D’origine ottoman, Benabadji voit le jour en 1908 à Tlemcen en Algérie française sous le nom de Hadji Benabadji[1]. De confession juive et parlant l’arabe, il part avec son père qui est Mohammed Benabadji pour travailler en Turquie comme marchand de tapis, et prend au fil du temps le surnom Abatchi (venant de Abaci, surnom de tailleur ou tisserand en turc). Il revient ensuite en Algérie française (son pays natale) où il pratiqua bien son métier[2].
Vie au Maroc
Durant la fin des années 1930, il arrive au Maroc avec sa famille et s’installe à Derb Carlotti (ou Calotti) où il exercera son métier au quartier de Habous, qui accueillait alors les familles de négociants en provenance de diverses régions du pays[3]. Son frère travaillait comme traducteur du protectorat dans un commissariat près du palais royal du Mechouar[4].
Président-fondateur du Raja CA
Étant président-fondateur du Association Mutuelle des Algériens Musulmans de Casablanca, il a commencé avec ses amis au début par des activités du théatre, avant de découvrir le sport, dont en 1949 il a eu l'idée de crée un club sportif[5]. Alors que le trio Benabadji (Mohammed et ses deux fils) fondateurs du Raja Club Athletic enchaînent les réunions au Café de l'Algérie (café de Benabadji) pour créer le club, ils exigent qu'il soit indépendant de toute influence coloniale, mais ils se confrontent à une loi de la (LMFA) qui, à l'époque du protectorat français et protectorat espagnol, régulait la création des clubs sportifs des étrangers en obligeant la présidence à un citoyen étranger. L'algérien Naby Rihani (futur 1er secretaire du club) eut alors l'idée de contourner cette loi en laissant le fauteuil à son ami Hadji Bebabadji, de fait qu'il avait la nationalité française (puisque il est né à Tlemcen au Département d'Oran où il obtient la nationalité française en 1908, car à cette époque le pays était toujours une colonie française). Les autorités ont accepter la demande de Hadji Benabadji et le club voit enfin le jour[6].
Le et , Benabadji devient ainsi le président-fondateur du club et garde son nom en or dans l'histoire du raja. Hadj Mohammed Benabadji est désigné parallèlement président d'honneur[7]. Hadji Benabadji demeure à ce jour le premier et dernier président étranger (unique président non-marocain) de l'histoire du club[8].
Postérité
Le , jour du 66e anniversaire des Rajaouites, Mohamed Boudrika adresse ses sincères remerciements et sa reconnaissance à feu Hadji Benabadji et sa famille[9].
↑Jean-Louis Miège, « La nouvelle Médina de Casablanca. Le derb Carlotti », Les Cahiers d'Outre-Mer, vol. 6, no 23, , p. 244–257 (DOI10.3406/caoum.1953.1859, lire en ligne, consulté le )
