Ses écrits sur la République démocratique allemande (RDA) sont marqués, selon l'historien Ulrich Pfeil par le fait que les frontières entre milieu communiste et socialiste en France étaient assez floues. Ceux-ci montrent que la RDA était déjà perçu comme une réalité singulière dans ces milieux au milieu des années 1950, mais d'autre part, sans que Castellan ait encore capable de porter un regard critique sur l'État communiste à ce moment-là. Dans son premier ouvrage de 1955, il critique les déficits démocratiques de la RDA et voit des parallèles avec le système de gouvernement nazi[3].
Dans les années 1960, il devient, selon Pfeil, le père de la recherche systémique en France consacrée à la RDA. Malgré des jugements plus nuancés que Gilbert Badia et des critiques ponctuelles de l'État communiste, le développement de la RDA n'en reste pas moins une « success story » pour lui. Ainsi, ses publications dans les années 1960 interpellent le politologue et germaniste Alfred Grosser, qui l'accuse d'une approche « neutre » et « non critique »[3].
Pour Pfeil, les écrits de Castellan concernant la RDA sont caractéristiques d'une période où prendre parti pour l'une ou l'autre Allemagne au sein de la recherche de la RDA de gauche était un marqueur de son propre positionnement dans le paysage intellectuel français. Il était typique, que des « gauchistes non communistes » comme Castellan répartissent équitablement les réprimandes des deux côtés de la frontière idéologique, afin de ne pas laisser la parole aux professionnels de l'anticommunisme[3].
Comme Badia, Castellan a été impliqué dans la société d'amitié française de la RDA. En tant que vice-président ou président de France-RDA, il a rendu compte en s'excusant de ses activités et de l'histoire de cette société dans une monographie qu'il a publiée en 1978 avec son secrétaire général de longue date et membre du PCF Roland Lenoir. Le Parti communiste est-allemand lui a témoigné sa reconnaissance pour cet engagement et, à l'occasion du 25e anniversaire de France-RDA, lui a décerné la médaille « Étoile de l'amitié des peuples » en avril 1983[3].
Le réarmement clandestin du Reich (1930-1935), Paris, Plon, 1954
D.D.R. Allemagne de l'Est, avec la collaboration de M. Barth, J.-Y. Calvez, A. Lewin, R. Ruffieux, W. Zyssy […], préface d'Edmond Vermeil, Paris, Éditions du Seuil, 1955
La République démocratique allemande : RDA, Paris, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, 1961
La vie quotidienne en Serbie au seuil de l'indépendance, Paris, Hachette, 1967.
L'Allemagne de Weimar (1918-1933), Paris, A. Colin, coll. « U », 1969. [Dans ce livre, G. Castellan se propose d'étudier la République de Weimar en tant que telle. Et non comme le régime qui, vu après 1933, aurait, de manière inévitable, conduit au IIIe Reich[5].]
Une cité provençale dans la Révolution. Chronique de la ville de Vence en 1790, Flammarion, 1978
France-République démocratique allemande : 30 ans de relations, avec Roland Lenoir, préf. Louis Périllier, postf. Jacques Denis, Paris, Presses universitaires de France, 1978
Itinéraires allemands, Paris, Presses universitaires de France, 1981
« Dieu garde la Pologne ! » Histoire du catholicisme polonais (1795-1980), Paris, R. Laffont, 1981, prix Maurice-Trubert de l’Académie française en 1982.
Histoire des Balkans. XIVe – XXe siècle, Paris, Fayard, 1991.
↑Jacques Bariéty, « Review of L'Allemagne de Weimar (1918-1933) », Revue Historique, vol. 245, no 2 (498), , p. 516–520 (ISSN0035-3264, lire en ligne, consulté le )