Histoire de Mme de la PommerayeHistoire de Mme de la Pommeraye
Histoire de Mme de la Pommeraye est une nouvelle de Denis Diderot insérée dans son roman Jacques le Fataliste et son maître. La première édition française complète du roman date de 1796 ; l'œuvre est alors déjà connue en Allemagne grâce à la traduction partielle de Schiller en 1785 et à celle, complète, de Mylius en 1792. L'œuvre paraît initialement en feuilleton dans la Correspondance littéraire de Melchior Grimm entre 1778 et 1780[1]. RésuméJacques et son maître sont en voyage et s’arrêtent en chemin dans l’auberge du Grand Cerf. Le lendemain de leur arrivée, le temps est exécrable et les deux personnages se voient dans l’obligation de rester à l’auberge. Ils rencontrent alors l’hôtesse du Grand Cerf, qui leur raconte l’histoire du marquis des Arcis qui séjourne dans l’auberge. Dans sa jeunesse, le marquis des Arcis s’éprit de Mme de la Pommeraye. Celle-ci repoussa pendant plusieurs mois ses avances avant de lui céder. L’idylle ne dura qu’un temps car le marquis finit par se lasser d'elle et lui montra de moins en moins d’attention. Mme de la Pommeraye, fière et « vindicative », prépara alors une vengeance terrible : elle fit passer une belle jeune fille, Mlle d'Aisnon, tombée dans la pauvreté et prostituée par sa mère, pour une dévote auprès du marquis. Comme elle l’avait prévu, le marquis tomba éperdument amoureux de la charmante Mlle d'Aisnon. Il finit par l'épouser, sans rien connaitre de son passé. C’est alors que Mme de la Pommeraye lui révéla que sa femme avait été une courtisane, pensant le couvrir d’infamie. Mais le marquis, contre toute attente, pardonna à sa femme sa vie passée et sa dissimulation et ils vécurent ensemble la passion la plus vraie. Les personnages
Les lieuxLe récit d’ouverture se situe dans l’auberge du Grand-Cerf, elle-même située à proximité de Paris. Le récit de Mme de la Pommeraye se situe à proximité de Paris. Elle va à l’« opéra », assiste à des « comédies ». En utilisant les termes « opéra » et « comédies », Mme de la Pommeraye pense aux lieux de l’Opéra et de la Comédie-Française. Elle donne aussi un rendez-vous au marquis et à Mme et Mlle d’Aison au « Jardin du Roi » et ils visitent le « Cabinet du Roi ». L’ancien Jardin du Roi est aujourd’hui le Jardin des plantes, comprenant le cabinet du Roi. Le marquis se rend, à la fin du récit, à l’hôtel de Hambourg, rue Traversière, pour apprendre le « sale métier » que sa femme exerçait. Le tempsLe récit d’ouverture avec Jacques, son maître et l’hôtesse, se déroule au XVIIIe siècle, sans information précise sur la date, bien que plusieurs indices amènent à penser qu’il prend place aux alentours de 1765. Jacques et son maître arrivent le soir à l’auberge et le récit de Mme de la Pommeraye leur est conté le lendemain de leur arrivée. Le récit de Mme de la Pommeraye se déroule quelques années avant le récit d’ouverture, pendant la « jeunesse » du marquis des Arcis, tandis qu’il est « âgé » lorsqu’il séjourne à l’auberge du Grand Cerf. Le mariage entre Mme de la Pommeraye et le marquis dure « quelques années ». La marquise fait patienter le marquis des Arcis quelques mois avant que celui-ci ne se marie avec Mlle d’Aisnon. Conditions de rédactionCette mise en abyme écrite par un philosophe a été composée durant le siècle des Lumières. Ce mouvement est en effet né au XVIIIe siècle d’un désir d’émancipation : il s’agit de donner à l’Homme les moyens de prendre en main son destin individuel ou politique[2]. Les philosophes des Lumières tels que Diderot ou Voltaire croient en la raison et luttent contre l’ignorance, la superstition et l’abus de l’autorité qu’elle soit politique ou religieuse. La visée didactique de cet apologue est donc typique du siècle des Lumières. Adaptations au cinéma
Notes et références
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