À partir de 2015, dans le cadre de ses travaux de doctorat au sein de la chaire d'excellence Moyen-Orient Méditerranée de l'ENS-PSL, il interroge environ 80 jihadistes détenus en France ayant participé à la guerre civile syrienne sous le drapeau de l'État islamique en Irak et au Levant, condamnés ou non[4]. Il conduit également des entretiens auprès de leurs familles et des habitants ayant eu le même cadre de vie, ainsi que dans plusieurs zones de Turquie, du Liban et de l'Irak[1].
Le , il est nommé au Conseil scientifique sur les processus de radicalisation (COSPRAD), en même temps que Marc Hecker, Julien Longhi et Bernard Rougier, qui est reconduit dans ses fonctions au sein de cette instance[8].
Le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons
Dans son ouvrage, Hugo Micheron montre la création en France au cours des années 2010 d’une « géographie salafo-djihadiste » liée à un enclavement territorial et communautaire[9].
Le livre est bien accueilli par certains médias[9],[10],[11],[12], mais moins bien par les universitaires Éric Marlière et Agnès Villechaise. Selon la sociologue Agnès Villechaise dans son compte rendu de lecture : « De manière générale, le livre s’avère bien plus convaincu que convaincant, [...] il ne paraît pas que l’auteur soit parvenu à rester loin de “tout parti pris idéologique”, comme Kepel l’annonçait pourtant en préface. [...] Il faut reconnaître au livre des qualités d’investigation et d’exposition pédagogique, et une description utile de l’État islamique en Syrie [...] »[13].
Selon le sociologue Éric Marlière : « Les travaux d’Alain Bertho, d’Olivier Roy ou de Farhad Khosrokhavar sont critiqués sans ménagements et évacués en deux pages pour mieux encenser ceux de Gilles Kepel et de Bernard Rougier. [...] Si l’auteur impressionne au départ sur ses intentions et les potentialités empiriques affichées dans l’introduction notamment, le travail analytique et la qualité des matériaux empiriques peinent finalement à convaincre le chercheur qui travaille depuis longtemps sur la question des quartiers populaires urbains »[14].
L'ouvrage s'inscrit dans la querelle qui oppose Gilles Kepel avec sa vision de la « radicalisation de l’islam », à Olivier Roy, lequel a développé une théorie d'« islamisation de la radicalité »[15].
La colère et l'oubli. Les démocraties face au jihadisme européen
Le Monde indique que « le chercheur retrace l’histoire du djihadisme européen depuis la fin des années 1980 »[16].
Diffusé sur Arte le , le documentaireDjihad sur l'Europe écrit par Hugo Micheron et Magali Serre inspire au Monde ce commentaire : des « questions concluent la série mais restent sans vraie réponse »[18].
↑Agnès Villechaise, « Hugo Micheron, Le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons », Revue européenne des sciences sociales. European Journal of Social Sciences, nos 58-1, , p. 293–297 (ISSN0048-8046, lire en ligne, consulté le ).
↑Éric Marlière, « Hugo Micheron, Le jihadisme français. Quartiers, Syrie, Prisons. Gallimard, coll. « Esprits du Monde », Paris, 2020, 406 p. », Sociétés et jeunesses en difficulté. Revue pluridisciplinaire de recherche, no 24, (ISSN1953-8375, lire en ligne, consulté le ).
Antoine Hatzenberger, « Claire de Galembert, Islam et prison, Paris, Éditions Amsterdam, 2020, 174 p. / Hugo Micheron, Le Jihadisme français : quartiers, Syrie, prisons, Paris, Gallimard, 2020, 406 p. », Criminocorpus, (lire en ligne).
Gregor Mathias, « Lorsque "le loup solitaire" cachait la harde : déconstruction d’un mythe sécuritaire », Sécurité globale, no 2, , p. 39 à 48 (lire en ligne).