Groupe de type de LieEn mathématiques, un groupe de type de Lie G(k) est un groupe (non nécessairement fini) de points rationnels d'un groupe algébrique linéaire réductif G à valeur dans le corps commutatif k. La classification des groupes simples finis montre que les groupes de type de Lie finis forment l'essentiel des groupes finis simples. Des cas particuliers incluent les groupes classiques, les groupes de Chevalley, les groupes de Steinberg[1] et les groupes de Suzuki-Ree. Les groupes classiquesUne approche initiale est la définition et l'étude détaillée de ce que l'on appelle les groupes classiques sur des corps finis et autres. Beaucoup de travaux ont été réalisés la-dessus, à partir de l'époque de L. E. Dickson jusqu'à l'ouvrage de Jean Dieudonné. Par exemple, Emil Artin a étudié les ordres de tels groupes, en vue de classifier les cas de coïncidence. Un groupe classique est, de manière grossière, un groupe spécial linéaire, orthogonal, symplectique ou unitaire. Il existe plusieurs variations mineures de ceux-ci, obtenues en prenant des sous-groupes dérivés ou des quotients par le centre. Ils peuvent être construits sur les corps finis (ou tout autre corps) plus ou moins de la même façon qu'ils ont été construits sur les nombres réels. Ils correspondent aux séries An, Bn, Cn, Dn, 2An et 2Dn des groupes de Chevalley et Steinberg. Les groupes de ChevalleyLa théorie a été clarifiée par la théorie des groupes algébriques et par le travail de Claude Chevalley, dans le milieu des années 1950, sur les algèbres de Lie au moyen duquel le concept de groupe de Chevalley a été isolé. Chevalley a construit une base de Chevalley (en) (une sorte de forme intégrale) pour toutes les algèbres de Lie simples complexes (ou plutôt de leurs algèbres enveloppantes), qui peuvent être utilisées pour définir les groupes algébriques correspondants sur les entiers. En particulier, il a pu prendre leurs points à valeurs dans tout corps fini. Pour les algèbres de Lie An, Bn, Cn et Dn, ceci donnait les groupes classiques bien connus, mais sa construction donna aussi les groupes associés aux algèbres de Lie exceptionnelles E6, E7, E8, F4 et G2. (Certains de ceux-ci avaient déjà été construits par Dickson.) Les groupes de SteinbergLa construction de Chevalley ne donnait pas tous les groupes classiques connus : elle omettait les groupes unitaires et les groupes orthogonaux non déployés. Robert Steinberg trouva une modification de la construction de Chevalley qui donne ces groupes et quelques nouvelles familles. Sa construction est similaire à la construction habituelle du groupe unitaire à partir du groupe général linéaire. Le groupe général linéaire sur les nombres complexes possède deux automorphismes qui commutent : un automorphisme du diagramme donné en prenant la transposée de l'inverse, et un automorphisme de corps donné en prenant la conjugaison complexe. Le groupe unitaire est le groupe des points fixes du produit de ces deux automorphismes. De la même manière, beaucoup de groupes de Chevalley ont des automorphismes de diagramme induits par les automorphismes de leurs diagrammes de Dynkin et des automorphismes de corps induits par les automorphismes d'un corps fini. Steinberg a construit des familles de groupes en prenant des points fixes d'un produit d'un automorphisme de diagramme et d'un automorphisme de corps. Ceux-ci donnèrent
(Les groupes de type 3D4 n'ont pas d'analogue sur les réels, car les nombres complexes n'ont pas d'automorphisme d'ordre 3.) Les groupes de Suzuki-ReeVers 1960, Michio Suzuki (en) fit sensation en découvrant une nouvelle série infinie de groupes qui semblait, de prime abord, non relié aux groupes algébriques connus. Rimhak Ree (en) savait que le groupe algébrique B2 possédait un automorphisme « supplémentaire » en caractéristique 2, dont le carré était l'automorphisme de Frobenius. Il trouva que si un corps fini de caractéristique 2 possède aussi un automorphisme dont le carré est l'application de Frobenius, alors un analogue de la construction de Steinberg donne les groupes de Suzuki. Les corps possédant un tel automorphisme sont ceux d'ordre 22n+1, et les groupes correspondants sont les groupes de Suzuki (à strictement parler, le groupe Suz(2) n'est pas compté comme un groupe de Suzuki car il n'est pas simple : c'est le groupe de Frobenius d'ordre 20). Ree réussit à trouver deux nouvelles familles similaires de groupes simples en utilisant le fait que F4 et G2 ont des automorphismes supplémentaires en caractéristiques 2 et 3. (En gros, en caractéristique p, on peut ignorer les flèches de multiplicité p dans le diagramme de Dynkin lorsqu'on considère les automorphismes du diagramme). Le plus petit groupe 2F4(2) de type 2F4 est non simple, mais son sous-groupe dérivé (d'indice 2), appelé le groupe de Tits, l'est. Le plus petit groupe 3G2(3) de type 3G2 est non simple, mais il possède un sous-groupe normal d'index 3, isomorphe à SL2(8). Dans la classification des groupes simples finis, les groupes de Ree sont ceux dont la structure est la plus difficile à élucider explicitement. Ces groupes ont aussi joué un rôle dans la découverte du premier groupe sporadique moderne. Ils ont des centralisateurs d'involution de la forme ℤ/2ℤ × PSL2(q) pour q = 3n, et en étudiant les groupes avec un centralisateur d'involution de forme similaire ℤ/2ℤ × PSL2(5) Janko découvrit le groupe sporadique J1. Les petits groupes de type de LieBeaucoup des plus petits groupes dans les familles ci-dessus ont des propriétés spéciales non partagées par la plupart des membres de la famille.
Pour une liste complète de ces exceptions, voir la liste des groupes finis simples. Beaucoup de ces propriétés spéciales sont reliées à certains groupes sporadiques simples. L'existence de ces « petits » phénomènes n'est pas entièrement une question de « trivialité » ; ils se reflètent ailleurs, par exemple en théorie de l'homotopie. Les groupes alternés se comportent quelquefois comme s'ils étaient des groupes de types de Lie sur un corps à 1 élément (mais un tel corps n'existe pas). Certains des petits groupes alternés ont aussi des propriétés exceptionnelles. Les groupes alternés ont habituellement un groupe d'automorphismes extérieurs d'ordre 2, mais le groupe alterné sur 6 points possède un groupe d'automorphismes extérieurs d'ordre 4. Les groupes alternés ont en général un multiplicateur de Schur d'ordre 2, mais ceux sur 6 ou 7 points ont un multiplicateur de Schur d'ordre 6. Au sujet des notationsMalheureusement, il n'existe pas de notation standard pour les groupes de type de Lie finis, et la littérature contient des dizaines de systèmes de notations incompatibles donc prêtant à confusion.
Note et référence(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Group of Lie type » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
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