Entré à l’École nationale des chartes, en 1877, il est devenu archiviste paléographe en 1881 avec une thèse intitulée De la ponctuation. Nommé à la Bibliothèque nationale, en 1882, il est passé conservateur au département des Manuscrits, en 1899, poste qu’il ne devait quitter qu’à la retraite, en 1933. il y a aussitôt entrepris des travaux de longue haleine, qu’il a presque tous menés jusqu’à leur achèvement. Il a joué un grand rôle dans l’étude de la paléographie grecque, latine et française[2].
La tâche qu’il a accomplie est immense. Il a considérablement enrichi le fonds de la Bibliothèque nationale. Toute sa vie, il a publié des catalogues, des inventaires, des tables de concordance des manuscrits confiés à sa garde, et ces publications ont rendu service aux érudits fréquentant ce riche dépôt. Il a commenté une quantité de ces manuscrits dans les Notices et extraits publiés par l’Académie des inscriptions, dans l’Histoire littéraire de la France, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France et dans la Bibliothèque de l’École des chartes. Son prodigieux labeur a été comparé à celui de Du Cange ou des grands bénédictins du XVIIe et du XVIIIe siècle. Sa bibliographie comporte 1 100 numéros et Mario Roques a calculé qu’il avait examiné plus de 50 000 manuscrits. Il a également fait reproduire les enluminures de plusieurs manuscrits du Moyen Âge comme le Marco Polo, les Miracles de Notre-Dame, le Psautier de saint Louis, l'Album de Villard de Honnecourt[2].
La bibliothèque de l'Université catholique de Louvain a procédé à l’acquisition de sa bibliothèque privée, restée chez sa veuve jusqu'en 1948, pour reconstituer ses collections après que les Allemands eurent détruit la bibliothèque pour la seconde fois.
Henri Omont est l’auteur d’une œuvre considérable. On se rapportera à la Bibliographie des travaux de M. Henri Omont, dressée par les conservateurs adjoints et les bibliothécaires du département des manuscrits de la Bibliothèque nationale[α 1]. Cette bibliographie, close en 1933, compte 1108 numéros.
Réception
« Lorsqu’on abordait M. Omont, il était toujours aimable et souriant, mais sa courtoisie était un peu distante et il parlait peu, car il était ménager de son temps et il voulait que tout instant fût employé utilement. Et puis il semble bien que, sans être un misanthrope, il préférât à toutes choses le commerce des livres et des beaux manuscrits. […] Henri Omont fut un très prudent et très habile acquéreur. Son esprit d’économie fut précieux aux deniers de l’État. Dans les nombreuses acquisitions qu’il fit pour la Bibliothèque nationale, il achetait toujours au plus juste prix et, malgré son désir d’enrichir les collections, il savait se restreindre et attendre une meilleure occasion. Propriétaire terrien, il voulait gérer en bon père de famille les biens de l’État qui lui étaient confiés, comme ses propres biens. »
Publications
Facsimilés des plus anciens manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale du XVe et XVIe siècles, Paris, 1891.
Facsimilés des plus anciens manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale du IXe au XIVe siècle, Paris, 1892.
« Notes sur les manuscrits grecs du British Museum », Bibliothèque de l’École des chartes, no 45, , p. 314-350 (lire en ligne).
Notice sur un très ancien manuscrit grec en onciales des Epîtres de Paul, conservé à la Bibliothèque nationale], Paris, (lire en ligne).
Catalogus codicum hagiographicorum graecorum Bibliothecae nationalis, Paris, (lire en ligne).
Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale, Paris, (lire en ligne).
Psautier illustré (XIIIe siècle) : reproduction des 107 miniatures du Manuscrit latin, Paris, (lire en ligne).
« Un nouveau manuscrit illustré de l'Apocalypse au IXe siècle : Notice du ms. latin nouv. acq. 1132 de la Bibliothèque nationale », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 83, , p. 273-296 (lire en ligne, consulté le ).
« Nouvelles acquisitions du département des manuscrits de la Bibliothèque nationale pendant les années 1924-1928 », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 89, , p. 240-298 (lire en ligne, consulté le ).
↑Paris, H. Didier ; Toulouse, Privat, 1933, xi-270 p.
Références
↑« Henri Omont », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 101, , p. 276 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bSociété nationale des antiquaires de France, Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, Paris, C. Klincksieck, , 336 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 67.
Bibliographie
Émile Aurèle Van Moé, « Le Cinquantenaire de M. Henri Omont à la Bibliothèque nationale », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 93, , p. 432-5 (lire en ligne, consulté le ).
Philippe Lauer, Émile-Aurèle Van Moé, Bibliographie des travaux de M. Henri Omont, H. Didier (Paris), 1933, 270 p.
Mario Roques, « Éloge funèbre de M. Henry Omont, membre ordinaire de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 84e année, N. 6, 1940. p. 486-500, Texte intégral.
Clovis Brunel, « Henry Omont », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 102, , p. 371-378 (lire en ligne).
(en) Chris Coppens, Mark Derez et Jan Roegiers, Leuven University Library 1425-2000, Louvain, Leuven University Press, (présentation en ligne), p. 351.