Giuseppe Tasca Lanza

Giuseppe Tasca Lanza
Fonctions
Maire de Palerme
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Sénateur du royaume d'Italie
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Maire de Palerme
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Maire de Palerme
-
Député
XXe législature du royaume d'Italie
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Député
XVIIIe législature du royaume d'Italie
-
Député
XVIIe législature du royaume d'Italie
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
PalermeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
italienne ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Homme politique, propriétaire terrienVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Maison de Lancia (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Enfant
Autres informations
Distinction

Giuseppe Tasca Lanza, né à Palerme le , mort dans la même ville le , est un homme politique italien.

Noble et propriétaire d’importants vignobles en Sicile, il député puis sénateur, et est élu maire de Palerme pour la première fois en 1901 et réélu deux autres fois en six ans.

Biographie

Famille

Giuseppe Tasca Lanza est le deuxième enfant de Lucio Tasca, comte d'Almerita et sénateur de Royaume d'Italie, et de Beatrice Lanza Branciforte. Son frère, Lucio, prince de Cutò, est le père du prince socialiste Alessandro Tasca Filingeri et de Giulia qui épouse Romualdo Trigona, élu maire de Palerme en 1909. Sa sœur, Rosa, mariée à Francesco Lanza e Spinelli, est le mère de Giuseppe Lanza di Scalea, maire de Palerme entre 1920 et 1924[1].

Giuseppe Tasca Lanza épouse Anetta Bordonaro Chiaromonte, qui donne naissance à Alessandro, Paolo, Lucio (maire de Palerme en 1943), Ottavio (mort lors des combats de la Première Guerre mondiale), et Giuseppe[2].

Activités professionnelles

Il étudie la chimie chez lui sans obtenir aucun diplôme[3] mais occupera un poste d'assistant du professeur Emanuele Paternò à l'Université de Palerme. Jusqu'à sa mort, il reste proche de Paterno qui le précède à la tête de Palerme et au Sénat[2].

Héritant de la volonté d'entreprise de son père, il gère les vignobles familiaux situées à Leonforte, dans la région de Valledolmo (Regaleali) et la périphérie de Palerme (villa Camastra, plus tard villa Tasca, domaine historique de la famille Trabia, donné par sa mère en 1876)[3]. Il développe les fermes modèles de Regaleali et Villa Camastra[1].

Il transforme la villa Camastra en l'une des exploitations agricoles les plus modernes de la Conca d'Oro. Elle est dotée de caves, de granges et de magasins d'engrais, et est équipée d'un système hydraulique alimenté par une chaudière à charbon, qui fait fonctionner une batteuse mécanique. Il y cultive agrumes, raisins et mûriers, industrialise la production du vin de Camastra distingué par la médaille d'or à l'exposition de Rome de 1897, élève des vers à soie 20 à 40 % plus productifs qu'en Lombardie, importe des vaches suisses et danoises, des chevaux anglais dans des écuries du dernier cri, et s’intéresse à l'apiculture[1].

Vie publique

Il participe aux élections municipales de Palerme entre 1870 et 1890 parmi les forces démocratiques. Il est conseiller municipal et adjoint[2].

Le 10 décembre 1890, il est élu député à la Chambre par le collège de Termini Imerese et celui de Palermo III, privilégiant le premier. Il est réélu en 1892 par le collège de Cefalù et siège jusqu'en 1895, puis par celui de Canicattì en 1897[2]. Il prend notamment la parole en faveur du projet de loi contre « le frelatage et le raffinement des vins »[3].

Ancien président de l'Association démocratique proche de Francesco Crispi passé ensuite dans les rangs des modérés et soutien d'Antonio di Rudinì, il dirige l'opposition municipale contre Paolo Beccadelli di Bologna[4].

Quand ce dernier démissionne en mai 1901, l'opposition pense d'abord à élire son chef de file, le député Pietro Bonanno, inéligible du fait de son statut parlementaire, puis doit choisir entre l'avocat Girolamo Di Martino, soutien initial du maire démissionnaire, et Giuseppe Tasca Lanza, peu enclin à porter cette charge[1].

Pourtant, fort du prestige de son nom et de son réseau politique, Giuseppe Tasca Lanza est élu maire de Palerme une première fois du 2 juin au 28 décembre 1901 avec 44 voix et 29 bulletins blancs[3]. Il est secondé par une junte presque sans expérience administrative antérieure qui se divise rapidement à cause de la Chambre du travail voulue par Rosario Garibaldi Bosco, que le maire décide d'aider financièrement et d'inaugurer, probablement pour tenter vainement d'amadouer la gauche[1].

