extérieur du champignon ne présente aucune aspérité.

Hyménium hydné

Le chapeau soutient des aiguillons, on les trouve dans deux familles.

Hyménium alveolé

L'hyménium est alvéolé lorsqu'il présente une morphologie d'alvéoles :

Exemples

Disposition des lames, tubes plis et aiguillons au pied (stipe)

Les lames, les tubes, les plis et les picots se présentent par rapport au pied de différentes manières : Ils sont libres s'ils ne touchent pas le pied ; adnexés s'ils sont légèrement attachés au pied ; adnés s'ils adhérent au pied de manière perpendiculaire ; subdécurrents ou décurrents s'ils descendent peu ou largement le long du pied du champignon.

Changement de couleur

Sous l'action d'une blessure ou lors d'une coupe la chair et les tubes du champignon peuvent changer et passer du jaune au bleu en quelques secondes, ceci dû à l'oxydation. C'est une caractéristique que l'on retrouve chez certains bolets. Elle n'a rien à voir avec la comestibilité. A contrario, certains champignons ne présentent aucune modification de leur chair : ils sont dits immuables.

Exemple de cyanescence, nigrescence, immuabilité

Notes et références

  1. Josserand, M.,1983 — La description des champignons supérieurs, Lechevalier (ed.), Paris,392 p.