Henri-Louis Cordier, connu aussi comme Louis-Henri ou Luis Enrique Cordier, né le à Paris, où il est mort le [1], est un sculpteurfrançais.
Biographie
Henri-Louis Cordier, fils du sculpteur Charles Cordier (1827-1905) et de Félicie Anne Berchère[2], son épouse, naît en 1853 au domicile de ses parents situé 9, rue de l'Est (devenu 115, boulevard Saint-Michel[3]) dans l'ancien 11e arrondissement de Paris. À la déclaration de cette naissance, son père se présenta avec, pour témoins, Charles Antoine Cordier, aïeul de l'enfant, et le peintre Joseph Louis Devers[4]. Ce dernier, né Giuseppe Devers, deviendra l'année suivante l'oncle maternel par alliance d'Henri-Louis Cordier, en épousant Marie Berchère. Mélanie Cordier, sœur aînée de Charles Cordier était mariée à l'imprimeur-lithographe Firmin Gillot (1819-1872).
Henri-Louis Cordier commence sa formation de sculpteur auprès de son père et se perfectionne, après un voyage à travers l'Europe, dans l'atelier d'Emmanuel Frémiet (1824-1910) puis dans celui d'Antonin Mercié (1845-1916). Il débute au Salon de 1876 avec une Statue de Fernand Cortez en plâtre[5].
En 1877, l'État fait l'acquisition de la statue équestre Le Ralliement pour le lycée militaire de Saint-Cyr. Connu pour ses œuvres de grandes dimensions (Monument aux frères Montgolfier, Monument au général Lasalle) et pour sa participation au concours pour le Monument au général Artigas[6], il est sollicité, en 1908, par la commission de la municipalité de Buenos Aires chargée des préparatifs de la commémoration du centenaire du 25 mai 1810 – composée entre autres membres d'Adolfo Carranza et d'Ernesto de la Cárcova. Cette commission désigne Cordier pour la réalisation d'une statue du général Azcunénaga destinée à l'un des dix monuments commémoratifs alors projetés en honneur des membres de la Première Junte. Le contrat, établi le , stipule que l'œuvre doit arriver à temps dans le port de Buenos Aires pour être inaugurée le jour de la célébration du centenaire. Après réception d'une photographie en , la commission juge la statue non conforme au programme. Cárcova se rend alors en France pour surveiller la genèse de l'œuvre. D'autres difficultés liées au choix de l’emplacement retardent la mise en place du monument qui est finalement inauguré le , dernier jour de l'année du centenaire[7].
Monument aux frères Joseph et Étienne Montgolfier, groupe en bronze (Thiébaut Frères, fondeurs), inauguré le à Annonay sur la place des Cordeliers pour célébrer le centième anniversaire de la première ascension des Montgolfier, puis déplacé en 1888 sur la place de l'Hôtel de Ville, actuelle place de la Libération[9].
Monument au général Lasalle, 1892, statue équestre en bronze (Thiébaut fondeur), inaugurée en 1893 devant le château de Lunéville, place de la 2e Division de Cavalerie[10] ;
Chasseur à cheval, Salon de 1897, statue équestre[11].
Le Doute (La Duda), 1906, groupe sculpté, Plaza General San Martin, Buenos Aires, Argentine.
Monument à Miguel de Azcuénaga, 1909-1910, composé d'un piédestal orné de deux hauts-reliefs en bronze intitulés et Dames faisant des dons, surmonté par la statue en pied du général, également en bronze, le monument fut érigée en 1910 sur la Plaza Primera Junta à Buenos Aires en Argentine, puis déplacé de quelques mètres en 1927 pour faire place à l'abri d'une station de transport collectif public[14],[15].
Fuente de los ríos, dite aussi Fuente Cordier (Fontaine Cordier), vers 1913, Parque del Prado, Montevideo, Uruguay. Cette fontaine monumentale est composée d'un bassin de pierre, de plusieurs socles qui émergent du plan d'eau et d'un ensemble de statues de bronze. Le grand îlot central, de forme circulaire, accueille un groupe de trois figures allégoriques féminines qui symbolisent les trois fleuvesUruguay, Paraná et de la Plata. Elles sont entourées d'animaux et de plantes représentatifs de la faune et de la flore locales. Inaugurée en 1916 sur la Plaza Independencia, l'œuvre fut transférée en 1922 devant l'hôtel del Prado[19].
Buste de Charles Gillot (1853-1903), cousin de l'artiste, plâtre patiné sur piédouche solidaire, localisation inconnue[20].
↑David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord…, Presses Université Laval, 1992, p. 193 (en ligne).
↑Concours remporté par son concurrent l'italien Angelo Zanelli.
↑(es) Margarita Gutman, Thomas Ford Reese, Buenos Aires 1910 : el imaginario para una gran capital, Eudeba, 1999, p. 150.
↑« Le Ralliement, statue équestre, plâtre par Louis Henri [sic] Cordier, no 4912 », tirage photographique albuminé, In: Direction des Beaux-Arts, Ouvrages commandés ou acquis par le Service des Beaux-Arts. Salon de 1879. Photographié par G. Michelez (en ligne dans la base Mistral).
↑Guillaume Peigné, Le guerrier sculpté en France de 1871 à 1914 ou le triomphe de l'héroïsme anonyme, Cahiers de la Méditerranée, no 83, 2011, pp. 187-200 (en ligne), consulté le .
↑Photographie, In: Direction des Beaux-Arts, Ouvrages commandés ou acquis par le Service des Beaux-Arts. Salon de 1897. Photographies de L. Mercier (en ligne dans la base Mistral).
↑Paris et ses environs : manuel du voyageur, Karl Baedeker, 1931, p. 368.