Il compte parmi ses plus féroces adversaires politiques deux de ses neveux, Giuseppe Lanza di Scalea, troisième fils de sa sœur et du prince de Scalea, le comte Romualdo Trigona, mari de sa nièce Giulia Tasca di Cutò, et Alessandro Mastrogiovanni Tasca di Cutò, fils de son frère[1].

Lorsque la Commission d'enquête, mandatée par le Prince de Camporeale, son prédécesseur, critique le choix de certains conseillers, la junte démissionne[3] laissant place au commissaire Pietro Veyrat (Grenoble 1842-Oneille 1907)[5].

Il est réélu pour un nouveau mandat, le 18 avril 1902[2] à l'issue de nouvelles élections dont il est le mieux élu parmi les 60 démocrates élus contre 10 clérico-modérés et quelques socialistes, alors que les radicaux n'obtiennent aucun siège dans un conseil où la bourgeoisie professionnelle est hégémonique et l'aristocratie quasiment disparue. La liste démocrate propose un programme proche de aspirations socialistes, dont une réforme fiscale au profit des classes populaires, avec le soutien du préfet et de Giolitti qui parait vouloir s'opposer à une victoire de la liste clérico-modérée menée par Camporeale[5].

Durant ce deuxième mandat qui dure jusqu'au 25 décembre 1903, sa majorité inclut les anciens socialistes Colnago et Napoli, arrêtés et incarcérés en 1895[6]. Il municipalise le cimetière, décide de la construction du « grand moulin » municipal dont le roi d'Italie pose la première pierre et de boulangeries municipales, réglemente les prix alimentaires contre la spéculation, favorise la construction de nouvelles routes, crée la compagnie municipale de gaz et propose des repas dans les écoles élémentaires[3].

Les municipalisations et le retour du contrôle des prix divisent le conseil et la junte elle-même, dont certains membres démissionnent, et même au sein de l'opposition socialiste où s'oppose le partisan Bosco à Tasca di Cutò qui craint que la municipalisation nécessite de nouveaux impôts sans avantage pour le peuple. Son principal opposant interne est l'avocat pénaliste Li Donni, qui souhaite que les démocrates reprennent la main sur la majorité face à un Tasca trop indépendant à leurs yeux en remplaçant le conseiller financier Tesauro par Bonanno lors d'un remaniement que Tasca souhaite également mais plutôt pour écarter les dissidents. La junte démissionne en décembre 1903 après avoir été mise en minorité à propos de la gestion du cimetière[6].

Il est nommé sénateur le 25 novembre 1902, au titre de ses trois législatures comme député. Il prête serment le 9 février 1903[2] et dépose aussitôt une proposition de loi contre l'usure[3].

Il est maire une troisième fois, du 14 mars 1906 au 10 juillet 1907[2]. Il est par ailleurs conseiller provincial de Palerme.

Il est également Président du Mont de Piété de Palerme durant 10 ans, administrateur de l'hôpital de Palerme et de l'hospice marin de Palerme et membre de la Société sicilienne des agrumes (1885) et de la Société sicilienne d'histoire nationale[2]. Il crée et finance plusieurs associations d'entraide entre ouvriers et industriels[2].

Décorations

Hommages

L'hôtel de ville de Palerme abrite un buste de Giuseppe Tasca Lanza sculpté par Antonio Ugo[3].

Une rue de la ville porte son nom, près du Corso Calatafimi et de Viale Regione Siciliana[3].

Notes et références

  1. a b c d e et f Orazio Cancila, Palermo, Laterza, coll. « Storia delle città italiane », 1999 (ISBN 978-88-420-5781-9), p. 225-227.
  2. a b c d e f g h et i « Scheda senatore TASCA LANZA Giuseppe », sur notes9.senato.it (consulté le )
  3. a b c d e f g h et i (it) « Giuseppe Tasca Lanza il sindaco conte che inventò le municipalizzate - la Repubblica.it », sur Archivio - la Repubblica.it (consulté le )
  4. Orazio Cancila, Palermo, Laterza, coll. « Biblioteca universale Laterza », , p. 198-199
  5. a et b Orazio Cancila, Palermo, Laterza, coll. « Biblioteca universale Laterza », , p. 228-229
  6. a et b Orazio Cancila, Palermo, Laterza, coll. « Storia delle città italiane », 1999 (ISBN 978-88-420-5781-9), p. 230-231.

Article connexe

Liens externes