Georges Cogniot
Georges Cogniot, né à Montigny-lès-Cherlieu (Haute-Saône) le et mort à Gagny (Seine-Saint-Denis) le , est un écrivain, philosophe et homme politique communiste français. Il est un des principaux rédacteurs du rapport Langevin-Wallon organisant après guerre l'enseignement laïque. BiographieGeorges Auguste Alexandre Cogniot, fils de Charles Amédée Cogniot et Marthe Poissenot, est né à Montigny-lès-Cherlieu et inhumé à Gagny[1],[2]. Il devient l'époux de Renée Blum en 1923, puis d'Erna Bielfeld en 1934 ; il s'est remarié en 1975 avec une institutrice, Germaine Veingartner (1902-1994), elle aussi membre du PCF et qui eut d'importantes activités politiques[3]. Élève boursier au lycée Gérôme à Vesoul, il passe ses vacances à Navenne à travailler la vigne ; il suit ensuite des cours de rhétorique supérieure à Lyon. Normalien (promotion 1921), il adhère la même année au Parti communiste français et lutte au sein de l'Internationale des travailleurs de l'enseignement (permanent en 1928). Agrégé de lettres en 1924, il participe ensuite à des meetings en soutien à l'Espagne républicaine et à la lutte contre les accords de Munich[4]. Au début de l'année 1936, il accède au Comité central du Parti communiste, dont il demeure membre jusqu'en 1964, puis les électeurs du XIe arrondissement de Paris l'envoient siéger à la Chambre des députés française lors des élections du Front populaire (1936). Sa connaissance des organismes internationaux - il milite au Comité mondial contre la guerre et le fascisme - le font désigner représentant du PCF au Comité exécutif de l'Internationale communiste (Komintern) de à . Il quitte cet organisme pour succéder à Paul Vaillant-Couturier au poste de rédacteur en chef de L'Humanité (1937-1939, 1944-1947). Cette responsabilité l'amène à assister aux réunions du Bureau politique, instance dirigeante du Parti. Le 10 mars 1938, à propos des procès de Moscou, il déclare dans L'Humanité que « l'Union soviétique a le droit et le devoir de châtier les criminels déférés à la Cour suprême »[5]. En contact avec les milieux intellectuels, il fonde en 1938 avec Paul Langevin une revue, La Pensée[6], qui se fixe l'objectif de diffuser et défendre le marxisme parmi les intellectuels. Le premier numéro paraît en . Le sommaire comprend notamment des articles de Paul Langevin, Georges Politzer, Marcel Prenant, Max Barel. « Anti-trotskiste virulent », il réclame en 1939 dans un rapport « strictement confidentiel » consacré à la lutte contre le trotskisme en France que soient prises des mesures contre Boris Souvarine, évicté de l'Internationale communiste depuis 1924, et contre Victor Serge, révolutionnaire libertaire opposé à Staline et aux procès staliniens[5]. Mobilisé en 1939, fait prisonnier lors de la débâcle en , il est rapatrié en France pour maladie[7]. Il est hospitalisé plusieurs mois[8], puis incarcéré par la police allemande[6] à partir de , à Vesoul, d'où il est transféré comme détenu politique au camp allemand de Royallieu. Il s'en évade avec dix-sept autres détenus, le [4]. Il prend part à la Résistance en tant que responsable de la presse clandestine communiste. Il reprend en 1944 la fonction de rédacteur en chef de L'Humanité et est réélu député de la IVe République. Il intervient en faveur de l'éducation nationale et de la laïcité. En 1948, il est un des représentants du PCF au Comité d'information des partis communistes, le Kominform. Proche collaborateur de Maurice Thorez, il dirige son secrétariat particulier après 1949[9]. Après la mort du secrétaire général du PCF, il fonde en 1966 l'Institut Maurice-Thorez. Il propose à l'Assemblée consultative de nationaliser l'École libre des sciences politiques, ce qui enclenche le processus de nationalisation de l'école et de transformation en l'Institut d'études politiques de Paris[10]. Battu aux élections législatives de novembre 1958, il entre au Sénat en 1959 lors des premières élections sénatoriales de la Ve République et est réélu en 1968. Il fait partie de la commission des affaires culturelles. En 1966, il est nommé membre de la commission de contrôle chargée d'examiner les problèmes d'orientation et de sélection dans le service public de l'enseignement.
— Georges Cogniot, âgé de soixante-quatorze ans. DécorationGeorges Cogniot a été décoré de l’Ordre de l'Amitié des peuples le [2]. Mandats
Ouvrages
Il a également publié des ouvrages présentant les œuvres de Lucrèce, Heinrich Heine et Antonio Gramsci. Sources
Notes et références
Liens externes
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