Gouvernement Marape IIGouvernement Marape II
James Marape en 2020.
Le second gouvernement Marape est le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée formé le et mené par le Premier ministre James Marape. FormationAu pouvoir à partir du , James Marape est réélu Premier ministre par les députés le , à l'issue des élections législatives de 2022 auxquelles son parti Pangu Pati a obtenu la majorité relative avec environ un tiers des sièges. Ayant forgé une coalition majoritaire comprenant dix-sept partis (dont beaucoup n'ont qu'un seul député), il est formellement reconduit au poste de Premier ministre par le gouverneur général Sir Bob Dadae le même jour. Le , il nomme un gouvernement provisoire de cinq membres, se donnant le temps de réfléchir à l'attribution des autres ministères aux membres de la coalition[1]. CompositionComposition initialeProvisoire (juin 2022)Pour son gouvernement provisoire le , James Marape reconduit John Rosso à la fonction de vice-Premier ministre et nomme William Duma, chef du Parti des ressources unies qui est son principal partenaire de coalition, à la tête d'un grand ministère chargé de divers champs d'action économiques. Soroi Eoe demeure au ministère des Affaires étrangères et Ian Ling-Stuckey conserve la responsabilité des Finances, auxquelles s'ajoutent provisoirement d'autres portefeuilles ministériels[1]. Le Premier ministre explique veiller à la représentativité géographique de son gouvernement, et précise que ses priorités seront « renforcer les processus démocratiques » (après des élections législatives gravement entachées de problèmes d'organisation, de corruption et de violences), « bâtir une économie résiliente, construire les infrastructures de l'économie, s'occuper des questions de ressources naturelles, s'occuper de la confiance des entreprises et des investisseurs, s'occuper des problèmes de respect de la loi et de sécurité, travailler à l'éducation et à la santé, et renforcer les institutions de l'État »[2].
Complète (août 2022)Le gouvernement complet est annoncé le [3]. Outre un ministère général de l'Agriculture, James Marape crée trois ministères inédits dédiés respectivement au café, à l'huile de palme et à l'élevage, avec pour intention d'accroître la production commerciale et l'exportation dans ces domaines[4].
Le poste de ministre des Affaires de Bougainville, initialement non pourvu car le Premier ministre souhaite prendre le temps de la réflexion dans le cadre du processus de transition de Bougainville vers l'indépendance, est finalement confié le à Mannaseh Makiba, député de Margarima dans la province de Hela et membre du Pangu Pati. Sa nomination est accueillie favorablement par le président de Bougainville, Ishmael Toroama[5],[6]. Changements ultérieursLe , le ministre du Travail et de l'Immigration Bryan Kramer est suspendu de ses fonctions de député et de ministre lorsque le procureur public l'accuse formellement d'outrage à la justice[7]. Le , un tribunal le reconnaît coupable d'outrage pour avoir posté un message sur Facebook sous-entendant un conflit d'intérêts chez le président de la Cour suprême Sir Gibbs Salika (en), et pour avoir affirmé sur Facebook que Peter O'Neill avait demandé à Sir Gibbs d'accepter un document frauduleux pour échapper à des poursuites pour corruption. Bryan Kramer est également déclaré coupable d'avoir obtenu du Parlement l'adoption d'une loi créant une Autorité publique pour le développement du district de Manang, que les juges considèrent comme ayant un fonctionnement opaque[8],[9]. John Rosso exerce ses fonctions par intérim[10]. Bryan Kramer est formellement démis de ses fonctions de député -et donc également de ministre- par le gouverneur général Sir Bob Dadae le [11]. James Marape consulte Kramer quant à sa succession et, le , nomme Kessy Sawang (députée de la Côte de Rai pour le Parti pour le peuple d'abord) ministre du Travail et de l'Emploi. Il la charge de préparer l'insertion de Papou-Néo-Guinéens dans les quelque 10 000 emplois exercés par des étrangers dans le pays[12]. Le , le ministre des Affaires étrangères Justin Tkatchenko démissionne. Il avait été accusé de racisme après avoir qualifié d'« animaux primitifs » des internautes qui avaient posté des messages sexistes et des menaces de violences contre sa fille sur des réseaux sociaux. Rappelant que ses propos ne visaient que les auteurs de ces menaces et n'avaient aucun sous-entendu racial, il fait face néanmoins à des manifestations, tandis que le chef de l'opposition, Joseph Lelang, exige que sa citoyenneté soit révoquée et qu'il soit expulsé de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il démissionne pour ne pas embarrasser le gouvernement au moment de la visite du président américains Joe Biden, et alors qu'il vient de finaliser les négociations pour un accord en matière de défense et de sécurité avec les États-Unis. James Marape devient provisoirement ministre des Affaires étrangères[13]. Le , James Marape le réintègre au gouvernement, mais avec la fonction moindre de « ministre des Évènements nationaux »[14]. Le 21 septembre 2023, le ministre de l'Agriculture Aiye Tambua démissionne, ayant été accusé de violences familiales par son épouse dont il est séparé[15]. Le 24 novembre 2023, l'élection de Henry Amuli comme député est annulée par la Cour suprême car des électeurs ont été corrompus par son directeur de campagne avec son accord. Il perd de ce fait également son rôle de ministre du Commerce[16]. Le 18 janvier 2024, à la suite de pillages de magasins et d'incendies criminels à Port-Moresby et à Lae ayant fait vingt-deux morts durant une courte grève de la police, le Premier ministre remanie et élargit son gouvernement, octroyant des postes clefs à des membres de la coalition. Billy Joseph du Parti social-démocrate entre notamment au gouvernement comme ministre de la Défense, remplaçant Win Daki qui devient ministre du Commerce et des Industries, tandis que Justin Tkatchenko retrouve le ministère des Affaires étrangères. Un ministère des Postes constitutionnels essentiels est créé et confié à Richard Masere, qui se voit ainsi confier la responsabilité ministérielle pour le recensement, la commission électorale, la commission indépendante contre la corruption et la commission de l'ombudsman, notamment. James Marape prend par ailleurs à son propre compte le ministère du Trésor public, rétrogradant le ministre Ian Ling-Stuckey au poste de « ministre assistant le Premier ministre ». Le gouvernement qui en résulte est le suivant [17],[18],[19] :
Le ministre de l'Énergie Kerenga Kua démissionne presque immédiatement pour protester contre le fait de ne plus avoir le portefeuille ministériel du pétrole. Robert Naguri lui succède[20]. Le 25 mai 2024, cinq ministres se joignent à l'opposition dans l'espoir de rendre celle-ci majoritaire, et quittent donc le gouvernement : Rainbo Paita (finances), Don Polye (enseignement supérieur), Kobby Bomareo (logement), Robert Naguri (énergie), et Isi Henry Leonard (tourisme)[21]. Le 8 juillet 2024, le ministre du Pétrole Jimmy Maladina démissionne après avoir été arrêté en Australie et inculpé pour violence conjugale[22]. Le 9 juillet 2024, le Premier ministre nomme de nouveaux ministres pour combler les postes vacants depuis mai : Miki Kaeok (Pangu Pati) devient ministre des Finances ; Kinoka Feo (Pangu Pati) devient ministre de l'enseignement supérieur ; Kobby Bomareo change une nouvelle fois de camp et retrouve le ministère du Logement ; Thomas Opa (Pangu Pati) devient ministre de l'Énergie (et, par intérim, du Pétrole) ; et Belden Namah (Parti de la Papouasie-Nouvelle-Guinée) quitte l'opposition pour obtenir le poste de ministre de la Culture et du Tourisme[23]. Article connexeRéférences
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