Henri Marcellin Auguste Bougenier, dit Bouginier, né le 13nivôsean VII () à Valenciennes et mort le à Paris 6e, est un peintre et photographe français.
Durant son séjour rue Childebert, vers 1840, ses condisciples, dont Tony Johannot, s'amusèrent à moquer son nez qu'ils jugeaient proéminent. Ils décidèrent de le caricaturer sur les murs du quartier. L'un de ces graffitis exécuté au pochoir par un ancien locataire de la maison Childebert, l’architecte-décorateur Berthier, s'est retrouvé au dessous de la corniche supérieure de la grande arcade d’entrée du 2 place du Caire[a], intégré au décor de la façade par l’architecte Gabriel Garraud (d) lors de la restauration de cette structure, où il est toujours visible[4],[3].
Après avoir commencé à exposer à Douai puis à Valenciennes, il a pris part aux Salons de Paris en 1844, 1845 et 1850[5], ne produisant, selon Pierre Larousse, quoique élève de Gros, que des œuvres médiocres[6].
Au début de sa carrière, il peignait surtout des sujets religieux et historiques inspirés des maitres anciens, comme Eustache Le Sueur, dont un Christ en croix pour l’église Saint-Denis de Viry-Châtillon[7], et d’un Christ et Madeleine pour l’église de Chermizy[8]. Il poursuit également une activité pour l'État français (1862-1864) en exécutant plusieurs tableaux pour le château des Marches[8].
Ses contemporains n’ayant pas oublié les charges d’atelier dont il avait été la victime, et qui n’ont peut-être pas peu contribué à lui faire manquer sa carrière, il abandonne, à partir de 1856, la peinture religieuse et s’installe boulevard de Bonne-Nouvelle, comme photographe[3],[9]. Appelé, en cette qualité, à se rendre à Saint-Pétersbourg, il photographie des monuments et des sculptures de grandes tailles. Il fut pionnier en ce domaine[10].
↑Napoléon III ayant supprimé, à son avènement, la taxe à laquelle étaient assujettis les commerçants de ce passage qui, construit trop hâtivement pour célébrer les victoires de Bonaparte en Égypte, se dégradait, ont fait réparer la grande arcade de la place pour lui en marquer leur gratitude[3].
↑« Les photographies… », Revue agricole, industrielle et littéraire du Nord, Valenciennes, vol. 14, t. 15, no 7, , p. 297 (ISSN2390-9250, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
↑Catalogue de tableaux et dessins anciens & modernes par Bonington, Géricault, Constable, Delaroche, Marilhat, etc., les tableaux et dessins modernes forment, dans leur ensemble, une collection de maîtres du commencement de ce siècle, provenant pour la grand majorité de la collection du peintre Bouginier, élève de Gros, et condisciple et ami de Géricault et Bonington, dont la vente aura lieu Hôtel Drouot les mercredi 21 et jeudi 22 mars 1877 : Me Delestre, commissaire-priseur ; [expert] M. Clément, m.d d’estampes de la Bibliothèque nationale, Paris, Pillet et Dumoulin, , 36 p., in-8º (OCLC470990703, lire en ligne sur Gallica).
↑Catalogue de tableaux esquisses, dessins, gravures, photographies, curiosités, monnaies d’argent et bronze, chevalets, boites à couleurs, modèles de navires et ustensiles d’atelier de peintre. Portrait de Louis XVII, Esquisse attribuée à Greuze, et divers tableaux de l’École Française : dont la vente aura lieu après décès de M. Bougenier, artiste peintre, Hotel des ventes, rue Drouot, nº 5, salle nº 6, le samedi 7 avril 1866. À deux heures précises, par le ministère de Me Delahaye, commissaire-priseur, à Paris, Place Boieldieu, nº 1, Assisté de M. Dhios, expert, rue Le Peletier, 33. Chez lesquels se distribue le Catalogue. Exposition Le jour de la vente, de une heure à deux heures, Paris, Vert et Lutton, , 4 p., in-8º (OCLC762297005, lire en ligne sur Gallica).
Pierre Enckell, « Documents pour servir l’histoire de Crédeville et de Bouginier », dans Jean Guillaume, Claude Pichois, Jacques Bony, Études nervaliennes et romantiques, t. III, Namur, Presses Universitaires de Namur, , 151 p., 24 cm (ISBN978-2-87037-080-3, OCLC79138101, lire en ligne), p. 73-94.